Editorial. Réhabiliter le complotisme en tant que …

Ce long texte reprend des réflexions que j’ai faites à diverses reprises sur la question du complotisme. C’est une question que je considère comme politiquement centrale à notre époque de falsification, de censure et de condamnations. Elle est liée à celle du populisme. Je suis parti de Quigley qui comme vous le verrez est à la fois l’un des pères du complotisme et en même temps sa négation.

Carroll Quigley est effectivement un historien respecté (professeur à Georgetown University, mentor de Bill Clinton, et consultant pour diverses institutions américaines comme le Département de la Défense), et ses travaux sur les réseaux d’élites anglo-américaines sont souvent cités dans les débats sur l' »Empire britannique ».

Ses analyses, sont exposées dans des livres phares comme Tragedy and Hope (1966) et The Anglo-American Establishment (1981, posthume).

Qui est Quigley et quels sont ses arguments principaux ? Quigley n’était pas un théoricien marginal : c’était un historien académique qui a étudié l’évolution des civilisations et l’histoire du XXe siècle.

Dans The Anglo-American Establishment, il décrit un réseau élitiste réel, fondé en 1891 par Cecil Rhodes (magnat des mines et impérialiste), Alfred Milner et d’autres, sous forme d’une « société secrète » avec un cercle intérieur (« Society of the Elect ») et extérieur (« Association of Helpers » ou Round Table Group).

Ce groupe, souvent appelé « Milner Group » ou « Round Table », visait à étendre l’Empire britannique, à le fédérer en une structure plus unie incluant les États-Unis pour une « union anglo-saxonne », et à promouvoir la paix mondiale via une influence anglaise dominante.

Ce groupe a influencé des événements comme la guerre des Boers (1899-1902), l’Union de l’Afrique du Sud (1910), la création de la Société des Nations (1919), et des politiques comme l’apaisement envers l’Allemagne dans les années 1930.

Dans Tragedy and Hope, Quigley élargit cela à un « réseau anglophile international » reliant élites britanniques et américaines via des institutions comme le Council on Foreign Relations (CFR), la Royal Institute of International Affairs (Chatham House), et des banques et Fondations.

Quigley avait accès à des archives privées du CFR et décrivait comment ces élites influençaient la finance, les médias, l’éducation et la politique pour modeler le monde post-guerres mondiales.

Pour lui, les intentions de ces groupes et institutions étaient souvent « nobles » (paix globale, stabilité économique), mais elles étaient réalisées via des méthodes secrètes et manipulatrices. Il admirait en partie leurs objectifs, mais regrettait leur manque de transparence .

La distinction cruciale : histoire vs. conspiration est centrale dans le debat sur le complotisme et sa condamnation par les élites et les classes dominantes.

Quigley insistait explicitement sur le fait que son travail n’était pas une théorie du complot, mais une analyse historique factuelle.

Il rejetait clairement les interprétations farfelues : par exemple, il niait que le réseau en question soit une cabale communiste ou une forme concrète de domination bancaire unifiée.

Quigley n’était pas un « initié » ; il exposait ces réseaux pour les rendre publics, car il croyait en la démocratie et la diversité raisonnable . Ses descriptions portent sur des influences élitistes réelles au début du XXe siècle, pas sur un contrôle occulte éternel.

Les théories dites conspirationnistes sur l' »Empire britannique » déforment Quigley pour en faire un pilier de leurs narratifs.

Dès les années 1970, des auteurs comme W. Cleon Skousen (The Naked Capitalist), Gary Allen (None Dare Call It Conspiracy) ou G. Edward Griffin l’ont cité sélectivement pour étayer l’idée d’un « complot mondial » impliquant banquiers, communistes, Bilderberg, Illuminati, etc .

Quigley lui-même a dénoncé ces distorsions, affirmant qu’elles ignoraient ses nuances et exagéraient l’unité/power de ces groupes.

La raison implique de reconnaitre que les versions complotistes qui tirent Quigley à eux exagérées et infondées. Ces théories ignorent les faits historiques comme le déclin réel de l’influence britannique dans le monde post-1945 et ont tendance à verser dans l’antisémitisme codé par la passerelle à la fois réelle et amalgame du pouvoir de l’argent.

