Personne ne croit un seul instant que la Deutsche Bank peut faire faillite. Elle est authentiquement, organiquement too big to fail.
Non pas en terme de taille de dépôts ou autres critères, non simplement par ce qu’elle est une pièce centrale dans l’architecture du système. Et encore plus depuis 2008 ou ses dirigeants ont fait la bêtise d’augmenter leur part de marcghé sur tout, absolument tout. Elle est une pièce centrale dans la fourniture de dérivés et on ne peut se passer d’elle pour la bonne fin des assurances ( fictives) sur lesquelles repose le système financier global.
Les dysfonctionnements, les flash krachs, les accidents que vous voyez de temps à autres sont déja des manifestation des difficultés du système à assurer un fonctionnement souple, harmonieux grâce aux dérivés et autres assurances. Ces dysfonctionnements sont un avant-goût de ce qui se passera quand le système sera vraiment grippé. Pour l’instant nous n’en sommes qu’aux prémices, c’est à dire que ce que l’on voit c’est la limitation de la capacité du système à absorber du risque, faute de capacité bilantielle.
En un mot: le système n’a pas assez de capital, en fait il en a très très peu sur la base d’une valorisation normale des actifs financiers qu’il porte dans ses bilans et c’est pour cela qu’il faut les surévaluer et les empêcher de devenir volatils. Vous comprenez mieux pourquoi les marchés sont manipulés et pourquoi il est vital qu’ils lévitent.
Mais même sur la base des cours actuels « bullaires », il n’y a pas assez de capital dans le système et donc on recourt à des bonificateurs de capital c’est à dire à des hedges, à des assurances, à des leverages qui ne disent pas leur nom. Les autorités sont structurellement complices bien sûr. Tout comme elles sont complices de la pratique qui consiste à pratiquer les évaluations bidons des actifs qui sont logés en Level 3! Tout ceci permet d’abord de masquer l’insuffisance de fonds propres et ensuite de cacher le fait que ce capital existant est « usé ». Et grâce à ces subtefuges, le système se donne l’illusion d’ avoir assez de capital.
C’est la double supercherie: d’une part on bonifie , on « enhance », on dope le capital existant et d’autre part on le fait avec des assurances « bidons », lesquelles n’ont pas de capital, pas réserves pour faire face aux sinistres! En fait, c’est Ponzi, qui assure Ponzi.
Le système des assurances n’a pas de matelas , de « buffer », pour faire face aux sinistres, l’assurance se fait en « dynamic hedging », c’est à dire que l’on « s’assure en se couvrant sur le marché » c’est à dire en amplifiant la tendance en cours! Le faux système des assurances qui constitue les béquilles du Capital financier et bancaire est un système qui, lorsqu’une tendance forte se déclenche, l’amplifie, lui fait faire boule de neige. Il ne tamponne pas, il n’amortit pas. C’est pour cela qu’il a fallu inventer le mythe du « Put » de la Fed, pour garantir ce qui est non garantissable: pour promettre la liquidité sur tout.
Mais chut, cela ne doit pas se savoir, c’est le grand secret. Le système fonctionne sur une architecture d’assurances bidons dont la Deutsche Bank est la pierre maîtresse et derrière il n’y a que … l’assureur apparent ultime,la Fed … laquelle est bidon également car son bilan est trop minuscule en regard des masses à assurer, ce qui signifie que derrière cet assureur de dernier ressort , derrière ce leurre et bien y a … les contribuables, les citoyens et leurs biens monétaires ou quasi monétaires, tous les détenteurs d’actifs financiers. Le raisonnement est imparable; tous les détenteurs de monnaie et quasi monnaie sont les assureurs ultimes et ce par le jeu de la dilution potentielle, par le jeu d’un gigantesque effet Cantillon.
Ce week end, on nous dit qu’il n’y a pas d’accord entre le DOJ , le Department of Justice américain et les dirigeants de la Deutsche bank. La rumeur, d’un accord la semaine dernière n’a été lancée, nous l’avions pressenti que pour gagner du temps. Pour faire patienter on fait succéder à la rumeur de la semaine dernière une autre rumeur qui serait celle d’une augmentation de capital garantie par les grandes sociétés du DAX. Pourquoi pas? Elles pourraient même le faire comme on l’a fait en Italie et en Espagne, avec des fonds prêtés par … la Deutsche Bank, tant qu’ à être dans le Ponzi, autant y aller à fond.
Une réflexion sur “La Deutsche Bank, une affaire géopolitique”