Les élites sont terrorisées, elles jouent leur vatout!

Nous avons expliqué que les coûts des politiques monétaire non conventionnelles étaient à venir, ils sont devant nous et non pas derrière.

Ces politiques ont mis les taux d’intérêt à zéro et inondé le monde de liquidités en quête de spéculation. Elles ont gonflé une myriade de bulles sur tout et partout. Tout est en bulle.
Le coût des politiques monétaires ne se manifeste que lorsque l’on tente de les stopper. C’est comme la drogue, c’est agréable mais le sevrage est un supplice.

En effet si vous retirez des liquidités et que vous montez le taux, tous les actifs, tous les marchés qui ont été inflatés commencent à souffrir, l’air chaud des liquidités s’échappe de la bulle et le risque qu’elle éclate purement et simplement devient terrible. Cela a failli arriver en 2015 à cause de la Chine et du pétrole .

Les marchés sont surévalués  de 150% sur les bases historiques. On vaut 2,5 fois ce que l’on devrait valoir! Le risque de chute en cas de retour aux normes est de 50 à 60%.

Les banques, qui ont à leur actif des titres surévalués deviendraient à nouveau mécaniquement, mathématiquement insolvables. Les calculs ont été fait, ils sont imparables.
Il faut à tout prix éviter  que le public comprenne ce qui est en train de se passer.  Sur sur les marchés on entretient l’incertitude pour ne pas déclencher des comportements moutonniers en boule de neige.  Il faut tromper les investisseurs les moins sophistiqués en leur faisant croire que la hausse des taux à venir ne sera pas très forte et qu’il n’y  a pas  de raison de prendre ses précautions.

Bref, il faut faire douter et en même temps décourager les ventes. D’où la campagne depuis près d ‘un mois pour nous faire croire que les taux ne monteront pas beaucoup, que l’inflation va rester faible sous les deux 2% et surtout que le système bancaire est sain, il peut résister à un choc!

C’est à la lumière de cette analyse que vous devez lire, au second degré, les affirmations de Draghi. Il n’informe pas, il ne sait rien de ce qui va se passer tant en terme de marché que de croissance ou d’inflation future. Mais il utilise son autorité pour vous paralyser, vous empêcher de prendre vos dispositions. De toutes façons en 2018 il s’en va!

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) a défendu le principe du maintien pendant longtemps de taux d’intérêt à des niveaux très bas, des déclarations qui vont à l’encontre des appels allemands à une sortie rapide de la politique monétaire ultra-accommodante en zone euro.

A deux semaines de la décision de la BCE concernant l’avenir de son programme d’assouplissement quantitatif (QE, quantitative easing), Mario Draghi a dit jeudi que l’engagement de la BCE à maintenir les taux à leurs plus bas record actuels « bien après » la fin de ce programme de rachats d’actifs était très important pour contenir la hausse des coûts de financement. 

Remarquez qu’il parle de volontarisme de la BCE, or le controle des taux courts ne donne pas le controle des taux longs. P our controler les taux longs, il faut refaire des QE! Imaginez ce qui se passerait si la BCE devait à nouveau se lancer dans une politique monétaire non conventionnelle et se mettre à racheter des titres après avoir arrété! Ce serait un effondrement de sa crédibilité.

Tout ce que dit Draghi est faux. C’est faux, c’est pour éviter l’éclatement de la bulle sur les marchés de fonds d’état et d’actions, pour éviter le choc sur le marché du crédit. Pour éviter à tout prix la mise en risk-off, pour empêcher les dégagements de la communauté spéculative mondiale.

Les taux longs sont déterminés par les anticipations futures, or nous avons perdu le contrôle de l’inflation et le contrôle des taux: ils restent bas sans que l’on comprenne pourquoi. Ils sont en retard. C’est ce que les économistes appellent le conundrum. Comme on ne comprend pas pourquoi tout cela reste bas, on ne peut pas prévoir; on ignore les mécanismes de transmission. On peut aussi bien rester avec une inflation et des taux longs très bas que les voir exploser sous l’effet de l’accélération de la vitesse de la monnaie: il y a tellement de monnaie excédentair en circulation.

