Editorial qui brave les dieux de l’Olympe.

 

Au lendemain de Jackson Hole, un peu de hauteur est nécessaire , après tout c’est normal de prendre un peu de hauteur pour parler de ceux qui habitent l’Olympe!

Powell, expert en congratulations:

La globalisation est elle un succès?

Si on en juge par la crise de 2008, par l’évolution des niveaux de vie depuis et par la croissance des dix dernières années on peut dire sans risque d’être contredit que non.

Elle n’a rien apporté de ce que l’on pouvait attendre. Et non seulement elle n’a rien apporté de ce que l’on pouvait attendre mais elle nous a appporté les guerres, le renouveau de la guerre froide et la menace de la guerre tiède.

Elle nous a apporté la stagnation économique. Et plus le temps passe plus l’écart entre la masse de richesses qui aurait pu être produites potentiellement et la masse de richesses effectivement produites s’accroit.

C’est un gaspillage de potentiel considérable dont bien sur les élites ne parlent jamais.

Les élites et vos journaux présentent les résultats économiques séquentiellement c’est à dire en comparant d’une année sur l’autre. C’est du trucage car les résulats économiques pour être correctement appréciés doivent être comparés non à l’année précédente mais à ce qu’ils auraient pu/du être si le potentiel de production avait été utilisé. On ne compare jamais ce qui est réalisé avec ce qui aurait pu être réalisé si les tendances historiques avaient été prolongées! La comparaison est trop défavorable.

Et c’est la même chose avec les salaires et les revenus du travail, on les compare à tout ce que vous voulez mais surtout pas à ce qu’ils auraient du/pu être si les tendances longues n’avaient pas été interrompues dans les années 80 par le néo-libéralisme globalisateur. Le gap entre ce que les salaires devraient être et ce qu’ils sont est considérable, presque du simple au double!  Et j’ai passé quelques graphiques récemment sur ce sujet dont celui qui compare l’évolution des GDP à celle des revenus salariaux. Ils sont éclairants.

 

Voici ci dessous ce qu’aurait du être le GDP US si les zozos banquiers centraux avaient été vraiment efficaces; cela aurait du donner la ligne de tendance noire en pointillés. Et tout ce que l’on a eu c’est la ligne grise. Regardez le gap considérable , le gastpillage du temps perdu !

 

Les salaires devraient être d’autant plus élevés que l’on nous dit qu’il y a un progrès colossal  des techniques, des processus de fabrication. La production de richesse devient de plus en plus efficace; alors pourquoi les salaires réels ne montent ils pas? Pourquoi stagnent ils?

Sous tous les aspects évoqués ci dessus, la globalisation est un échec et sa dislocation actuelle, dislocation qui a commencé bien avant les coups de boutoir de Trump est la meilleure preuve qu’elle ne marche pas.

La globalisation, cela ne marche pas, pas plus que l’européisation.

Elle ne produit pas de montée des niveaux de vie, elle augmente le stress et la précarité, elle tue l’avenir et met en panne l’ascenseur social, elle monte les peuples les uns contre les autres, elle coûte très cher en endettement, lequel va asphyxier les générations futures. Elle oblige à des sociétés de contrôle, de surveillance et de répression. Elle détruit les fondements de la démocratie. Elle accroit les inégalités et détruit le tissus de l’unité sociale. Nous avons montré il y a peu que la globalisation produisait de la fragilité.

Il y a deux preuves que la globalisation, cela ne marche pas:

-la première est la multiplication des guerres et la menace de nouvelles guerres encore plus meurtrières

et

-la seconde c’est le fracassement de notre ordre politique avec la montée depuis 2016 de ce que l’on appelle le populisme lequel n’est rien d’autre que la mise en branle des forces de protestation et de réaction contre l’échec d’une part et le coût d’autre part  de la globalisation.

