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Massacre de Boutcha
RUSSIE MILITAIRE UKRAINE
UKRAINE – LE MASSACRE DE BUCHA, UN UKRAINIEN TIMISOARA
04/04/2022
Le 3 avril 2022, les autorités ukrainiennes et des Occidentaux ont accusé la Russie d’avoir commis un massacre de civils à Bucha, une ville de la périphérie de Kiev. Mais plusieurs incohérences indiquent que le massacre de Bucha est un épisode digne de l’affaire du charnier de Timisoara qui fut un cas d’école de désinformation.Pour comprendre ce qui s’est réellement passé, il faut remonter à la chronologie des événements.
[…]
– Le charnier près de l’église St Andrei. La tranchée a été creusée par les autorités municipales en concertation avec les troupes russes, pour enterrer les civils morts lors des échanges de tirs entre les armées russe et ukrainienne. Et cette tranchée ne date pas du 30 ou du 31 mars, mais de la mi-mars, comme le montre cette vidéo du 13 mars, où les corps ont été décemment enterrés. La vidéo indique également clairement que les personnes enterrées sont mortes à la suite du bombardement. Il n’y a donc rien à voir avec les civils exécutés par l’armée russe. Selon la vidéo, il y a 67 corps dans cette fosse commune.– Il y a neuf corps à proximité et dans un bâtiment qui aurait abrité les forces armées russes. L’un des morts a les mains liées dans le dos avec du ruban adhésif et du film alimentaire (une méthode typiquement ukrainienne, visible dans toutes les vidéos de personnes attachées à des poteaux avant d’être battues, qui circulent activement sur Internet depuis plusieurs semaines). L’un des corps montre aussi visiblement une blessure par balle au genou, une méthode de torture utilisée par les Ukrainiens contre les soldats russes capturés (qu’ils ont eux-mêmes filmés).
– Photos de civils morts sur l’autoroute de Jitomir. Il s’agit en fait du même endroit où a été filmée le 7 mars une vidéo montrant une fusillade impliquant des membres des bataillons dits de défense territoriale.Enfin, pour compléter le tableau, dans une interview donnée au média Meduza (classée comme agent étranger en Russie), une femme habitant à Bucha et membre de la défense territoriale (donc pas pro-russe), dit elle-même que « les personnes allongées sur Yablonskaya sont mortes à cause de tirs chaotiques », et elle ne rapporte aucun cas de soldats russes tirant sur des civils pendant qu’ils contrôlaient la ville. Plutôt étrange.
[…] Les troupes ukrainiennes auraient alors capturé, torturé et tué plusieurs civils qu’elles considéraient comme ayant collaboré avec les Russes. C’est à ce moment que sont apparues des photos de civils torturés et tués les mains liées dans le dos, dont la mort a été attribuée aux Russes. Il en va de même pour les civils qui ont été enterrés dans la fosse commune près de l’église à la mi-mars, même s’ils sont morts pendant les bombardements et n’ont pas du tout été exécutés par des soldats russes.
Si l’on additionne les 67 civils enterrés dans la fosse commune, les 20 corps dans la rue Iablonskaïa, et les neuf à proximité et dans le bâtiment où étaient stationnés les soldats russes, on est loin des 410 corps annoncés par les autorités ukrainiennes.
Des civils sont morts à Bucha, mais la plupart d’entre eux sont morts lors du bombardement de la ville, y compris par l’armée ukrainienne, et neuf ont été clairement torturés et assassinés par les troupes ukrainiennes pour avoir collaboré avec les troupes russes.
Comme on peut le voir, l’affaire du massacre de Bucha présente une ressemblance frappante avec le massacre de Timisoara, mais avec une touche ukrainienne.
Il est clair qu’une enquête internationale impartiale et rapide sur ce qui s’est passé à Bucha est nécessaire.
Mais il semble que ce ne soit pas à l’ordre du jour, l’Occident refusant la demande de la Russie d’une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU sur ce qui s’est passé à Bucha.
par Christelle Néant, reporter française dans le Donbass depuis 2014.https://www.donbass-insider.com/2022/04/04/ukraine-the-massacre-of-bucha-a-ukrainian-timisoara/