Il y a eu des réseaux élitistes anglo-américains influents, héritiers de l’impérialisme britannique, qui ont modelé une partie et certains aspects du XXe siècle. C’est de l’histoire vérifiable.

Ainsi Quigley a exercé une influence reconnue sur Clinton.

Les liens entre Carroll Quigley (1910-1977) et Bill Clinton (né en 1946) sont principalement académiques et intellectuels. Quigley, professeur d’histoire à la School of Foreign Service de Georgetown University, a été l’un des enseignants les plus marquants de Clinton pendant ses études undergraduates (1964-1968).Le contexte de leur relation

  • En 1964-1965, Clinton, alors freshman, suit le cours célèbre de Quigley sur l’histoire du monde moderne (ou « Development of Civilization »). Ce cours était notoirement difficile : près de la moitié des étudiants obtenaient un D ou moins, mais Clinton a reçu un B aux deux semestres – une excellente note dans ce contexte.
  • Quigley était connu pour ses conférences captivantes et dramatiques, qui inspiraient fortement ses étudiants. Clinton l’a souvent décrit comme un professeur influent qui l’a aidé à clarifier sa vision du monde et son sens du devoir civique.

Clinton a cité Quigley à plusieurs reprises, notamment pendant sa campagne présidentielle de 1992 :

  • En octobre 1991, lors d’un discours à Georgetown pour lancer sa campagne, Clinton nomme Quigley comme une influence importante sur ses aspirations et sa philosophie politique.
  • Le 16 juillet 1992, dans son discours d’acceptation de la nomination démocrate à la Convention Nationale Démocratique (DNC) à New York, Clinton déclare : « As a teenager, I heard John Kennedy’s summons to citizenship. And then, as a student at Georgetown, I heard that call clarified by a professor named Carroll Quigley, who said to us that America was the greatest nation in history because our people have always believed in two things: that tomorrow can be better than today, and that every one of us has a personal moral responsibility to make it so. »

Cette phrase est devenue emblématique de la campagne de Clinton, centrée sur l’optimisme, le progrès et la responsabilité individuelle – des thèmes qu’il attribue directement à Quigley. Plus tard, en 2017 (lors d’un symposium à Georgetown pour les 25 ans de son élection), Clinton a rappelé : « I am grateful that 53 years ago I sat in Professor Carroll Quigley’s class and I heard him tell me that I had a personal responsibility to make the future better than the present. »

Clinton s’inspirait particulièrement des idées de Quigley sur l’optimisme américain, le potentiel d’amélioration du futur, et la responsabilité morale de chacun (tirées de livres comme The Evolution of Civilizations et Tragedy and Hope).

Cependant, Clinton mettait l’accent sur les aspects positifs et motivants : l’idée que l’Amérique est grande grâce à sa foi dans le progrès et l’action individuelle. Il n’a jamais publiquement endossé ou mentionné les analyses de Quigley sur les réseaux élitistes anglo-américains .

Clinton sélectionnait les éléments optimistes et patriotiques, omettant les parties plus critiques, sinon sulfureuses sur les réseaux de pouvoir. Etait-ce conscient?

En résumé, Quigley a été un mentor académique clé pour le jeune Clinton, influençant sa vision positive de l’Amérique et du leadership. Leur lien est bien documenté et réel.

Dans une certaine mesure les thèses complotistes sont des exagérations elles donnent aux élites plus de pouvoir qu’elles n’en ont. Peut on avoir une idée de la puissance de ce qui est caché dans l’Histoire puisque par définition ce qui est caché n’est pas accessible!

Je prend l’exemple de ce que racontait mon respecté prof de maths, monsieur Hamon, quand je passais le Bac Math Elem pour débattre du Savoir, de la Logique et de la Rationalité: « je suis suivi par une cohorte de petits bonhommes verts mais ceux-ci ont le pouvoir de disparaitre quand je me retourne pour les observer »

L’analogie des « petits bonhommes verts » qui disparaissent quand on se retourne est excellente, elle est un classique philosophique (inspiré de l’exemple du dragon invisible dans le garage de Carl Sagan*) pour illustrer l’infalsifiabilité : une affirmation impossible à prouver fausse, car toute absence de preuve est expliquée/impliquée par le complot lui-même (« ils se cachent parfaitement »).