La guerre se prépare, les élites jours après jours fabriquent un ennemi , ils construisent un monde de haine contre des états qui sont des obstacles à la globalisation: la Russie, la Chine, l’Iran, le Vénézuela etc . Nous sommes dans la phase de construction de l’ennemi. On asphyxie ces pays afin de les pousser à la faute qui légitimera une intervention militaire interne d’abord puis externe ensuite. On connait bien maintenant le schéma des destabilisations préalables aux guerres. On va jusqu’à mettre en scéne des spectacles d’utilisation d’armes chimiques!

En quelque sorte, on construit une névrose sociale, un narrative qui permet de faire croire aux citoyens que les barbares sont à nos portes, mieux qu’ils sont déja là par leurs interventions dans nos élections!

A l’intérieur c’est encore plus clair! La marche à la guerre sociale, à la guerre civile est deja très avancée, elle a commencé par la cassure des sociétés entre “camp du bien” et “camp du mal”, puis entre modernes et conservateurs, puis entre progressistes et ringards, puis entre ouverts , inclusives et xénophobles, pour maintenant aboutir au but final désiré: l’accusation excommunicatoire de la vie publique sous motif de racisme.

En fait la convergence intérieure et extérieure a été totale et c’était essentiel pour implanter la névrose; il faut aussi bien qu’à l’ interieur on rejette les raciste et qu’à l’exterieur on fasse la guerre aux même racistes. Il faut que le racisme devienne une ligne, une coupure qui légitime les tenants de la globalisation. On a crée une unification, une convergence qui permet de faire d’une pierre deux coups: on colle l’étiquette raciste (avec ses déclinaisons homophobes, suprémaciste blanc, machiste, etc) et on peut faire la guerre tranquillement, la conscience tranquille avec le soutien des idiots utiles de l’opinion publique puisque les voix discordantes sont baillonées.

Grossomodo toute l’action des élites peut s’analyser de la façon suivante: créer une névrose , un monde névrotique, un monde de représentations parallèles, qui fait fait croire que les barabares sont là. Ils sont là, chez nous, ils sont là à nos portes et ils s’entre-aident, ils sont complices.

C’est le sens de la grande pièce ubuesque qui se joue partout mais singulièrement aux USA avec l’énquête qui n’en finit pas sur les influences russes sur les élections, sur les opinions publiques, sur les formatages etc. C’est le sens de la grande campagne en cours en Grande Bretagne contre Corbyn épinglé d’anti-sémitisme!

implanter une névrose, un monde parallèle, un théatre Kabuki

Cette construction névrotique permet de faire taire les oppositions de proche en proche par amalgames, elle permet de censurer, de mettre au ban, de nazifier. Elle permet aux élites, grace à la division des corps électoraux , grace au faux bi-partisme et grace à la mise hors jeu des extremes de gouverner par défaut, de construire des démocraties formelles qui masquent la marche au totalitarisme.

Pour montrer que la globalisation ne marche pas, il faut travailler beaucoup, il faut être perspicace, avoir un bagage historique considérable et en plus il faut des tribunes. Les détracteurs de la globalisation n’ont rien de tout cela alors que ses propagandistes ont tout! Les mercenaires de la globalisation ont tout, plus l’Autorité . L’autorité est essentielle dans nos systèmes ou les médias décernent eux même le diplome d’expertise! C’est le serpent qui se mord la queue, les médias contribuent à boucler, à fermer, à rendre vicieux le cercle de la pensée. Le régne de l’Autorité tombée du ciel des hit parades truqués est essentiel dans nos sociéts de construction et d’entretien de la névrose..

L’Autorité suprème c’est celle des banquiers centraux . On l’a érigée, et ce fut un coup de maitre, comme disposant du Savoir, du Désinteressement et de la Vérité suprème de la Science Economique. C’est pour cela qu’on l’a formellement rendue indépendante; in-touchable. Elle n’a pas à rendre compte, regardez la levée de boucliers protecteurs face aux timides contestations de Trump! Elle n’a à rendre compte que devant ses pairs comme à Jackson Hole.

