LA PESTE SAVONNETTE.

Maxime Tandonnet parle juste.

Il justifie le désintérêt, pour la politique et ose , lui observateur raisonnable, honnête homme, écrire: Ce désintérêt, annonciateur d’un abstentionnisme du même ordre, a quelque chose de sain du point de vue démocratique: la mauvaise soupe ne passerait-elle pas chez une majorité de Français?

Je relève parce que ce genre d’affirmation de bon sens n’a pas bonne presse; la bonne presse consiste à dire qu’il faut se rendre aux urnes malgré tout , même si aller voter est inutile et prolonge un régime infect donc la simple morale devrait inciter à se débarrasser.

Aller aux urnes c’est voter en faveur de ce régime infect, c’est le perpétuer, c’est lui donner les moyens de continuer à tromper en faisant croire qu’il est démocratique. Aller aux urnes c’est participer aux mensonges et aux mises en scène.

Ma position face à la catégorie du politique dans pareil regime détestable est résumée comme suit:

Dans un régime aussi mauvais, l’activisme politique efficace consiste à prendre les uns pour cogner sur les autres, jamais à se solidariser d’aucun d’entre eux.

Il ne faut surtout pas crédibiliser tous ces gens et toutes ces organisations , il faut les faire descendre de leur pavois, les désacraliser, les faire chuter; il faut d’abord détruire avant de penser à reconstruire.

On ne peut construire sur du sable, du vide et/ou de la pourriture.

Je sais je ne suis pas politiquement correct, je suis un polémiste, un caricaturiste, un expressionniste, parce que c’est ainsi qui il faut s’exprimer pour traverser l’épaisseur du crane humain à notre époque.

Comme l’écrit par ailleurs Maxime Tandonnet; la pensée et la réflexion sont évacuées de la sphère politique actuelle , et c’est intentionnel, c’est voulu, il s’agit d’empêcher le fonctionnement de l’intelligence alors que la démocratie c’est précisément un pari sur l’intelligence des citoyens.

Tandonnet écrit par ailleurs :

« Depuis environ 10 jours, la mode politico-idéologique est revenue à la violence des jeunes, à l’issue d’une série de tragédies sanglantes. Quelque temps auparavant, le sujet central portait sur le déficit public et la dette de l’Etat. Encore un peu avant, c’était la perspective d’une intervention de l’armée française en Ukraine… Une thématique dominante chasse l’autre… Par séquence d’une semaine à dix jours… Tout va si vite. Et demain? Croyez bien, je n’affirme pas ici des certitudes mais une impression, qui mérite débat… Le pouvoir politique multiplie les annonces et les mises en scène » 

Publié le 

18 avril 2024 par 

maximetandonnet

Ma vision personnelle de la politique française actuelle à la veille des Européennes

Le régime politique français actuel – je ne parle pas seulement des institutions mais du fonctionnement de la vie politique – a quelque chose de détestable. Le système présidentiel a commercialisé la vie publique à outrance: les électeurs sont appelés à choisir entre des savonnettes au détriment des débats d’idées et de projets et même au détriment du choix de personnalités fondé sur leur expérience, leur intelligence, leur caractère et leurs réussites passées. On vote uniquement pour une gueule, une petite gueule, un sourire, une dentition, une cravate, une voix, un coup de menton, une haleine médiatique. Le triomphe de la peste savonnette va de pair avec l’abrutissement collectif : effondrement scolaire et intellectuel, hystérie footeuse ou olympiste, invasion des cerveaux par les ipad et les jeux vidéo…

La peste savonnette a contaminé le déroulement des élections du Parlement européen qui ressemblent, en tout cas sur la scène française, à un grand Guignol absurde avec ses Guignols, ses gnafrons, ses gendarmes et les coups de bâton. 53% des Français déclarent ne pas s’y intéresser. Ce désintérêt, annonciateur d’un abstentionnisme du même ordre, a quelque chose de sain du point de vue démocratique: la mauvaise soupe ne passerait-elle pas chez une majorité de Français?

