Mélenchon une tribune hélas , hélas énumérative, sans souffle. Occasion ratée.

Mélenchon a voulu se positionner face à Macron.

Ce faisant il s’est battu sur le terrain de son adversaire  sans en avoir les armes. il n’a pas une « claque » à sa disposition!

Une intervention énumérative est une erreur, elle ne retient pas l’attention. C’est une erreur de Com. On ne trouve rien à retenir qui soit fort, puissant, enthousiasmant. Rien à mettre en avant.

Elle reste au ras des pâquerettes ; la situation méritait autre chose. 

Avec ce pensum, Mélenchon ne va pas perdre, mais il ne va rien gagner. Il n’a peut être pas voulu prendre  de risque, le risque de viser plus haut, plus historique et de se ramasser.

Répondre à Macron était une erreur car la tribune européenne de Macron a fait un flop, pourquoi se mettre à la remorque d’un flop? Il n’y avait pas de vague sur laquelle surfer.

Il reste quelques semaines pour inventer autre chose , mais les jeux sont quasi faits ; car la faiblesse vient de  loin, elle est dans les principes mêmes qui animent les Insoumis. Ils n’ont pas compris notre époque, notre ère comme ils disent  et faute de comprendre  ils ne peuvent rien apporter de décisif.

Celui qui gagnera sera celui qui réussira à faire accoucher les Français de ce qu’ils n’arrivent pas à exprimer; celui qui clarifiera, qui fera jaillir le latent; pas facile c’est vrai.

Tribune.

Le président français s’adresse aux Européens.

Pluie de poncifs, torrents de reprises éculées et de paranoïa russophobe. Mais une autre parole française existe. Car l’intérêt général des êtres humains sur le Vieux Continent mérite mieux que sa dilution dans la stratégie du bavardage d’Emmanuel Macron.

En Europe, il est temps de parler la seule langue vraiment internationale qui soit capable de motiver l’action commune de peuples aussi divers par leur ­histoire, leurs langues et leurs cultures. C’est la langue des biens communs à défendre et à étendre. Celle des projets communs de vie. Celle des droits sociaux et des services publics. Ils sont à reconstruire après le saccage de trente ans de «concurrence libre et non faussée».

Nous sommes tous menacés par un système de production et d’échange qui détruit la Terre et les êtres humains. N’est-il pas plus que temps d’imposer les politiques de solidarités qui nous sauveront dans la catastrophe écologique en marche ?

Le monstre financier s’est assez gorgé au ­détriment de tous les petits bonheurs simples de la vie. S’il faut une renaissance en Europe, que ce soit celle de la souveraineté du peuple, celle des lumières contre l’obscurantisme de l’argent et des passions religieuses adverses.

Si la France peut être utile à tous, que ce soit en proposant les travaux d’Hercule qu’il est urgent d’accomplir.

Oui, les peuples ­d’Europe peuvent s’imposer en vingt ans de respecter partout la «règle verte» : ne plus prendre à la nature davantage qu’elle ne peut reconstituer.

Nos peuples peuvent renoncer dès maintenant aux épandages de pesticides assassins de la biodiversité.

Ils peuvent décider d’éradiquer la pauvreté sur le continent, de garantir un salaire décent à chacun, de limiter les écarts de revenus pour stopper l’épidémie sans fin des inégalités.

Nous sommes capables d’étendre à toute l’Europe la clause du droit des femmes le plus favorable. Nous sommes capables de bloquer la main des voleurs du fisc qui détournent chaque année mille milliards d’euros pour leurs activités irresponsables plutôt que de nous les laisser pour le bien commun.

Bref, il est possible de commencer un nouvel âge de la civilisation humaine. On le peut ici sur le continent le plus ­riche, le plus instruit. S’il assume un protectionnisme négocié avec le monde, il fera de telles normes humanistes une nouvelle ligne d’horizon commun pour des ­milliards d’êtres humains.