Jackson Hole est une grand messe dont le canevas est toujours le même; rigide, comique, bouffon. C’est un exercie futile mais indispensable pour donner une impression d’unanimité et donc de Vérité révélée.

Jackson Hole est une cérémonie. Vous lisez bien c’est une cérémonie d’autant plus importante pour les globalisateurs que les barbares sont là chez nous et là, à nos portes.

Les esprits les plus brillants sont réunis et que font ils? Il se congratulent les uns les autres! Vous êtes courageux mon cher et vous vous êtes génial cher ami!

Pas de débat, pas de critique, pas de mémoire . Car chut il ne faut pas se souvenir des conneries qui ont été proférées les années précedentes, les conneries de l’Autorité sont bio-dégradables comme celles du discours de 2016 de Kuroda qui était un tissus d’aneries qui fut controuvé par la réalité. Designing Resilient Monetary Policy Frameworks For The Future. Kuroda 2016.

Voir le graphique ci dessous; est ce que cela ressemble en quoi que ce soit à ce que Kuroda avait promis? Bien sur que non! Croissance faible et pas d’inflation malgré les trillions de QQE!

Ici cette année notre Powell a encensé le Greenspan, pourtant responsable de la crise de 2008, et le Draghi qui sera plus tard considéré comme le fossoyeur de la monanie européenne. Powell a tressé les louanges du fameux “coûte que coûte” de Draghi, lequel “coûte que coûte” apparaitra dans l’histoire comme la décision qui a empéché l’Europe de se réformer pour devenir viable.. . On en reparlera d’ici quelques années!

Les banquiers centraux ne rendent de comptes que devant leurs sponsors objectifs: les-tenants-de-la-globalisation-parce -qu’ils-s’en-enrichissent. Ils ne rendent pas de comptes aux gouvernements, trop politisés n’est ce pas c’est à dire trop influencés par les sottises de la souveraineté nationale. Quand leurs actions échouent, c’est toujours la faute aux autres, aux peuples en général ces empêcheurs de se glorifier en rond; les peuples sont des parasites , ils gènent leurs actions ils prennent des opoides aux USA, ils sont fainéants en France …

C’est pour cela que nous comparons ces gens aux grands prêtres d’une religion, ils ont réussi à accaparer l’Autorité suprème celle qui était réservée aux illusionnistes de la religion dans les temps anciens. Ils gèrent les Mystères non pas d’Eleusis mais de Jackson. Ils ont hérité de la propension ancrée , culturellement et ontologiquement en chacun de nous, à la jobardise. Et à la paresse. L’homme est gouverné par le principe du moindre effort, si il ne l’était pas, il y a longtemps que ceux qui sont payés pour étudier la politique monétaire se serait aperçus que ces gens, les grands prêtres n’ont aucune idée de ce qu’ils font.

Fin 2017, ils ont vendu aux jobards l’idée d’une sortie de crise, d’une “escape velocity” d’une reprise synchronisée qui allait s’amplifier.

Je suis persuadé qu’ils n’y ont jamais cru eux même ; mais ils ont fait semblant d’y croire car cela leur donnait la possibilité d’une part de se glorifier et de crier victoire, mais surtout de retirer un peu d’accomodement. En retirant de l’accomodement ils ont reconstitué partiellemment leur arsenal, leur stocks de munitions anti crise pour amortir la prochaine. Les cris de victoire n’ont servi qu’à cela. De vraie reflation il n’y a pas eu et il n’y a pas et il n’y aura pas. Regardez les graphiques ci dessous. Tout ce qu’il y a eu c’est une resuccée temporaire de deux à trois trimestres provoquée par l’action concertée de début 2017 afin d’éviter l’éclatement de la bulle chinoise.

Les stimuli de 2017 ont fait long feu et bien sur on va dire, dans le cadre du narrative, du roman, que … c’est la faute à Trump. Ce paria n’a -t-il pas osé créer de l’instabilité internationale en mettant en question la globalisation?