Par ailleurs, les primes de risque sont rock bottom, elles sont au plus bas de tous les temps, c’est un véritable ressort qui est bandé et qui n’attend que de se détendre. La situation géopolitique, ou politique est telle qu’un choc est possible. Il ferait boomer les primes de risques, il ferait dilater les spreads et le crédit étant de très mauvaise qualité depuis de nombreux mois, les sinistres commenceraient à se multiplier: terrible boule de neige avec transitivité/ reflexivité  garantie.

Enfin dernier point, la volatilité peut venir du marché des changes. tout est possible quece soit la baisse du dollar ou sa forte hausse. les deux seraient également déstabilisants.

Draghi est lancé dans une manoeuvre qui consiste à essayer d’ancrer ce qui lui convient pour ne pas quitter la scène dans l’infamie l’an prochain.

La réalité que l’on veut vous cacher c’est que l’on joue avec le feu: c’est l’Aventure. 

Draghi jette routes ses forces dans la bataille sachant d’une part que les allemands sont hostiles à sa politique et que d’autre part l’an prochain il ne contrôlera plus rien.

« Le ‘bien après’ est très, très important pour ancrer les anticipations de taux », a-t-il dit lors d’une intervention à Washington, donnant à penser que cette phrase sera conservée dans le message de politique monétaire qui suivra la réunion du 26 octobre même si les responsables de la BCE décident de procéder à la réduction attendue des rachats d’obligations de la banque centrale, actuellement à 60 milliards d’euros par mois.

Les mots de Draghi vont également à l’encontre des espoirs allemands, exprimés par le gouverneur de la Bundesbank dans une interview publiée jeudi, que la période des taux ultra-bas ou négatifs approchait de sa fin.

« (Les taux très bas) ne doivent pas durer trop longtemps et, en période de reprise économique, les robinets de politique monétaire devraient être fermés de manière rapide et cohérente », a dit Jens Weidmann à l’hebdomadaire Wirtschaftswoche.

La BCE a dépensé plus de 2000 milliards d’euros en rachats d’actifs et imposé aux banques des taux négatifs pour les pousser à prêter et tenter de faire remonter l’inflation vers son objectif proche de 2%.

Allemagne : la tolérance va peut être cesser

Cette politique passe mal en Allemagne où l’on accuse la BCE de faire le jeu des pays du sud de la zone euro aux dépens des épargnants et au risque de créer des bulles financières. Même Benoît Coeuré, considéré de longue date comme un allié de Mario Draghi, a averti sur ce risque jeudi.

« Une période trop longue d’achats d’actifs, par exemple, peut entraîner la formation de déséquilibres financiers avec des conséquences potentielles négatives pour la stabilité des prix », a dit le membre du directoire de la BCE, également à Washington.

S’exprimant un peu plus tôt, Peter Praet, économiste en chef de la BCE et proche de Mario Draghi, a reconnu que l’économie de la zone euro était en vive croissance tout en notant que cela ne se manifestait pas dans les chiffres de l’inflation, ce qui signifie que la politique monétaire doit rester accommodante.

« Nous connaissons sans aucun doute une reprise économique solide, généralisée et résistante, qui contribue à la réduction des surcapacités de production et d’emploi », a-t-il dit. « Mais il semble toujours y avoir une déconnexion entre la croissance et l’inflation. »

Praet oublie que l’Allemagne n’ a précisément plus de capacité de production disponible, plus de slack et que la politique de la BCE est totalement inadaptée pour son réglage conjoncturel. Les Pays Bas et l’Allemagne naviguent actuellment au dessus de leur potentiel selon les calculs du FMI.

Ci dessous le bilan hypertrophié de la BCE:

L’echec des politiques: les banques centrales ne controlent pas l’inflation ni à la baisse ni à la hausse; elles n’ont pas de théorie explicative

5 réflexions sur “Les élites sont terrorisées, elles jouent leur vatout!

  1. Les Allemands sont aussi coincés que les autres par leur système bancaire pourri.Une hausse des taux sans rachat d’actifs par la BCE tuerait leur économie.Je crois que Draghi suivra la FED,cad hausse lente des taux accompagnée de rachats d’actifs pour empecher les marchés de baisser.Je ne vois pas d’autres solutions.

