Editorial. Le suicide économique et social de l’Europe – provoqué par les États-Unis et aidé par les dirigeants européens a bien sur une cause, mais elle est non-dite, non-sue, cachée.

« Le suicide économique et social de l’Europe », vous lisez tout cela jour après jour sur mon service, mais c’est un constat inépuisable et c’est bien que quelqu’un de temps à autre essaie de faire une synthèse, essaie de remettre en perspective les éléments fragmentaires quotidiens.

C’est la raison pour laquelle je vous livre ce travail de survol de « b » de MoA ». Peu importe que certains aspects soient discutables ou approximatifs, ce qui compte c’est « The big picture » . La vision d’ensemble.

Bernhard n’est pas un radical de la pensée, mais ce n’est pas non plus un observateur superficiel, il collecte, il creuse, il met bout à bout. Il ne s’interroge pas sur les ressorts et les causes ultimes. Et il a raison car cela entacherait la crédibilité de son travail.

Cependant nous sommes parvenu à un point ou il faut bien tenter de proposer des hypothèses, tenter d’offrir un cadre analytique cohérent et relier organiquement -pas rhétoriquement- les différents éléments du kaléidoscope qui nous est offert par les classes dominantes. Ce sont les faits qui doivent s’enchainer, pas les mots.

Il faut se risquer à interpréter; il faut risquer à donner du sens, il faut se risquer à mettre au grand jour ce qui est enfoui ou voilé.

Le monde est mu, mis en mouvement, par le non-dit. C’est une découverte de Carl Jung à savoir que ce qui meut le monde ce sont les déterminations cachées, inexplorées. Ce qui gouverne un système c’est son inconscient, pas son manifeste. Ce n’est pas le superficiel, pas ce qui apparait mais au contraire ce qui est caché, non su, refoulé. Et c’est pour cela que l’on vous abreuve d’évidences et d’images!

Rien de ce que disent les élites européennes n’est cohérent. Mais personne ne met les éléments disparates bout à bout, personne ne s’intéresse « au tout ».

Elles ne peuvent maintenir leur discours unilatéral, leur discours de Maitre, sur le monde que parce qu’elles ont supprimé le droit de suite, le droit de les interroger et de les pousser dans leur retranchements.

Il n’y a plus d’Assemblée Nationale, y a plus de journalistes, il n’y a que des passes-plats accrédités, il n’y a plus que des intellectuels aux ordres et des rebellocrates. Pas de gens qui acceptent de se battre a mort socialement pour pousser les élites dans les retranchements de leurs mensonges et dissimulations;

La vraie question centrale est celle ci:

pourquoi les élites dominantes en Europe sont elles autant attachées à leur statut de vassal, de suiveurs des Anglos saxons?

Personne n’a de réponse satisfaisante. Certains évoquent la dépendance par le chantage et la corruption, mais ce n’est pas suffisant.

Il n’y a qu’une réponse assez satisfaisante et assez vaste pour tout englober: ce sont les conditions de production de leur richesse, de leur statut et de leur pouvoir qui déterminent leur allégeances. Le suivisme à l’égard des Anglos-saxons c’est la branche sur laquelle les classes dominantes européennes sont assises. C’est l’éternel qui t’ a fait Roi?

Et bien la dépendance, la vassalitude, la soumission, tout cela est multiforme et et multi causé. Le fond c’est le lien, la forme c’est la composition, la couleur du lien et sa déclinaison.

Depuis des décennies , depuis les années 20 et 30, depuis le grand combat de la Grande Coalition contre la Révolution Russe, la classe dominante européenne s’est formée , s’est modelée en tant que Comprador. Ceci a été accéléré par la crise des années 30 et surtout par la guerre de 39-45 et le Plan Marshall et ensuite la guerre froide et ensuite mai 68. Eh oui, mai 68 a joué un rôle important sur l’avènement de la société de consommation européenne a l’américaine et son modèle de reproduction et d ‘accumulation du Capital.

On ne comprend pas le comportement des élites européennes si on ne fait pas le pari qu’elles ne sont élites que grâce aux conditions de production de la richesse mises en place par les Etats- Unis et les élites Anglos saxonnes en général. Ce sont ces gens qui ont fixé les règles du jeu mondial et les bourgeoisies européennes ont été trop contentes de s’y adapter. Elles se sont pliées au World America Made.

C’est cette réalité qui n’est pas explorée ou qui est explorée en surface. c’est , mieux, cette réalité qui est occultée, rejetée, quand elle ose se révéler.