Il y a un préalable à tout cela : sortir des traités qui organisent l’UE.

Toutes nos misères écologiques et sociales ont leur origine dans le contenu de ces traités. Ils ont figé toutes les politiques économiques dans le dogme absurde de l’ordolibéralisme et de l’atlantisme chers aux gouvernements de la droite et des socialistes que dirige Mme Merkel.

Ils organisent la pénurie des investissements dans la transition écologique, le démantèlement de l’Etat social et la mise sous tutelle financière des démocraties.

Conçus pour offrir une fête permanente à la finance, ils rendent impossibles l’entraide et la solidarité des peuples. Juste une épuisante compétition entre moins-disant écologique et social.

A l’heure de la souffrance sociale de masse et du désastre écologique, les peuples n’en peuvent plus des pouvoirs qui disent une chose et font le contraire.

La lettre d’Emmanuel Macron en est un modèle. Il réclame pour l’UE un objectif global de réduction de moitié des pesticides d’ici à 2025. Alors, pourquoi avoir refusé d’inscrire dans la loi un plan de sortie du glyphosate, comme l’ont proposé à plusieurs reprises les députés de La France insoumise ?

En début de mandat, il disait ne plus vouloir d’accords de libre-échange s’ils ne respectent pas les accords de la COP 21. Pourquoi en a-t-il accepté ensuite avec le Canada puis le Japon ?

Pourquoi avoir accepté d’interdire aux Parlements nationaux d’avoir leur mot à dire sur ces traités ? Il exige un «bouclier social garantissant la même rémunération sur un même lieu de ­travail». Il disait pareil lors de la révision de la directive travail détaché ! Mais le système permet toujours le dumping social avec le paiement des cotisations sociales dans le pays d’origine. Et quand les insoumis proposent l’abolition du statut de travailleurs détachés, ou la clause du régime social le plus favorable, les robots parlementaires de LREM votent contre.

Macron est devenu dangereux. Pas seulement pour les manifestants et ses opposants politiques. Sa phobie antirusse le fait rôder aux frontières de la guerre. Le risque est là en Europe depuis l’annonce par les Etats-Unis de l’installation en Pologne de missiles tournés vers la Russie. Vladimir Poutine annonce une réplique. Il est donc urgent de s’extraire de cette escalade en prenant ­notre indépendance d’avec l’Otan.

C’est le contraire de «l’Europe de la défense» que Macron et Merkel présentent comme le nouveau rêve européen.

La peur des Russes est absurde !

Ce sont des partenaires naturels. Si la démocratie est menacée c’est plutôt par la tyrannie de la finance, et les méthodes de brutes pour diriger les peuples. Elles ont conduit à martyriser la Grèce, à pourchasser les opposants, comme en Pologne ou en Hongrie.

Et comme en France, où le problème posé à notre démocratie ne vient pas de Moscou, mais de Paris, avec ce président qui mène une répression féroce depuis dix-sept semaines de mobilisation des gilets jaunes.

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la gestion violente de ce mouvement. Il s’en ­indigne comme si ce n’était rien que 12 morts, 2 000 blessés, 22 éborgnés, 5 mains arrachées, 8 000 gardes à vue, 1 500 condamnations en comparution immédiate. Autant de pauvres vies ­saccagées pour avoir réclamé leur part de soleil dans l’existence.

Et comme elle est insupportable, sa duplicité quand il adhère à l’illusion meurtrière d’une Europe forteresse qui se protégerait des réfugiés par la noyade en Méditerranée ! Que Viktor Orbán ait ­approuvé la tribune de Macron devrait inquiéter les Français : celui-ci ne prétendait-il pas combattre la politique du président hongrois ? A rebours de ces brutalités, il faut une politique immédiate contre les causes des exils forcés : guerres, changement climatique, pillage économique.

