Le culte de la spéculation n’est pas produit par un vice des hommes: l’appétit pour le jeu.
Non cet appétit n’est que la condition permissive de la mise en place d ‘un système de spoliation volontaire de la masse par les puissants et leurs complices .
Ce système est celui des loteries ; les Rois ont utilisé les loteries pour compléter leurs ressources de prélèvements et de prédations violentes par les ponctions sur les joueurs consentants . L’une des premières décisions de la Révolution fut de supprimer la Loterie Royale, mais en difficulté financière par la suite, elle l’a rétablie évidemment.
Le jeu permet au Roi et à ses fermiers généraux de vendre 100 quelque chose qui ne vaut que 20 ou 30 en comptant sur l’imbécillité qui consiste, pour la classe des joueurs, a systématiquement s’exagérer ses chances de gagner.
L’un des plus cynique exemple de jeu public, fut celui qui fut branché sur les Assignats afin de relever temporairement leur valeur alors que plus personne n’en voulait; on a branché une loterie dessus, alors qu’ils valaient 5% du pair et ils sont remonté grâce au phénomène de surévaluation par le jeu à 15% avant de s’effondrer a nouveau.
Au passage beaucoup se sont enrichis , tout comme d ‘ailleurs cela s’est fait lors des débâcles monétaires ultérieures sanglantes qui ont jalonné l’histoire française. La bourgeoisie française s’est plus enrichie sur la spéculation contre la monnaie, les dettes de l’état et les Biens Nationaux que sur l’investissement productif.
Cette analyse du jeu branché sur les Assignats jointe à l’analyse de l’expérience de John Law qui a sophistiqué le jeu en branchant sur la monnaie la loterie des cours de Bourse de la rue Quincampoix m’ont beaucoup guidé dans ma compréhension de la finance moderne; on n’invente rien simplement on habille des pratiques éternelles avec des vêtements dits modernes…qui disent: « ce n’est plus jamais comme avant »
Les rois, les puissants, les banques, émettent de la monnaie/des promesses en quantité telle qu’elle devrait se dévaloriser quasi instantanément, mais elles ne se dévalorise pas parce qu’elle a un débouché colossal, une rue Quincampoix planétaire: la loterie spéculative globale que constitue La Bourse et tous les marchés financiarisés.
L’imperium, la puissance, l’hégémonie, bref le pouvoir est toujours celui d’attirer à soi les richesses réelles, celles qui existent contre des promesses et des bouts de papier ou des entrées comptables qui ont pour contrepartie des biens qui n’existent pas. Les USA attirent à eux les richesses du monde entier et en contrepartie exportent des morceaux de papier… biodégradables.
Le papier qui suit n’est pas très bon, il est confus et pas assez élaboré mais il a le mérite d’exister; et si vous y passez un peu de temps vous y trouvez quelques idées qui méritent approfondissement.
Les nations qui peuvent créer de l' »argent » à partir de rien et l’échanger contre du magnésium, du pétrole, des semi-conducteurs, etc., ont un avantage imbattable sur les nations qui doivent en fait extraire de l’or ou fabriquer quelque chose de valeur égale à échanger contre des produits essentiels. L’astuce consiste à maintenir la confiance mondiale dans sa monnaie. Il n’y a pas qu’une seule façon de gérer cela, car la confiance dans un animal qui habite les troupeaux comme les êtres humains et elle est toujours contingente. Une fois que le troupeau devient capricieux, tous les paris sont ouverts. Il existe différentes astuces que l’on peut déployer pour maintenir la confiance. Payer un taux d’intérêt plus élevé sur les obligations libellées dans sa devise afin que les capitaux mondiaux affluent dans votre devise ; bien traiter ce capital avec un ensemble transparent de lois fiscales et de surveillance réglementaire ; maintenir un réservoir important de liquidités afin que les capitaux puissent entrer et sortir sans affoler le troupeau ; et avoir au moins une économie semi-productive et diversifiée qui génère des biens, des services et des flux de revenus pour soutenir la monnaie. Il existe un mécanisme pour calmer le troupeau, et cela s’appelle le marché. Les marchés ne sont dignes de confiance que dans la mesure où ils ne sont pas entravés. Ce qui rend les marchés dignes de confiance, c’est la transparence, la liquidité (c’est-à-dire la possibilité d’acheter et de vendre des instruments en quantités pratiquement illimitées sans affoler le troupeau) et c’est la la découverte du prix. Le risque est le déterminant clé du mouvement du troupeau. La clé de la domination mondiale En ce qui concerne la domination mondiale, posons-nous une question et une seule : quelle nation rattache sa monnaie à la monnaie d’une autre et à qui appartient cette monnaie ?Les États-Unis rattachent-ils leur dollar au puissant RMB ? Non, c’est l’inverse :La Chine rattache son RMB à l’USD. La capacité de la Chine à créer de la « monnaie » à partir de rien est basée sur son rattachement au dollar américain, non pas parce que la valeur de ses obligations et de sa monnaie a été découverte par des marchés mondiaux sans entraves. Pour désancrer sa monnaie, la Chine devrait renoncer au contrôle de ses obligations souveraines et de sa monnaie et laisser le marché découvrir son prix et sa structure de risque. C’est le compromis : si vous voulez gagner la confiance du troupeau, vous devez abandonner le contrôle du marché mondial et le laisser fonctionner sans entraves. Sinon, le troupeau sera toujours capricieux car le risque est opaque et donc la sécurité insaisissable. Le dollar est donc vraiment la clé de la domination mondiale. Mais beaucoup ne voient pas cela. Il leur semble que le seul vrai travail de la Fed est de maintenir la bulle des milliardaires dans les actions. La Fed a créé un culte mondial de la spéculation qui a recruté la quasi-totalité de la population humaine dans un culte bizarre dans lequel spéculer sauvagement est désormais la norme acceptée, une norme recouverte de belles phrases telles que « investir pour l’avenir », » commerce de conviction », « nouveau paradigme », etc. Ce sont toutes des variations sur le classique « Cette fois, c’est différent ». Mais les frénésies spéculatives ne sont pas différentes, elles sont la norme. Les humains aiment le jeu, le gain, les aubaines, quelque chose pour rien, être en tête du peloton (« le nouveau paradigme », etc.) et l’excitation de courir avec le troupeau triomphant, le tout animé par des frénésies spéculatives. Toute la spéculation libre pour tous est un plaisir léger sur le chemin, mais il y a une réalité beaucoup plus sombre que peu sont prêts à reconnaître, et encore moins à discuter :Maintenant que l’économie mondiale est sous l’emprise des 0,1 % les plus riches et que les fondements d’une prospérité généralisée s’effondrent en poussière, l’échelle de la richesse, du pouvoir et du prestige n’a plus que peu d’échelons. La plupart des emplacements qui restent ouverts dans les niveaux supérieur ont déjà été pris par des initiés et la progéniture des déjà riches, et donc la seule façon d’avancer est de spéculer et de gagner – pas seulement gagner, mais gagner gros. En d’autres termes, le moteur fondamental de cette frénésie spéculative n’est pas seulement la cupidité, c’est le désespoir. Pour la grande majorité de la population mondiale, spéculer et gagner est leur seule chance d’échapper au servage pour dettes ou à l’esclavage salarié. |
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