Les conditions de production du système capitaliste ont été imposées par les Anglo Saxons et ceux qui ont le mieux réussi en Europe ce sont ceux qui les ont adoptées, les ont servies et même maintenant ceux qui nous les imposent.

D’où d’ailleurs l’éloignement de la démocratie en Europe sous la pression de la gouvernance venue d’ailleurs.

La fortune, le pouvoir des classes dominantes en Europe prend sa source dans le système américain. c’est vrai au niveau des productions, au niveau des finances, au niveau des cultures, au niveau des théories, au niveau ….c’est encore plus vrai si on admet comme moi que la Construction dite européenne est une Production américaine.

Maintenant la liste des fils que les Anglo-saxons ont mis à la patte des classes supérieures européennes ne cesse de s’allonger et se diversifier; je pense aux investissements étrangers, aux réseaux sociaux, aux technologies digitales, aux théories sur les marchés efficients et rationnels, aux fameuses règles tombées du ciel des neocons, je pense par exemple à la Mer des Sargasses des Young Leaders qu’ils nous ont imposés. Young Leaders cornaqués, financés et nourris par le grand capital Comprador européen mais adoubés par le suzerain US.

Mais ce qui est caché, ce n’est pas cela, ce n’est pas ce que je viens d’effleurer, non ce qui est caché c’est le maillage enfoui, inconscient de la dollarisation.

Je soutiens que la classe dominante en Europe a son argent, sa fortune aux USA en dollars , peu importe que ce soit dans les paradis fiscaux soi disant extra territoriaux, car ils sont eux aussi Anglo saxons.

Je soutiens que l’euro n’est pas une monnaie souveraine mais un sous avatar du dollar, un serf du dollar , même pas un associé du dollar. Surtout pas un concurrent!

Pourquoi ?

Parce que l’euro est une monnaie structurellement dollarisée!

La vraie monnaie européenne ce n’est pas la monnaie banque centrale, c’est la monnaie bancaire, la monnaie émise par les banques.

La vraie monnaie européenne c’est la monnaie que vous avez dans votre compte de dépôt, dans les livres de votre banque.

La monnaie européenne c’est celle de votre banque , de la banque dont vous êtes créditeur, c’est le droit que vous avez sur elle.

Ce sont les euros du système bancaire. Le stock de monnaie c’est le stock de dépôts ; ce stock ne vaut que si et seulement si les banques dont vous êtes créditeurs tiennent, ne s’effondrent pas.

Or leur bilan est dollarisé.

Ces banques avides, incapables , compradors ont passé ces dernières décennies à se dollariser et à dollariser leurs bilans, Elles ont compris qu’avec le système Bretton Woods II , la mine d’or c’était le recyclage des déficits américains, le recyclages des excédents mondiaux en dollars vers les USA.

Elles ont assis leur prospérité sur ce recyclage et ce faisant elles se sont rendu dépendantes bilantiellement de l’eurodollar, de l’asiadollar, du dollar extérieur, de New York, de la Fed et du DOJ!

La preuve, c’est que dans chaque crise , de façon récurrente la BCE est obligée d’aller mendier des Swaps de dollars à la Fed!

La preuve c’est que le système bancaire européen ne peut que se conformer aux sanctions imposées par les USA sous peine d’être sanctionné lui même.

La BCE et les banques européennes, sont au centuple dans la situation des banques russes avant février , elles sont dollar-dépendantes.

Ce que les USA ont fait aux Russes, à l’Iran etc ils le feront à l’Europe si l’Europe s’avise de bouger un cil . Les USA tireront sur le fil , sur la chaine dorée et l’édifice européen s’écroulera , en panique.

Les classe dominantes européennes ont vendu votre liberté pour un plat de lentilles pour vous et un capital colossal en dollars pour elles.

Traduction automatique de l’Article de « b » de MoA

En raison de la stupidité de la direction politique de l’Europe, les États-Unis ont réussi à la pousser au suicide économique et social.

Le 8 février, Michael Hudson, professeur de recherche en économie à l’Université du Missouri, a écrit sur le conflit à venir en Ukraine que les États-Unis provoquaient intentionnellement.