Pour les peuples européens, un changement de direction est urgent. Emmanuel Macron et Angela Merkel incarnent les vieilles recettes stupides et morbides. D’ailleurs, disons-le sans détour : nous n’avons que faire du pseudo «couple franco-allemand», ce condominium prétentieux contrôlé par la CDU. Il humilie les vingt-six autres Etats. Il isole les Français de leurs parents naturels au Sud.

La renaissance dont l’Europe a besoin est celle de la liberté politique de ses peuples. Si la France peut être utile à quelque chose c’est à cela, à condition de se présenter en partenaire plutôt qu’en donneur de leçons.

7 réflexions sur “Mélenchon une tribune hélas , hélas énumérative, sans souffle. Occasion ratée.

    1. Le clip de campagne de LREM
      Effarant ou comment jouer sur les peurs !
      https://eu-renaissance.org/fr

      C’est la ligne directrice de tout le système néo-libéral dans sa phase autoritaire pour faire accepter:
      -d’une part la regression,
      -d’autre part les abandons de liberté et
      -enfin la soumission.

      Le système néo libéral remplace la fierté active de la production par la passivité coupable et dépendante de la consommation.

      Il remplace la fierté de produire, de construire, de braver, de lutter, par la peur de manquer et sa conséquence ineluctable, la soumission.

      Celui qui donne tout peut aussi tout reprendre, c’est la ligne de base du système néo liberal dont on n’a pas assez compris qu’il était un système féminisé, émasculé, pleutre, lache, veule.

      C’est un système semi socialiste; un système de passion c’est à dire dans lequel on est passif et non pas un système d’action, dans lequel on agit et transforme le monde.avec la force, la dignité, la confiance en soi qui en découlent.

      Quand je fais, je suis fier, j’ai confiance; quand je reçois je baisse la tête.

      Tout cela vient de loin. La thématique de la peur est éculée mais elle marche; elle est renforcée par la répétition, répétition même par ses adversaires, lesquels, idiots, la valident.

      La question n’est pas de la dénoncer et d’attendre le miracle de la prise de conscience, non car ce miracle ne se produit pas.

      Il faut l’analyser sous toutes ses facettes et déclinaisons, en démonter les ressorts, la critiquer puis l’attaquer et enfin de proposer une autre thématique du type « en avant », non pleurnicheuse, dyonisiaque. Ouverte, offensive.

      Une thematique de risque, d’audace et de responsabilité positive, pas la responsabilité des coupables et repentants.

      Sortir de la socité de victimisation, un beau programme nom de nom!

      A la limite il faut réintroduire la virilté dans ce monde féminisé et culpabilisé. Oser être inégalitaire, héroique.

      Lutter contre le néo-libéralisme autoritaire c’est en dernière analyse: proposer « un autre monde » qui s’adresse à une autre partie des individus.

      Et il faut réveiller cette partie des individus-citoyens. Elle n’est pas morte, elle ronfle, elle ronronne comme les animaux domestiques.

      il faut sortir des mondes des fils et des filles, des femmelettes et rentrer sans celui des pères, des hommes,des modèles, chasser les anti-modèles.

      C’est reprendre son destin en mains, c’est dire « merde » à la protection qui est in fine dépendance.

      La demande de protection est l’axe de réfléxion majeur des think tanks européens; leur bannière c’est : l’Europe qui protège!

      La réalité c’est l’europe qui se couche, qui abdique, qui plie devant les plus forts, l’Europe qui sucks, devant les marchands, devant les barbares et devant les clones de la disparition du genre.

      Il faut éveiller autre chose que la peur pour la remplacer;
      C’est pour cela que j’ai dit que le texte de Mélenchon était nul, voire imbécile.

      Le seul leader politique qui en a, est … une femme.

      Dommage que, cédant aux pressions débiles des communicants effeminés, elle abandonne doucement ce créneau. La filiation a du bon, mais au lieu de retirer de JMLP le meilleur elle n’a retiré que l’inutile.

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