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  2. Bonsoir Mr Bertez,
    Puis-je commentez non l’article (excellent et clair, je vous en remercie encore une fois) mais le sentiment qui se dégage à sa lecture ?

    Avant d’arriver sur votre blog, je suivais des blogs prédisant l’apocalypse financière à peu près tout les 4 matins. Je crois qu’il y a quelques mois, vous les aviez dénoncés comme étant vos « ennemis ». Il est vrai que vos articles font plus appel à la raison (compréhension des mécanismes économiques) qu’à l’émotion (Gold depuis des millénaires…. Fiat currency are fake .. .).

    Mais ces quelques derniers jours, il me semble que vous vous rapprochez des précédentes voies pour la première fois il est vrai. Je commence à me demander si vous ne nous prédisez pas un risque d’apocalypse financière sous peu …
    Nous sommes passé du « Ils gèrent très bien » au « ils ne peuvent pas remonter les taux » (sinon ils provoquent eux même la catastrophe) aux récents articles: graphique du mois d’Octobre comme étant historiquement le plus casse gueule, petit appel à débancariser et à avoir du cash (petites coupures … ce que je retrouve normalement dans les blogs survivalistes!)…prédiction d’une légère chute de 75% du cours des bourses … etc …

    Est-ce qu’à votre avis on arrive au terme de la danse: quelques dernières notes et tout le monde cessera de tourner, et alors il faudra sortir de la scène et se rendre compte de la triste réalité ?
    Tous ruiné d’ici 10 mois ?…

    Même si personnellement je ne tomberai pas de bien haut, je vais tout de même l’avoir amer de payer pour les conneries de nos « élites si savantes » qui nous dirigent, nous dictent ce qui est bien (ce qu’ils décident de faire) et ce qui est mal (tout ce que l’on pense en général).

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    1. Si j(insiste sur le cout des politiques monétaires non conventionnelles en ce moment, c’est parce que l’actualité est de ce coté: le temps est venu de reflechir à l’addition qui est à regler.
      Le débat au sein des autorités est très très vif

      je ferai d’ailleurs un article ces prochains jours sur ce thème.

      Mais je soutiens qu’il est trop tot pour qu’il soit deja trop tard, c’est à dire je maintiens mon point de vue fondamental: les maitres du monde ont encore la possibilité de retarder considerablment l’échéance.

      Et la demarche scientifique consiste a d’abord analyser comment malgré les déséqulibres, cela tient et ensuite à imaginer comment à partir de là les choses peuvent évoluer.

      Les catastrophistes rendent un bien mauvais service et en plus ils sont aveugles, ils projettent le désarroi qui est dans leur tête, face à la difficulté à comprendre, sur la réalité. La catastrophe est dans leur tête pas dans le réel.

      La question centrale est : qui va payer, qui paiera et c’est la dessus qu’il faut se concentrer

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      1. Ok merci grandement de votre réponse.
        Est-ce que la question du « qui va payer ? » se pose réellement ? Ne sont-ce pas toujours les mêmes qui paient ? Rien que le fait que la question puisse être sur la table me donne espoir (de ne pas être tondu après avoir été rasé par les taxes & impôts en tout genre …). Mais j’ai un doute là dessus …

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  3. … Je vous laisse deviner l’année de création du Bitcoin: fin 2008… Est-ce un hasard…?

    Qui est vraiment derrière ??

    Quand vous parlez de lévitation et de deconnexion avec le réel, les monnaies Blockchaînes en sont l’expression absolue, et plus j’y pense plus c’est dans l’ordre du nouveau monde: une monnaie déconnectée de l’ancien monde, 2008 à été son apparition, et peut-être bien que la prochaine crise, la Big One comme on dit, balayera les restes de cet ancien monde pour installer le nouveau… Avec les monnaies qui vont avec. Alors il y aura ceux qui sont dedans: les avertis, l’élite, et les autres…

    Je dois dire que ça ‘m’emmène bien’ de pas y avoir pensé avant.

    Ce qui permettrait de connecter pas mal de choses quant aux agissements de l’élite, qui tient tout un max avant l’effondrement qui les rendrait maître de tout…

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