Michael Hudson : Les vrais adversaires de l’Amérique sont ses alliés européens et autres

Les sanctions que les diplomates américains insistent pour que leurs alliés imposent contre le commerce avec la Russie et la Chine visent ostensiblement à dissuader un renforcement militaire. Mais une telle accumulation ne peut pas vraiment être la principale préoccupation russe et chinoise. Ils ont beaucoup plus à gagner en offrant des avantages économiques mutuels à l’Occident. La question sous-jacente est donc de savoir si l’Europe trouvera son avantage à remplacer les exportations américaines par des approvisionnements russes et chinois et les liens économiques mutuels associés.

Ce qui inquiète les diplomates américains, c’est que l’Allemagne, les autres pays de l’OTAN et les pays situés le long de la route de la Ceinture et de la Route comprennent les gains qui peuvent être réalisés en ouvrant le commerce et les investissements pacifiques. S’il n’y a pas de plan russe ou chinois pour les envahir ou les bombarder, à quoi sert l’OTAN ? Et s’il n’y a pas de relation intrinsèquement conflictuelle, pourquoi les pays étrangers doivent-ils sacrifier leurs propres intérêts commerciaux et financiers en s’appuyant exclusivement sur les exportateurs et les investisseurs américains ?…Au lieu d’une véritable menace militaire de la part de la Russie et de la Chine, le problème pour les stratèges américains est l’ 

absence  d’une telle menace. ……

Le seul moyen qui reste aux diplomates américains pour bloquer les achats européens est d’inciter la Russie à une réponse militaire et ensuite de prétendre que la vengeance de cette réponse l’emporte sur tout intérêt économique purement national. Comme l’a expliqué la sous-secrétaire d’État aux affaires politiques, Victoria Nuland, lors d’un point de presse du département d’État le 27 janvier : « Si la Russie envahit l’Ukraine d’une manière ou d’une autre, Nord Stream 2 n’avancera pas. Le problème est de créer un incident convenablement offensif et de dépeindre la Russie comme l’agresseur.

Provoquer une guerre en Ukraine était facile car l’équipe de production de films au pouvoir en Ukraine était prête à sacrifier son peuple et son pays dans une guerre impossible à gagner contre la Russie. L’acteur et président ukrainien Vladimir Zelensky avait déjà annoncé que l’Ukraine reprendrait par la force la Crimée et les républiques du Donbass qui étaient aux mains d’une résistance ukrainienne alignée sur la Russie.

Le 15 février, le professeur John Mearsheimer a donné une conférence (vidéo) dans laquelle il a documenté comment les États-Unis avaient causé et sont responsables de toute la crise ukrainienne.

Depuis l’année dernière, environ la moitié de l’armée ukrainienne était positionnée dans le sud-est du comté, sur la ligne de cessez-le-feu avec les républiques du Donbass. Le 17 février, elle ouvrit des tirs d’artillerie préparatoires contre les positions de la résistance. Au cours des jours suivants, le barrage a augmenté régulièrement.

Les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération (OSCE), positionnés en première ligne, comptaient et documentaient chaque tir d’artillerie et publiaient des résumés quotidiens sur son site Internet. De 80 impacts d’artillerie le 16 février, les attaques ont augmenté chaque jour à plus de 2 000 par jour le 22 février.

Les observateurs de l’OSCE ont également fourni des cartes de l’endroit où les grenades ont explosé ( ici du 21 février) :
plus gros

La grande majorité des impacts se sont produits sur trois zones à l’est de la ligne de cessez-le-feu sur des positions tenues par la résistance. Quiconque ayant un peu de connaissances militaires reconnaîtra des campagnes d’artillerie aussi intenses le long d’axes distincts comme l’action de préparation d’une attaque totale.

Les dirigeants des républiques du Donbass ainsi que de la Russie devaient réagir à cette attaque imminente. Le 19 février, la République populaire de Donetsk et la République populaire de Louhansk ont ​​demandé l’aide du gouvernement russe. Laissés seuls, ils n’auraient eu aucune chance de résister à l’armée ukrainienne que les États-Unis et leurs alliés, depuis 2015, avaient financée et construite.

Jusqu’à présent, la Russie avait insisté sur le fait que la RPD et la LNR faisaient partie de l’Ukraine mais devaient bénéficier d’une certaine autonomie, comme le prévoient les accords de Minsk. Mais il devait maintenant prendre des mesures pour légaliser le soutien russe au Donbass. Le 21 février, la Russie a reconnu les républiques en tant qu’États indépendants. Les trois parties ont signé des accords de coopération qui comprenaient des clauses de soutien militaire mutuel :

Le traité de la Russie avec les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk (RPD et RPL) stipule l’octroi du droit de construire des bases militaires sur leur territoire et de fournir une assistance militaire mutuelle, a déclaré mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Andrey Rudenko lors d’une session plénière de la chambre basse du parlement.

