L’establishment a détruit la candidature de Trump, la campagne est finie; mais c’est le vrai commencement

L’establishment a détruit la candidature de Trump , la campagne est finie; finie dans la honte, la boue et c’est très bien. Donald Trump a fait un bout de chemin, il a accompli sa mission purement négative, il ne pouvait aller plus loin. Il était trop vulnérable, il avait trop de failles.

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Trump n’a jamais été autre chose qu’un révélateur. Révélateur de la situation américaine réelle, révélateur de l’état de la société, du discrédit du système politique bi-partisan, révélateur de l’incurie des Républicains, révélateur de  la personnalité répulsive de Clinton et de son entourage,   révélateur du cynisme de l’establishment et des médias  qui se sont démasqués et n’ ont  pas caché leur mépris du jeu démocratique. Face à un adversaire caricatural, excessif, expressionniste ils ont du en rajouter, sur-réagir, bref en faire trop. Et ainsi ils se sont découverts.  Après Trump, plus rien ne sera comme avant.

Les semaines qui restent vont être obscènes: après ce qu’il a subi, Trump n’a plus rien à perdre, il n’a plus qu’à se venger et tenter de nuire le plus possible. Ce sera la descente aux enfers. Une descente qui va délégitimer Clinton, le Système, l’alliance impériale des médias au service d’un camp , ou plutôt d’une fraction de camp. C’est vrai, avec ce que l’on  sait , avec ce qui a été révélé et  prouvé, Clinton devrait dans le système américain si il était ce qu’il prétend être, elle devrait être en prison. Elle n’ira pas, mais la conviction populaire est faite et le dégoût pour la future élue démocrate n’est pas moindre que celui pour Trump.

Ce dégoût est plus grave car il touche le Système dans son entier , le FBI, le Department of Justice et même Obama qui en sortira avec une image souillée. Il méprise Clinton, mais il s’est abaissé à la protéger pour la faire gagner.  Il est des victoires qui sont de véritables défaites, de vrais désastres. Déjà la crise a forcé certaines catégories sociales à montrer leur cynisme, leur égoisme, leur avidité et leur absence de scrupules; c’est toujours ainsi car les difficultés obligent les êtres et les groupes sociaux   à se démasquer,  à abandonner la composition   qu’ils se sont construite dans les périodes de facilité et d ‘aisance .

Depuis 2008, c’est notre cadre analytique: nous soutenons que les réalités vont éclater, briser  leurs cadres convenus, que l’hypocrisie va s’évanouir , que les consensus vont se rompre, que la violence, d’abord sociale puis guerrière va faire retour. Ainsi en France, elle a mis à jour la vraie nature du parti socialiste. La crise, toute crise est décapante. Tout remonte, on est parti des produits financiers pourris, on a remonté sur les marchés pourris, sur les institutions pourries, et nous voici au politique, à la tête, au sommet pourri lui aussi. Il ne restera plus qu’à se débarrasser des idées, des théories qui nous ont conduit ici ou nous en sommes. Le Donald a accompli une oeuvre, une tache civilisatrice, mission accomplie, the job is done. Nous n’en espérions pas  tant dans notre soutien tactique des populismes.

L’establishment a gagné , c’est certainement ce qui se dit dans les cabinets discrets de ceux qui voudraient que le peuple ne croient pas aux conspirations, l’establishment a gagné sans réfuter une seule affirmation de Trump,   sans jamais débattre, même des sujets les plus importants comme la crise ou la guerre.  Il a gagné rien qu’en balançant des tombereaux d’immondices sur Trump. Tout y est passé, sauf l’essentiel à savoir le contenu du débat qui aurait du opposer deux conceptions du monde: d’un coté  la star de l’impérialisme belliqueux forcenée du Nouvel Ordre , de l’autre le partisan maladroit, falot   d’une Amérique  plus apaisée, plus modeste, plus respectueuse des autres et surtout de ses citoyens. Entre la guerre et la paix, l’establishment et les néo-cons n’ont laissé aucune chance à la paix; la collusion qui s’est manifestée entre les Démocrates et les Républicains sur ce point en dit long sur l’accord bi-partisan qui règne en faveur d’un monde à feu et à sang, d’un monde de tensions et de menaces. Il en dit long sur le contrôle que le Big Business a sur les processus électoraux, le Big Business, celui des guerre, des armes, des médias  et des banques .

Notre analyse nous fait dire que cette fin du combat électoral, n’est pas une fin mais un commencement. C’est maintenant que tout va commencer. D’abord il va y avoir les scrutins et que va-t-il se passer si la déroute infligée à Trump débouche sur un vote en faveur des candidats tiers, le candidat anti-gouvernement  Gary Johnson et l’environnementaliste   Jill Stein. Ils sont tous deux anti gouvernement et anti guerre. Le défi maintenant pour Clinton, ce n’est plus Trump, c’est elle même c’est à dire son score !  Les électeurs se bouchent le nez pour ne pas sentir la puanteur qui s’exhale de ce business électoral nauséabond, iront ils voter ? Tous ceux qui étaient mal à l’aise, qui refusaient Trump et qui par dépit s’orientaient vers un vote pour Clinton par défaut, tous ceux là sont libérés, ils peuvent faire ce qu’ils veulent sans culpabilité.

Mais là n’est pas le plus grave, le plus grave est qu’une fois élue, Clinton et ses élites vont devoir affronter une situation terrible, une situation de bout de course, de bout du rouleau ; l’héritage d’Obama est effrayant! aucun problème n’ est résolu, tout est en attente. Quelle sera la légitimité de la nouvelle locataire de la maison Blanche pour prendre les mesures terribles qu’il va falloir pendre lorsque l’économie soutenue à bout de bras, déséquilibrée, va commencer à fléchir pour de bon ?

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