Le Financial Times fait pression sur les gouvernements pour qu’ils ré-augmentent les déficits, financés par les taux nuls.

Opinion éditoriale du FT 8 décembre 

FT Economics
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Governments must learn to love borrowing again

« Le ralentissement mondial ne facilite pas la définition  des politiques macroéconomiques.

Alors que les « colombes » insistent sur le fait que le ralentissement de la croissance nécessite un soutien plus musclé de la demande globale, les « faucons » font valoir légitimement que les causes  du ralentissement sont structurelles.

Cette semaine a apporté son lot de  mauvaises nouvelles: la récession industrielle mondiale  freine la croissance .

Aux États-Unis, au Royaume-Uni, dans la zone euro et au Japon, l’activité manufacturière  est inférieure à ce qu’elle était il y a un ou deux ans.

les  nouvelles données en provenance d’Allemagne montrent que le pire est loin d’être atteint là-bas.

Une  simple augmentation de la demande globale ne résoudrait pas les défis structurels à long terme de l’industrie manufacturière, qui comprennent une politique commerciale hostile et la poussée vers des économies neutres en carbone.

Cela ne veut pas dire que soutenir la demance n’est pas nécessaire: la stimulation de la demande peut au moins limiter, contenir,  les dommages causés aux secteurs directement touchés et empêcher que leur  faiblesse ne déborde sur les services qui représentent une part beaucoup plus importante du produit intérieur brut.

La réponse à long terme aux défis de la transition verte, comme le passage de la combustion interne aux véhicules électriques et à toute perturbation permanente du commerce, doit impliquer des politiques visant à amortir  les transformations structurelles.

Pour cela, la combinaison des outils fiscaux et monétaires importe autant que l’orientation générale de la politique.

Dans la plupart des économies, le doage  penche fortement du côté monétaire, avec des conséquences négatives .

Sur le plan économique, une politique monétaire ultra-souple  fait gonfler les prix des actifs et  ralentit la croissance de la productivité en maintenant en vie des entreprises non rentables.

Politiquement, cela a mis les banques centrales sous une pression énorme de la part des lobbies bancaires, des partisans des monnaies saines   – et dans la zone euro, de la part des pays créanciers qui pensent que les faibles taux d’intérêt sont un moyen de renflouer les gouvernements dispendieux.

En vérité, il ne faut se garder de  blâmer les banques centrales pour leur politique monétaire souple.

Tant que les gouvernements ne sont pas disposés à s’engager  sur le plan budgétaire, les banquiers centraux sont obligés de combler le déficit de soutien de la demande.

Il appartient aux politiciens démocratiquement élus de piloter le mix fiscal-monétaire en fixant le bon niveau  des budgets publics.

Il serait sage de déplacer fortement le dosage  vers le volet budgétaire.

Les taux d’intérêt bas se sont révélés plus bénéfiques pour la consommation que pour financer la demande  d’investissement. La rigueur gouvernementale, quant à elle, a affamé les budgets d’investissement public.

Des déficits budgétaires plus importants devraient être salués s’ils financent des dépenses destinées à préparer les économies pour l’avenir. Il y a des signes que cela se produit lentement.

Le gouvernement japonais a annoncé un stimulus d’une ampleur inattendue pour l’année prochaine. Ceci est en partie justifié par des motivations propres au Japon, pour compenser une hausse de sa taxe à la consommation, faible par rapport à la plupart des économies riches. Le paquet gouvernemental permet de réformer la structure fiscale sans compromettre inutilement la croissance à court terme. Néanmoins, l’ampleur des mesures envoie un signal audacieux aux autres pays.

Dans un environnement de taux d’intérêt toujours bas – que le Japon connaît depuis plus longtemps que quiconque – les contraintes pesant sur les budgets publics sont plus lâches que ce que l’on croyait conventionnellement. Il ne s’agit pas de dépenser trop, mais de bien dépenser de l’argent. Ceci passe par  un changement de mentalité pour les décideurs politiques marqués par la crise financière.

Il y a des signes que cela se produit. Les Pays-Bas cherchent à accroître leurs investissements; même l’Allemagne remet en question son dogme de l’équilibre budgétaire.

Lorsque les gouvernements peuvent emprunter gratuitement, il n’y a pas de raison de ne pas investir au maximum.

Plus tôt les ministres des Finances apprendront à apprécier cette situation, mieux ce sera. »

 

3 réflexions sur “Le Financial Times fait pression sur les gouvernements pour qu’ils ré-augmentent les déficits, financés par les taux nuls.

  1. Macron a dit un jour : « Il ne faut pas respecter les règles » …. Tout n’est que selon que vous soyez puissant ou misérable sur cette terre… Comment se peut il qu’il reste encore quelqu’un pour les prendre au sérieux ces gens qui se disent aux responsabilités ???…

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