« Aspect important : le traité stipule les intentions des parties d’interagir dans le domaine de la politique étrangère, de la protection de la souveraineté et de l’intégrité territoriale et de la sécurité, notamment en se prêtant l’assistance requise, y compris l’aide militaire, et accordant le droit de construire, d’utiliser et d’améliorer les infrastructures militaires et les bases militaires sur leur territoire », a souligné le diplomate russe de haut rang.

Avec les accords en place, l’aide militaire russe contre l’attaque ukrainienne est devenue (du moins sans doute) légale en vertu de l’article 51 (légitime défense collective) de la Charte des Nations Unies.

Le 22 février, aucun soldat russe n’était encore entré sur le sol ukrainien, les États-Unis et leurs alliés ont imposé des sanctions économiques extrêmes contre la Russie. Le président Biden a reconnu que les États-Unis s’y étaient préparés depuis longtemps.

Au cours des derniers mois, nous nous sommes coordonnés étroitement avec nos alliés de l’OTAN et nos partenaires en Europe et dans le monde pour préparer cette réponse. Nous avons toujours dit et j’ai dit à Poutine en face il y a un mois… un mois… plus d’un mois que nous allions agir ensemble et au moment où la Russie agirait contre l’Ukraine.

La Russie a maintenant indéniablement agi contre l’Ukraine en déclarant ces États indépendants.

Donc, aujourd’hui, j’annonce la première tranche de sanctions pour imposer des coûts à la Russie en réponse à leurs actions d’hier. Celles-ci ont été étroitement coordonnées avec nos alliés et partenaires, et nous continuerons d’intensifier les sanctions si la Russie intensifie.

Le 24 février, les forces russes sont entrées en Ukraine pour prévenir l’attaque à venir contre les républiques du Donbass. (Le plan russe A consistait à faire pression sur Kiev pour qu’il accepte un règlement rapide de la crise. Cela a échoué début avril après l’intervention de Boris Johnson à Kiev. La Russie est passée au plan B, la démilitarisation de l’Ukraine.)

Le gouvernement allemand a annoncé que le gazoduc Nord Stream II, qui est techniquement prêt à livrer du gaz russe à l’Allemagne, ne serait pas lancé.

Le 27 février, le chancelier allemand Olaf Scholz a prononcé un discours hystérique et moralisateur devant le parlement allemand. Il a accusé la Russie de rompre la paix en Europe.

L’accord de Minsk, en vertu duquel l’Ukraine s’était engagée à fédéraliser et à donner une certaine autonomie au Donbass, n’a pas été évoqué une seule fois. L’Allemagne et la France étaient toutes deux des puissances garantes qui, en 2015, avaient cosigné l’accord de Minsk mais avaient, pendant sept longues années, peu fait pression pour sa mise en œuvre.

Au lieu de travailler pour un cessez-le-feu rapide et un renouveau des relations économiques avec la Russie, Scholz a engagé l’Allemagne dans un suicide économique.

Le 28 février, le professeur Hudson a publié une autre analyse approfondie de la crise :

L’Amérique bat l’Allemagne pour la troisième fois en un siècle : le MIC, BARE et l’OGAM conquièrent l’OTAN .

Dans un avant-propos de l’article, Yves Smith résume :

Michael Hudson développe son thème sur la façon dont 

le conflit en Ukraine est le résultat de forces beaucoup plus importantes à l’œuvre , et pas nécessairement celles que vous avez en tête. 

Il soutient que le véritable enjeu est d’empêcher les pays européens, en particulier l’Allemagne, de développer des liens économiques plus profonds avec la Chine et la Russie.

Ici, Hudson décrit l’emprise des principaux intérêts américains sur la politique étrangère et comment ils voient le conflit comme un moyen de retarder une éventuelle chute de leur statut et de leur pouvoir.

La pièce Hudson est assez longue et profonde. Je recommande de le lire en entier.

L’idée américaine est d’isoler l’Europe de son arrière-pays eurasien, de déplacer les industries européennes vers les États-Unis et d’acheter le reste à bon marché.

Pour retirer Nord Stream II et amener les pays européens à boycotter l’énergie russe, les États-Unis avaient promis qu’ils « aideraient » en vendant leur gaz naturel liquéfié (GNL) (assez cher) à l’Europe. Mais lorsque les prix du gaz naturel ont commencé à augmenter en Europe, les forces du marché libre se sont mises en place et elles ont également commencé à augmenter aux États-Unis. Les prix élevés de l’énergie menaçaient de nuire à Biden et de renverser les démocrates lors des élections de mi-mandat.