*Carl Sagan « Dieu est pour vous le tapis sous lequel vous balayez tous les mystères de l’Univers, tous les défis jetés à notre intelligence. Vous cessez simplement de réfléchir et vous dites : Dieu l’a fait ! » « Il n’est pas souhaitable de croire une proposition lorsque aucun fondement ne permet de la supposer vraie. » Citation qui s’applique aux théories complotistes.

La théorie est par construction immunisée contre la critique, mais vide épistémologiquement : elle n’explique rien de testable ni de prédictif.

Comment évaluer le « caché » en histoire ?L’Histoire n’est pas une science exacte comme la physique, mais elle repose sur une méthode quand même assez rigoureuse pour distinguer le plausible de ce qui ne l’est pas, elle repose aussi sur la concurrence des historiens entre eux :

Sources primaires : Archives, lettres, mémoires, documents officiels (déclassifiés après un certain temps), témoignages contemporains. Les « secrets » laissent presque toujours des traces : fuites, disputes internes, héritiers qui parlent, ou déclassification (ex. : documents sur la CIA ou le MI6 déclassifiés après 30-50 ans).

Corrélation et corroboration : Une influence « cachée » doit être corroborée par plusieurs sources indépendantes. Si plusieurs acteurs (ennemis inclus) mentionnent la même chose, c’est crédible.

Effets observables : Un pouvoir caché massif laisserait des incohérences visibles (décisions inexplicables, flux financiers bizarres, patterns récurrents). Les historiens les traquent via des analyses croisées (économiques, diplomatiques, etc.).

Falsifiabilité historique : Une bonne hypothèse doit pouvoir être infirmée. Si toute contradiction est balayée par « c’est le complot qui cache tout », c’est du domaine de la foi, pas de l’histoire.

Rien n’est parfaitement caché éternellement. Les secrets d’État finissent par sortir (Watergate, Pentagon Papers, affaires récentes comme les Paradise Papers sur les fonds offshore, affaire Epstein, corruption en Ukraine au plus haut niveau ).

Les réseaux élitistes existent (lobbying, think tanks, réunion secrètes, constructions parallèles, manipulations et j’en parle d’expérience* ayant participé à plusieurs qui étaient redevables de la théorie du complot; , mais ils sont souvent visibles ou semi-visibles avec le temps qui passe.

*Exemple: j’ai participé a un complot en 1967 pour faire remonter artificiellement et durablement la Bourse de Paris totalement déprimée par la Loi Capital-Travail. Au plus bas historique nous avons repris le marché en mains gtace a un syndicat occulte conduit par la Banque de France, la Caisse des Depots et le Credit Lyonnais et nous avons artificiellement imprimé une tendance haussière durable a la Bourse de Paris.

La loi fondamentale de 1967 concernant l’association capital-travail est l’Ordonnance du 17 août 1967 du Général de Gaulle, qui a instauré la Participation des salariés aux fruits de l’expansion des entreprises, rendant obligatoire pour les grandes entreprises le partage d’une partie des bénéfices et créant le Plan d’Épargne Entreprise (PEE), dans le but d’améliorer les rapports sociaux et d’impliquer les salariés dans la croissance économique. 

Mon analyse et ma conception du complotisme: le complotisme est un fait social, il est respectable, il faut le réhabiliter

je ne suis pas complotiste j’analyse le complotisme comme un imaginaire, une manière symbolique et personnalisée d’essayer d’expliquer ce qui est opaque et souvent non su.

Le complotisme n’est pas une croyance erronée ou une pathologie cognitive ; c’est un mode maladroit d’apparaitre du Savoir ou de la Croyance.

C’est une forme d’imaginaire contemporain qui tente de donner sens à un monde perçu comme opaque, complexe et souvent injuste.

Le complotisme est selon moi une sorte de mythologie moderne.

Dans les sociétés modernes, les grandes narrations collectives traditionnelles , religions, idéologies totalisantes, confiance aveugle dans les institutions et les dirigeants se sont effritées. À leur place, beaucoup de gens cherchent des explications personnalisées, totalisantes et émotionnellement satisfaisantes à des phénomènes qui échappent à la compréhension immédiate :

  • Pourquoi les inégalités explosent-elles ?
  • Pourquoi certaines guerres semblent absurdes ?
  • Pourquoi la finance semble hors contrôle ?
  • Pourquoi les hommes politiques mentent ils
  • Pourquoi les élites nous veulent-elles du mal

Le complotisme est une réponse simple puissante et suggestive. Il est souvent personnalisé, « concrété » ; Marx disait que le prolétaire ne comprend certes pas la théorie abstraite de l’exploitation mais il en avait une certaine connaissance quand le riche l’éclaboussait en roulant dans son carrosse dans un caniveau rempli d’eau sale..

