j’ai piqué cette reflexion ci dessous car elle me permet d’émettre une idée que je n’ai jamais developpée:

l’erreur des communistes russes a été de s’ouvrir sur le marché mondial. D’accepter la domination des valeurs mondiales. C’est une erreur de principe, une erreur théorique.

En effet le communisme vise à instauer un système de valeurs en dehors du monde de la marchandise tel que le pratique l’Occident.

Les valeurs n’y sont pas fondées sur le marché, le marginalisme, le désir, l’envie etc mais sur la quantité de travail social nécessaires pour les produire.

Si vous mettez en concurrence et en rapport donc deux systèmes de valeurs et de valorisation vous déclenchez une confrontation dans laquelle la plus large, la plus facile et la plus établie l’emporte. Le système de valeurs de l’occident était bien plus solide et plus diffusé que le système communiste . Et les ouvrir l’un sur l’autre prématurément était une colossale erreur théorique.

C’est cette erreur théorique que les Chinois ont évité , en prenant garde de ne pas s’ouvrir au dela d’un certain stade et surtout en empêchant la libre circulation de la monnaie et de la finance par le controle des changes. Xi Jinping sentant la confrontation approcher a d’ailleurs renforcé la protection/isolement du système de valeurs chinois , y compris les valeurs sociales, familiales et morales de la Chine face à celles de l’occident car tout est lié.

Les Américains comme les Allemands ont une mentalité de réalisation de souhaits et ne peuvent pas gérer confortablement les modes alternatifs. Les États-Unis pensent qu’ils peuvent dépenser plus et survivre à leurs rivaux. Il croit que Reagan a gagné une course aux armements avec l’URSS effondrant l’économie soviétique alors que ce sont les crises pétrolières de 1973 et 1978 ont sauvé un système défaillant.

En fait, Brejnev avait rendu l’URSS sclérosée tout comme Merkel l’a fait avec l’Allemagne et Osborne avec le Royaume-Uni et l’UE avec la France et l’Italie et la Grèce et l’Espagne.

Brejnev a permis au système de dégénérer, mais ce n’est pas la vraie histoire.

Dans les années 1970, la situation était que l’Occident était en faillite et à court de ressources naturelles, tandis que les communistes contrôlaient plus de monde que jamais tout en étant eux-mêmes assis sur de nombreuses ressources naturelles.

Il n’y avait aucune raison objective pour laquelle la guerre froide aurait dû se terminer comme elle l’a fait

Trois choses se sont produites.

Premièrement, la société de consommation s’est développée dans le bloc de l’Est et surtout un appétit pour la consommation de produits occidentaux, qui étaient, souvent pour des raisons tout à fait irrationnelles, perçus comme supérieurs. Pendant ce temps, les États-Unis ont abandonné l’étalon-or et ont commencé à imprimer de l’argent sans aucune restriction.

La réaction soviétique aurait dû être de s’enfermer complètement et de devenir totalement autarcique. Peut-être que si Staline avait été aux commandes, ils l’auraient fait, mais ils ne l’ont pas fait, ils ont plutôt élargi le commerce avec l’Occident. 

Le résultat a été qu’ils sont tombés dans le même piège que les pays du tiers monde du monde entier – exporter de la vraie richesse en échange de billets verts que l’autre côté pouvait imprimer autant qu’il en avait besoin, et tout cela pour importer des babioles brillantes.

Et oui, ce n’était pas entièrement des bibelots brillants, comme certains objecteront immédiatement. 

L’URSS n’a-t-elle pas importé beaucoup d’articles technologiques sur lesquels elle avait pris du retard ? Oui, il l’a fait, mais c’est là que réside le deuxième problème – des décisions désastreuses ont été prises pour ne pas investir dans l’infrastructure technologique indigène et à la place copier ou importer des modèles occidentaux. La capacité scientifique était là mais elle n’a pas été utilisée (et si l’erreur idiote d’aigrir les relations avec la Chine n’avait pas été commise, le potentiel humain combiné du monde communiste aurait dépassé celui de l’Occident). Internet en est l’exemple le plus notable — les Soviétiques ont tué leur propre version pour des raisons bureaucratiques dans les années 1960 ; ils auraient pu être bien en avance dans ce domaine s’ils ne l’avaient pas fait. Mais c’est aussi beaucoup d’autres cas de ce genre.

Le troisième et le plus important facteur est que dans le parti une couche d’apparatchiks de rang moyen et élevé est apparue qui a développé un désir incontrôlable d’abandonner les contraintes imposées par le système sur leur propre consommation, de convertir leur contrôle sur d’immenses ressources réelles en propriété réelle. et devenir capitalistes. C’est ce qui s’est finalement produit. Encore une fois, cela n’aurait pas été possible si l’URSS s’était isolée de l’Occident – les contacts accrus ont joué un rôle énorme dans l’accélération de ce processus. Mais Staline n’était pas là pour à la fois voir le danger et avoir le courage de faire une autre grande purge et de prendre toutes les autres mesures nécessaires.

Qu’est-ce qui a été sacrifié au nom de cette odieuse quête de gains égoïstes pour quelques-uns ?

— Une grande partie des réalisations civilisationnelles de l’URSS dans les domaines de l’amélioration du bien-être des gens et du développement de la technologie de pointe
— Littéralement la vie de millions de personnes, qui sont mortes prématurément dans les années 1990
— L’intégrité territoriale de l’union, y compris la cession d’une partie des tampons stratégiques les plus vitaux dont il disposait. Tels que, et surtout l’Ukraine.
— L’équilibre mondial des puissances, qui place le monde sur une trajectoire rétrospectivement inévitable vers une guerre nucléaire mondiale.

Parce qu’une fois que les États-Unis n’étaient plus liés par les contraintes imposées à leur brutalité par la présence d’une superpuissance égale, ils ont estimé qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient, y compris le démembrement de la Russie.

Encore une fois, rétrospectivement, cela semble avoir été inévitable. Et certaines personnes l’ont vu à l’époque, mais peu y ont prêté une attention sérieuse, et nous y sommes.

Ainsi, tout ce qui reste de l’humanité devra peut-être un jour maudire les noms des responsables de l’effondrement de l’URSS, si toute la vérité sur la façon exacte dont cela s’est passé sort un jour.