 

En prime:

quand les pythies se trompent.

En 2017 Chan de la Hong Kong’s Monetary Authority est venu faire l’éloge de la globalisation, il n’est pas venu cette année car Hong Kong est en crise! Une crise terrible qui la destabilise totalement.
« At last year’s gathering, Norman Chan, CEO of Hong Kong’s Monetary Authority, gave a short presentation. He might’ve been a better guest at this year’s event given that Hong Kongwhy HKD is causing so much global anxiety.

In August 2017 Mr. Chan was brought in to talk about globalization. It was the year of globally synchronized growth, at least as the mainstream talking point narrative, but it was also in the aftermath of poorly received elections throughout 2016. You can see where they were going. Yes, the populists won big but they’ll soon regret they challenged the status quo when the global recovery does finally kick in – as they all expected it would last August.

Chan’s relatively short prepared remarks spelled out the official global establishment position:

There is also little disagreement, at least among the academia and finance officials present at the symposium, that free trade, open markets, globalization and free movement of capital have contributed significantly to the growth of income and well-being of people, while also narrowing inequality between AEs and EMEs, in the last few decades.

 

En Prime pour les professionnels

Quelques graphiques qui pointent vers la fin de l’embellie économique que l’on nous a vendue comme synchrolisée et durable en 2017.

La liquidité dite banques centrales.

 

US PMIs and GDP, August 2018

August data indicated that business activity growth in the U.S. private sector eased further from the three-year peak seen in May. A loss of momentum was recorded in both the manufacturing and service sectors during the latest survey period. Payroll numbers meanwhile increased at the slowest pace since June 2017.

Eurozone PMIs and GDP, July 2012 - August 2018

Flash PMI survey data indicated that the eurozone economy continued to grow in August, albeit with the rate of expansion remaining one of the weakest seen over the past year-and-a-half. Companies’ expectations of future growth meanwhile slipped to the lowest for nearly two years.

4 réflexions sur “Editorial qui brave les dieux de l’Olympe.

  1. L’économie est une affaire d’ingénieur, avec la productivité physique comme le fonds de commerce de son métier.
    99% des économistes patentés-essperts sont incompétents en économie à cause de leur hystérie libreEchangiste inconditionnelle (TINA).
    Maurice Allais a dénoncé ce libreEchange et rien qu’à la prononciation de son nom, les économistes néoLibéraux entrent en transe.
    Maintenant si on en reste à la bête logique aristotélicienne, il est facile de démontrer qu’une phase de protectionnisme avec ses contre mesures nous fait arriver à une situation neutre pour les uns et les autres.
    Selon moi il faut dépasser cette logique avec la notion de productivité qui peut donner l’avantage au déclencheur protectionniste (dynamique VS logique).

    PS: pardonnez ma cuistrerie ingénieuresque Monsieur Bertez mais j’ai aussi connu qques HEC intelligents.

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  2. Excellent. Mais en créant de toutes pièces le couple ennemi russo-chinois, ne sont-ils pas allé trop loin ? La Russie et la Chine, ce n’est pas l’Allemagne du milieu du vingtième siècle…. A force de propager des ‘narratives’ toujours plus lourdes et vicieuses, on finit parfois par y croire soit-même. La réalité ce ne sont pas les narratives…

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    1. Cela c’est la propagande de The Economiste, Rothschild et Macron réunis!

      Il ne faut pas confondre le peuple avec la bourgeoisie compradore.

      Les études de la Banque Mondiale désaggregent ce que l’on appelle la réduction des inégalités géographiques dans le monde; elles montrent que les chiffres globaux sont trompeurs et qu’ils ne sont bonifiés que par un seul particpant: la Chine.

      La Chine est seule responsable de la baisse réelle des inégalités au niveau des peuples.

      Désolé je ne suis pas pro chinois, mais les chiffres sont les chiffres.

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