Grace à une question de lecteur , voici un texte que je considère comme fondamental pour la comprenhesion de la situation systémique et l’investissement boursier.
Je vous incite vivement à le lire, il vous servira pour la suite des évènements .
J’apprecie cette question, merci.
Je vais vous répondre clairement: il n’y a aucun seuil, aucun ratio magique au dela duquel la valorisation apparaitrait comme irrationnelle.
Ce qui a duré jusqu’au temps « t » peut durer jusqu’au temps « t+1 » jusqu’au jour ou tout s’effondre.
C’est la théorie du chaos, le monde est discontinu, fractal non dérivable. Le monde est fait de seuils, de ruptures entre « l’avant » et « l’après ».
Or les imbéciles qui gouvernent considèrent que le monde est continu, dérivable; le long terme pour eux est une somme de courts termes.
C’est philosophique, c’est la conséquence des erreurs du siècle des Lumieres, du rationalisme, de Polytechnique, de l’ENA etc.
J’ai expliqué il y a longtemps que nous subissions une crise de la pensée, de la fausse rationalité des Lumières, du « je pense donc je suis », que l’on retrouve dans nos Grandes Ecoles et partout dans le monde sauf chez les asiatiques.
Cette crise de la pensée a une origine idéologique, elle est bourgeoise au sens ou la pensée fausse est produite par le besoin de camoufler exactement comment marche le système.
Pour que cela dure, il ne faut pas que ce soit su!
Les règles de fonctionnement du système doivent rester cachées, inconscientes; ainsi la « rationalité » de nos systèmes n’admet ni l’inconscient Freudien ni l’inconscient Marxien.
Que nous dit l’inconscient Freudien? Il nous dit non pas: « je pense donc je suis », il nous dit: « là ou cela pense je ne suis pas ».
Que nous dit l’inconscient Marxien? il nous dit « là ou les hommes croient diriger le monde c’est en réalité la logique dialectique des forces productives et des rapports de production qui est à l’oeuvre ».
La « rationalité » de nos élites n’admet pas que le système est mû par des forces qui échappent à notre volonté et même à notre conscience . On croit au mythe du volontairisme politique.
J’ajoute; hélas!
Si il y avait un seuil, une limite, ce serait trop facile, ce serait en quelque sorte le signal qui indique qu’il faut sauter du train!
Nous savons que cela sautera mais personne ne peut dire quand. Nous savons avec certitude que nous sommes mortels, mais nous ignorons la date.
Comme disait Rothschild, en Bourse il faut toujours se résoudre à vendre trop tôt car si vous ne le faites pas vous vendez trop tard.
Je vous explique pourquoi.
Le champ des actifs monétaires et quasi monetaires est unifié ce qui veut dire que les problèmes monétaires influent sur les actifs quasi-monétaires -la Bourse- et réciproquement.
Un probleme monétaire se transfère au quasi monétaire.
Un problème bousier donc quasi-monétaire se transfere au monétaire
La clef du transfert, c’est ce que l’on appelle les collatéraux, c’est à dire les titres que l’on donne en garantie des prêts pour obtenir des liquidités.
Ce qui veut dire que le lien c’est ce que l’on appellel le refinancement de gros des institutions financières. Les institutions financières ont besoin de refinancement car toutes pratiquent le levier.
La vraie vulnérabilité du système c’est son refinancement sur le marché de gros. Tout ce que l’on vous dit sur le capital et les pertes c’est du pipeau , c’est pour faire semblant; le vrai point faible du système c’est le refinancment sur les marchés de gros du type Libor.
Sur ce marché les institutions qui ont besoin de liquidités empruntent en donnant des titres en garantie on appelle ces garanties des collatéraux . C’est le noeud du système, c’est son trou noir, son point faible.
C’est là ou se jouent les crises.
Ce fut le cas en mars dernier, peu de gens le savent mais le système a failli sauter non pas à cause de la chute de la Bourse mais à cause du colmatage de la tuyauterie monétaire ; ce n’est pas la Bourse qui a produit la crise, c’est le monétaire qui a fait chuter la Bourse et qui a obligé la Fed à balancer quelques trillions! La BCE a suivi.
En mars dernier il y a eu , personne n’en a parlé une crise du type Lehman du 13 septembre 2008, c’est à dire que les repos se sont bloqués, il y a eu une crise des collatéraux . Plus de liquidités.
Et c’est cette crise d’origine monétaire qui a fait ressortir que tous les cours de Bourse étaient trop chers. En fait tout le monde sait que tout est trop cher et c’est pour cela que les chocs sont violents.
La cherté , la surévaluation des prix, ce n’est pas un chiffre mais c’est une situation. C’est la situation qui révèle le caractère intenable des prix boursiers.
C’est pour cela qu’il faut tout, absolument tout surveiller, cela peut bouger de partout!
Le système est d’une fragilité extrême et le signe de cette fragilité c’est le fait que les autorités au moindre choc sont obligées de le noyer sous les liquidités par trillions. On est obligé de sur-noyer, de sur-reagir.
Faute de savoir ce qu’il y a dans le système et ou se trouvent les points faibles les autorités déversent, arrosent comme les pompiers idiots le font pour éteindre un incendie: ils arrosent inconsiderément.
Retenez bien il n’y a pas de seuil magique, tout au plus, il y aura des signaux.
Merci pour cette réponse détaillée.
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« …tout au plus, il y aura des signaux »
Oui.
Jean Louis Cussac (JLC) est un de ces rares traders capables d’interpréter les signaux.
Exemple:
En novembre 2019, le 20, avec un CAC à 5965 il liquide ses actions, et annonce un ‘tirez-vous ! »
Il confirme le 25 avec un » barrez-vous ! ». »Les rebond sont coiffés ».
« En même temps » Bridgewater est vendeur d’option pour mars 2020.
Résultats:
En janvier/février 2020 le CAC plafonne à 6110. JLC a bien vendu « trop tôt » comme vous le soulignez Monsieur Bertez, pour éviter de vendre trop tard.
Le 16 mars 2020 c’est le plongeon à 3632.
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