Dans le complotisme il y a un plan, des responsables identifiables, une intention cachée, une subjectivisation . Il remplace le chaos apparent par une histoire cohérente avec des méchants et des héros. Le complotisme corespond à un besoin , à une exigence humaine de sens.

C’est une forme de réenchantement du monde, paradoxalement rationnelle en surface (le complotiste prétend « voir derrière le rideau »), mais profondément mythologique dans sa structure.

Les sociologues comme Pierre-André Taguieff ou les anthropologues comme Didier Fassin parlent du complotisme comme d’un discours de la suspicion généralisée, qui remplit une fonction psychologique et sociale : redonner du contrôle symbolique dans un monde où l’individu se sent impuissant.

Je suis entièrement d’accord.

Le complotisme ne se comprend que par rapport aux philosophies du soupçon- Freud, Marx, Bourdieu Nietzsche- lesquelles ont découvert qu’il n’y avait de vérité que du caché, de l’enfoui, ce qui est en surface est déformé par le besoin social de maintenir des vérités utiles à la reproduction de la société telle que la veulent les maitres.

Comme la vérité ne se donne jamais avoir spontanément, elle est a découvrir à mettre à jour et cela a donné naissance à la critique insultante de « complotiste »: le complotiste finalement c’est celui qui met à jour des choses cachées qui dérangent les puissants. L’accusation de complotiste a été instrumentalisée au même titre que les accusations de racistes, antisémites, extrême-droite, pro-russes etc

Il y a une réalité, les masses ne les comprennent pas, elles en ont une intuition plus ou moins juste et elles élaborent une histoire dessus; comme cela dérange les pouvoirs en place , ils balancent l’accusation de complotiste sur tout ce qui les gène , pour mettre hors jeu ceux qui énoncent des vérités qui dérangent.

Le complotisme doit etre compris comme une arme dans un combat qui oppose les masses à leurs maitres.

Le complotisme ne peut se penser que dans cette dialectique entre le complotiste et celui qui l’accuse de complotisme.

Les thèses du complot constituent une manière de personnaliser l’abstraction afin de la replacer dans un contexte de mémoire collective, dans une polysemie codée: au lieu d’un système économique complexe et impersonnel, on a des « élites », des « Rothschild », un « Empire britannique » ou un « deep state ».

Ce système fonctionne comme et avec un Grand Autre lacanien ou un bouc émissaire : une entité à laquelle on peut attribuer une intention, une cohérence, une malignité.

Le complotisme est un « langage », une « grammaire » ou un « code » pour injecter de l’intelligibilité dans un monde opaque et complexe. C’est le langage d’un groupe social. il Il est tout à fait redevable d’approches sociologiques et philosophiques .

C’est un outil cognitif et social. dont je dirai, quand je vois les conneries qui sont publiées par les médias du Pouvoir et du Capital, dont je dirai qu’il en vaut bien un autre!

Le complotisme est langage de simplification. Dans un monde où les forces objectives (économiques, géopolitiques, technologiques) sont souvent abstraites et interconnectées de manière non linéaire; les explications « officielles » sont insuffisantes, mensongères, ou inaccessibles. Les « masses » n’ont pas les outils conceptuels pour décortiquer ces pseudo déterminations complexes. Le complotisme fonctionne comme une forme de rationalisation populaire, un schéma narratif qui transforme le chaos en une structure intelligible et surtout transmissible

Le vocabulaire est personnalisé, personnifié, identifié ce qui correspond à la pratique du pouvoir personnel à notre époque , il suffit d’observer Macron le Grand Narcissique ou pire Trump ! Au lieu de parler de « systèmes impersonnels » (comme les marchés dérégulés ou les inerties bureaucratiques), on utilise des termes comme « élites », « cabale », « deep state » ou « empire occulte ». Cela humanise l’abstraction, cela devient gérable en attribuant des intentions et des visages à des processus anonymes.