Puis un mystérieux accident s’est produit :

Une explosion dans un terminal de gaz naturel liquéfié au Texas a secoué les résidents voisins et retire une quantité substantielle de carburant du marché à un moment où la demande mondiale monte en flèche.

Freeport LNG sera hors ligne pendant au moins trois semaines , a annoncé jeudi la société, à la suite d’un incendie dans son installation d’exportation….La plupart des exportations de Freeport LNG étaient destinées à l’Europe, selon Rystad Energy. L’Europe pourrait être en mesure de compenser le volume perdu avec des augmentations provenant d’autres installations, a déclaré Emily McClain, vice-présidente de Rystad. L’Europe obtient environ 45% de son GNL des États-Unis, et le reste provient de la Russie, du Qatar et d’autres sources, a-t-elle déclaré.

Trois semaines, c’était trop court pour faire baisser les prix du gaz naturel aux États-Unis. Le régulateur américain de ces usines, la US Pipeline and Hazardous Materials Safety Administration (PHMSA), est intervenu et a prolongé le processus de redémarrage :

La deuxième plus grande installation américaine d’exportation de gaz naturel liquéfié touchée par un incendie au début du mois ne sera pas autorisée à réparer ou à redémarrer ses opérations tant qu’elle n’aura pas résolu les risques pour la sécurité publique, a déclaré jeudi un régulateur de pipeline.…

Les contrats à terme sur le gaz naturel aux États-Unis ont chuté de 15 % jeudi en raison du rapport et de la poursuite de la constitution des stocks, contribuant à une baisse des prix de 33 % en juin, la plus forte baisse mensuelle depuis 2018.… »Le processus réel (des révisions , réparations et approbations) prendra plus de trois mois, et potentiellement six à 12 mois », a déclaré Alex Munton, directeur mondial du gaz et du GNL chez les consultants Rapidan Energy Group.

Il y avait aussi des nouvelles de «problèmes» soudains dans d’autres installations de GNL.

Ce n’est pas seulement du gaz naturel mais aussi des produits pétroliers que les États-Unis retiennent alors que l’Europe en a besoin :

L’administration Biden avertit les raffineurs qu’elle pourrait prendre des «mesures d’urgence» pour faire face aux exportations de carburant, car les stocks d’essence et de carburant diesel restent proches de niveaux historiquement bas dans le nord-est.

Les usines de fabrication d’engrais en Europe ont fermé leurs portes en raison des prix du gaz naturel bien trop élevés. Les fonderies d’acier et d’aluminium suivent . La production de verre en Europe est gravement menacée .

Aujourd’hui, dans un long article, Yves Smith se penche sur les conséquences économiques et politiques pour l’Europe. En violation de la loi de Betteridge</A, elle titre :

L’Europe s’inclinera-t-elle devant l’Ukraine ?

Nous aurons l’audace de dire que non seulement la guerre des sanctions contre la Russie s’est retournée contre la Russie de manière spectaculaire, mais que les dégâts causés à l’Occident, et surtout à l’Europe, s’accélèrent rapidement. Et ce n’est pas le résultat de la prise de mesures actives par la Russie, mais les coûts de la perte ou de la réduction des principales ressources russes qui s’aggravent avec le temps.

Ainsi du fait de l’intensité du choc énergétique, le calendrier économique avance plus vite que le militaire. À moins que l’Europe ne s’engage dans une correction de cap majeure, et nous ne voyons pas comment cela peut se produire, la crise économique européenne semble devoir devenir dévastatrice avant que l’Ukraine ne soit officiellement vaincue.
Comme nous l’expliquerons, ce choc sera si grave si rien n’est fait (et comme nous l’expliquerons, il est difficile de voir quoi que ce soit d’assez significatif se faire), que le résultat ne sera pas une récession, mais une dépression en Europe.…En théorie, l’UE pourrait tenter de se rattraper auprès de la Russie. Mais le temps pour cela est passé. Ce n’est pas seulement que trop d’acteurs européens clés comme Ursula von der Leyen et Robert Habeck sont trop profondément investis dans la haine de la Russie pour battre en retraite. Même s’il y avait du sang dans la rue en décembre, ils ne seraient pas expulsés assez rapidement.