Et aussi, il relativise tout le reste. La tête de liste lepéniste qui fait l’objet d’une invraisemblable et vertigineuse surexposition médiatique, fanfaronne avec ses 30% annoncés par les sondages. Le lepénisme a certes réussi a cristalliser le mécontentement populaire mieux que d’autres, à l’occasion d’un scrutin qui se présente avant tout comme un exutoire de la souffrance et de l’humiliation collective. Mais 30% avec une abstention de 53%, cela fait moins de 15% d’adhésion populaire: on est bien loin, bien loin, d’une poussée venue des profondeurs du pays. Idem pour le socialiste: 12% dans les sondages se ramènent à 6% de taux d’adhésion. Franchement, pas de quoi pavoiser… Quant à la droite LR, enkystée autour de 3 à 4% réels, elle paye hélas pour ses compromissions avec le pouvoir actuel auquel elle se trouve désormais associée dans l’inconscient collectif.

Tout cela démontre que la situation politique demeure extrêmement volatile. Même s’il faut le déplorer amèrement voire s’en indigner, la démocratie, les débats d’idées, les projets et les partis politiques sont morts et enterrés.

Les prochaines élections nationales de 2027 se joueront plus que jamais sur un coup de dés, une affaire de savonnettes, de marionnettes et de matraquage sondagier, de scandales éventuels, montés de toute pièce, et de petite gueule médiatique et puis c’est tout. Elles seront, comme les deux précédentes, à un seul tour. Celui qui réussira, par un trou de souris, grâce à sa petite gueule médiatique et avec la complicité sondagière, à se glisser au second tour contre l’inévitable et inamovible Mme le Pen, avec 20% des voix, aura par avance gagné les présidentielles (sauf si c’était M. Mélenchon, et encore…). Et le reste s’enclenchera avec la possibilité d’obtenir une majorité à l’Assemblé nationale à la faveur d’un gigantesque taux d’abstention. Tout ceci pour dire que le jeu est extraordinairement ouvert, instable, mouvant et l’avenir politique de la France, profondément, vertigineusement imprévisible et incertain.

MT

3 réflexions sur “LA PESTE SAVONNETTE.

  1. Bonjour , apres beaucoup d’hésitations et de mauvaise conscience j’ai finalement choisi de ne plus voter. Votre article me conforte dans cette idée, malheureusement. Merci pour toutes vos informations. Cdt

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  2. C’est oublier bien vite que l’élite gouvernante n’ aucun besoin de la démocratie pour gouverner, Ursulla le démontre tous les jours… L’abstention passive ou le vote pour un parti markété comme conséquence d’un système pourri n’apporte rien, puisque ne fournissant aucun levier pour le renversement de ce système. Au contraire, ils sont le symbole du refus du peuple de combattre cette pourriture, ils sont juste une désertion… Cette abstention ou ce vote piloté ne sont en effet pas la conséquence d’un choix d’un nouveau système de gouvernance mais simplement l’illustration de la passivité du peuple soumis.

    Dis autrement, le peuple ne s’abstient ou ne vote pas mainstream pas parce qu’il a choisi une autre voie, mais justement parce qu’il refuse de choisir tout autre voie. Il s’abstient par refus de se révolter… Ce qui sert encore plus les intérêts de l’élite.

    Ainsi, lorsque le système sera trop pourri pour fournir une tête de gondole acceptable pour l’élite, celle-ci la nommera sans élection comme est déjà nommée la commission européenne… Ou alors sera simplement entérinée l’Europe fédérale entraînant la fin de la nécessité d’élections de chefs d’états…. Tout au plus fera-t-on voter les pleins pouvoirs à un sauveur, comme en 1933, comme en 1940 et comme pour Ursulla contre le covid et la Russie… Et il n’y aura pas de révolte…

    C’est la seule conséquence logique de la combinaison de la non nécessité d’un système démocratique pour l’élite, et de la démission des peuples à combattre un système non démocratique.

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