La grammaire est narrative : Les théories du complot suivent souvent une syntaxe fixe – un sujet (les puissants), un verbe (manipulent), un objet (le peuple ou le monde) – avec des connecteurs causaux simplifiés (« parce que » au lieu de corrélations probabilistes). C’est une manière de « formaliser » l’informel, et de restituer les causalités escamotées ou truquées par les puissants et leur Com de la fausse évidence.

Karl Popper, que Macron prétend avoir lu mais qu’il n’ a visiblement pas assimilé, voyait dans le complotisme une « théorie de la société » primitive. Je crois que Popper a tort il ne comprend ni le complotisme ni sa nécessaire fonction sociale. Le complotisme comble un vide, il est plutôt une sorte de cristallisation, un raccourci cognitif qui est utile à la société, il maintient qu’on le veuille ou non du lien social, face au délire moderne de la dérégulation cognitive qui a créé le ni vrai ni faux ou le en même temps. Le complotisme recrée un référent dans un monde qui cherche à les assassiner et c’est utile, souhaitable même.

Le complotisme a une fonction de réduction d’incertitude. Le complotisme évacue de l’angoisse sociale. Il est beaucoup plus rassurant que d’accepter que le monde est mu par des déterminations objectives comme je le soutiens, par des dynamiques structurelles, par des intérêts concurrents, par des hasards et des inerties. Par la loi du Triangle: action, réaction, résultante.

La production de thèses complotistes correspond à un besoin, à une illusion de maîtrise : En « décodant » le monde via ce langage et ces récits , l’individu se sent encore sujet de l’Histoire pas exclu, il participe encore , parce qu’il a percé un secret réservé aux initiés.

Les thèse complotistes sont des produits de l’opacité . L’opacité à notre époque est bien réelle, tout comme le sont le mensonge et la censure.

C’est un point crucial : il y a bel et bien une opacité réelle du système avec lobbying, réseaux d’influence, paradis fiscaux, secrets défense, décisions prises dans des cercles fermés, corruption . Le complotisme transforme cette opacité réelle , fragmentée en un système unifié, intentionnel et souvent perçu à juste titre comme maléfique . Il suffit de penser au système Soros ou Epstein ou à la conspiration bien réelle du Covid!

L’interprétation dite, épinglée comme complotiste est une reconstruction imaginaire, imaginée et imagée .

Analyser le complotisme honnêtement, citoyennement c’est admettre qu’il est une forme de production de sens dans un monde illisible… et de plus en plus pourri.

C’est une grille de lecture symbolique, créative, souvent régressive certes , mais révélatrice des angoisses et des besoins de l’époque. Le complotisme me fait penser aux contes pour enfant, il a en grande partie les mêmes fonctions culutelles de véhicule, d’éducation et de ravissement.

C’est selon moi une réponse profondément humaine aux questions de notre époque et cette réponse, dans ce qu’elle a d’humain, doit être respectée. Quitte à ce que l’on essaie comme je le fais, de la dépasser.

2 réflexions sur “Editorial. Réhabiliter le complotisme en tant que …

  1. Les bases de la sémantique nous en apprennent long sur le mot « complotiste ». Car il est un mot qui a disparu du vocabulaire politique, c’est le mot « opposant ». Il a été définitivement remplacé par ce terme à connotation négative : « complotiste ». Aussi, il était admis qu’être un opposant (quand nous vivions encore en démocratie, et non pas en dictature comme aujourd’hui), c’était être un adversaire aux idées différentes de celles du pouvoir en place. Le remplacer par « complotiste » permet d’ôter toute légalité à « l’opposant ». Le complotiste œuvre dans l’ombre et ses idées sont fumeuses, alors que l’opposant vivait sur la place publique et portait un discours critique qui était recevable.

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  2. Franchement je pense qu’il est vain de vouloir définir le complotisme tant ce terme est devenu un fourre-tout.Les complotistes tels qu’il sont définis dans cet article sont très rares.Dans l’acception des dirigeants et des anti-complotistes, le complotiste est tout simplement celui qui ne croit pas systématiquement à toutes les thèse officielles ou ose en questionner les incohérences.Selon cette acception selon moi la plus répandue, l’accusation de complotisme en dit souvent plus sur celui qui la profère que sur son destinataire.Une analyse de l’anti-complotisme serait d’ailleurs plus intéressante.

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