C’est aussi que l’Europe a coupé les ponts avec la Russie au-delà des simples sanctions. Poutine a proposé à plusieurs reprises à l’UE la possibilité d’utiliser Nord Stream 2. Même si la Russie utilise désormais la moitié de sa capacité, elle pourrait encore se substituer entièrement aux anciennes livraisons de Nord Stream 1. Poutine a averti que cette option ne resterait pas ouverte aussi longtemps, que la Russie commencerait à utiliser le reste du volume….L’issue semble donc inévitable : de nombreuses entreprises européennes feront faillite, ce qui entraînera des pertes d’emplois, des défauts de paiement des prêts aux entreprises, une perte de recettes publiques, des saisies. Et avec les gouvernements pensant qu’ils auraient peut-être dépensé un peu trop librement avec les secours de Covid, leurs pleins d’énergie d’urgence seront trop faibles pour faire toute la différence.

À un moment donné, la contraction économique conduira à une crise financière. Si le courant descendant est suffisamment rapide, il pourrait être le résultat autant d’une perte de confiance (bien justifiée) que de pertes et de défauts réels à ce jour.

Les États-Unis ont, pour des raisons purement égoïstes, entraîné l’Europe, et en particulier l’Allemagne, dans un piège qui conduira à sa destruction économique et sociale. Au lieu de reconnaître le danger et de prendre les contre-mesures nécessaires, les « dirigeants » européens et allemands se sont engagés à contribuer au processus.

Le mieux pour l’Europe et l’Allemagne aurait bien sûr été d’éviter la crise. Cela a échoué en raison d’un manque de perspicacité et d’efforts. Mais maintenant que l’Europe est au plus profond d’un trou, les politiciens devraient au moins arrêter de creuser. Il est dans l’intérêt évident de l’Europe et surtout de l’Allemagne de maintenir la crise aussi courte que possible.

Mais les fous qui règnent sur l’Europe font toujours le contraire :

L’Allemagne maintiendra son soutien à Kyiv « aussi longtemps qu’il le faudra », a déclaré lundi le chancelier Olaf Scholz, appelant à un élargissement de l’Union européenne pour inclure à terme l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie….L’Allemagne a subi ces derniers mois un « revirement fondamental » concernant son soutien militaire à l’Ukraine, a-t-il déclaré.

« Nous maintiendrons ce soutien, de manière fiable et, surtout, aussi longtemps qu’il le faudra », a-t-il déclaré devant un public universitaire bondé.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait écho à la promesse « aussi longtemps qu’il le faudra » faite à Kyiv dans un discours prononcé en Slovénie, appelant à « une nouvelle réflexion stratégique » pour défendre les valeurs européennes.

Comme ces « dirigeants » semblent le voir, une énergie abordable, des maisons chaleureuses, une nourriture suffisante, des emplois et des retraites pour les citoyens européens ne font pas partie des « valeurs européennes » qu’ils entendent défendre.

L’effondrement économique et financier de l’Europe sera beaucoup plus rapide que le changement politique évidemment nécessaire de ses dirigeants de troisième ordre.

Le seul secteur politique qui ne sera pas lésé par tout cela, du moins en France et en Allemagne, est l’extrême droite. Cela en soi est aussi un danger.

Note

Dans l’analyse de la lutte des classes, des distinctions doivent être faites en ce qui concerne les contradictions de classe au sein de la classe dirigeante allemande. 

Il y a maintenant une lutte à mort entre les fractions de classe du capital industriel allemand et le segment du capital financier à l’Anglo-saxonne de la classe dirigeante. 

Le segment du capital financier est pro-américain et de caractère comprador. 

Sa richesse est inextricablement liée au dollar américain via le marché financier . Les Verts allemands et une section pro-américaine du SDP soutiennent pleinement le suicide économique de l’industrie allemande dans l’intérêt des intérêts impérialistes américains de la finance . 

Jusqu’à présent, les compradors allemands gagnent. 

Plus les fascistes Ukie perdent et réclament une intervention américaine, plus ils gagnent. L’effacement de la relation commerciale d’approvisionnement énergétique avec la Fédération de Russie a été une énorme victoire pour l’impérialisme américain et les autres. 

Alors que l’économie allemande s’effondre et que les travailleurs allemands gèlent et se retrouvent au chômage. Cela ne s’est-il pas déjà produit dans l’histoire allemande. C’est la troisième grande défaite de l’Allemagne dans l’histoire moderne.

Paul McGrory

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