Le risque d’erreur de politique économique peut fracasser le mythe de toute puissance des autorités.

La Fed est confrontée à un dilemme : doit-elle s’en tenir au plan de Tapering même si le risque de surchauffe économique est pour l’instant écarté ? Ou doit-elle reporter le resserrement de la politique monétaire et donc risquer une surchauffe ?

Les indicateurs économiques indiquent un refroidissement. dans les deux plus grandes économies mondiales , les Etats Unis et la Chine. La dynamique est clairement en baisse.

En chine « de nombreux indicateurs économiques déçoivent les attentes » déclare sans ambages le président de la Chambre de Commerce de l’UE en visite à Pékin.

Le pic de reprise économique mondiale est dépassé. Les indicateurs avancés sont convergents. Les bourses sont au plus haut mais de nombreuses anomalies et divergences émergent. L’environnement devient beaucoup plus difficile en même temps que les paramètres internes se dégradent. Comme la mentalité reste haussière, l’opinion dominante est qu’il faut rester investi, et profiter de toute opportunité pour acheter dans les rétros. La croyance dans le soutien obligé des banques centrales est maintenant bien ancrée. Elle est intacte malgré les discussions sur le Taper.

Aujourd’hui, on trace souvent des analogies entre la situation actuelle des bourses et celle qui prévalait il y a une bonne vingtaine d’années avant l’éclatement de la bulle technologique. je prétends que c’est une terrible erreur: il n’y a aucun rapport entre les deux situations.

Il y a 20 ans les actions technologiques étaient désirées parce que l’on y croyait, on croyait au mythe développé par Greenspan sur l’ère nouvelle, on souscrivait à son idée idiote selon laquelle les projections des analystes étaient un guide suffisant et fiable. Souvenez vous: comment autant de gens pourraient ils se tromper?

A notre époque les marchés sont au plus haut non pas parce que les actifs sont désirables mais parce que l’argent qui ne rapporte rien ne l’est pas: c’est un Mistigri.

Les marchés battent des records non pas parce que l’on croit aux perspectives des actions ou de telle ou telle catégorie, non les bourses sont aux plus hauts parce qu’elles sont gonflées par les flux, tirées par les indices, par les fonds passifs, par l’idée de la création monétaire, par les taux zéro, par la mer de liquidités/dépôts que l’on voit déferler lors des Reverse Repos, et finalement par l’entonnoir qui a été mis en place pour gaver et forcer à la recherche de rendement.

La cause des niveaux boursiers ce n’est pas l’attrait des véhicules ou des secteurs: la cause c’est le global, la situation systémique et c’est totalement différent. A l’intérieur d’ailleurs de la pression pour acheter en bourse, il y a des modes, des rotations. A l’intérieur de cette situation systémique volatile et incertaine, on change de scenario et cela signifie que les opérateurs et les investisseurs adaptent leur vision non pas en sortant des marchés mais en sélectionnant de nouveaux chevaux.

L’argent reste dans les marchés.

C’est la grande différence avec ce qui s’est passé il y a 20 ans. Et il restera dans les marchés tant que le dispositif d’entonnoir restera en place ou, tant que les détenteurs de capitaux croiront que les autorités ont la situation en mains.

Il y a une croyance derrière tout cela et ce n’est pas une croyance économique ou financière; c’est une croyance magique.

Une croyance bien emblématique de notre époque: une croyance de toute-puissance.

Une réflexion sur “Le risque d’erreur de politique économique peut fracasser le mythe de toute puissance des autorités.

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