L’Occident atterrit un peu, le doute pointe, et si la Russie avait déja gagné?
Le président américain Joe Biden quitte Kiev aujourd’hui.
Biden a assuré à Zelensky : «Le monde est avec vous !»
En fait, à part des résolutions sans effets de l’ONU, les pays ayant pris des sanctions contre la Russie sont ultra-minoritaires et se limitent aux vassaux des Etats Unis.
Cette affirmation « le monde est avec vous » signe sans doute aucun le positionnement de l ‘Occident: il se situe dans un monde imaginé! Un monde fantasmé, un monde de désir quasi infantile (ou sénile) . Non le monde n’est pas avec le milliard doré: près de 85% de la population mondiale refuse de s’aligner sur les désirs et les pressions de la coalition OTANesque.
Biden s’est déplacé pour son image d’abord, ensuite pour tenter de conforter son leadership branlant de la « coalition » et enfin pour persuader Zelensky .
Persuader Zelensky de quoi? Telle est à mon avis la question importante.
Nous sommes à quelques jours de l’évacuation et donc de la défaite de Bakhmut.
Il suffit de lire les médias occidentaux pour voir que le discours a changé. Les rodomontades sont terminées. Il apparait clairement que l’issue inévitable de la guerre est maintenant reconnue. Le dernier rapport de la Rand est le clou dans le cercueil ukrainien.
Le président américain Joe Biden voulait de détruire la Russie par une guerre par procuration. Mais il n’a jamais eu les moyens de le faire.
Macron a été plus prudent ces derniers jours, il a préparé son repli: « nous n’avons jamais cherché à détruire la Russie »:
La France n’a jamais voulu vaincre la Russie et ne soutiendra jamais une telle position, contrairement à un certain nombre de pays d’Europe de l’Est, a déclaré Macron dans une interview aux médias français. Macron a noté que malgré le soutien militaire de Kiev par Paris, il est « convaincu que le conflit ne se terminera pas militairement ».
Si on examine les déclarations aussi bien de Zelensky que des « alliés » la préoccupation du moment c’est le maintien de l’unité de la coalition.
Cette priorité communicationnelle signifie que la question de cette unité se pose et que les leaders eux aussi se la posent.
Ils pratiquent déja l’incantation et la dénégation! L’incantation est le résultat du doute. La preuve que la défaite n’arrivera pas , nous dit Stoltenberg, c’est que cela ne peut pas arriver! La logique des propos de l’Occident n’est plus que rhétorique, elle n’a plus de rapport avec la réalité concrète. Nous sommes dans le déterminisme .. langagier.
Un examen des médias « occidentaux » montre que l’issue inévitable de la guerre est maintenant implicitement reconnue. Les seules alternatives encore ouvertes sont de risquer une grande guerre nucléaire ou de mettre les bottes de l’OTAN sur le terrain. L’idée d’une force multinationale lancée par le général Petraeus a maintenant disparu.
On se résout à la fuite en avant, choix suicidaire pour l’Ukraine mais qui convient le mieux ou le moins mal aux anglo saxons.
Peu de responsables « occidentaux » admettront que la guerre est perdue, que la Russie a gagné en Ukraine. Mais c’est le cas.
Elle avait gagné la guerre en piégeant avec succès l’armée ukrainienne dans une guerre d’usure. Une guerre d’usure c’est une guerre d’attrition: la guerre d’attrition est une stratégie militaire consistant à épuiser l’ennemi jusqu’à ce qu’il s’effondre par des pertes continues de personnel et de matériel.
L’éléphant dans la salle était que la capacité de l’OTAN à mener une guerre par procuration était basée sur les chars et les avions soviétiques facilement disponibles et facilement approvisionnables. Ils ont commencé à vraiment s’épuiser à l’automne 2022, l’ensemble du projet a alors connu un énorme plongeon. Les véhicules restants, les systèmes d’artillerie et les MLR dureront encore pendant un certain temps, mais l’appui-feu ne sera pas disponible partout sur le front, il va diminuer régulièrement . L’état-major peut déterminer où ira l’appui-feu, mais il a de moins en moins de moyens de choisir chaque jour. Les systèmes d’artillerie de l’OTAN (principalement US M-777) se sont épuisés.
L’Ukraine a déjà perdu deux armées et elle en demande une troisième. Mais « l’Occident » est incapable de livrer les promesses sont du pur spectacle, elles ne correspondent à rien de concret :
« Moins d’un quart des chars de combat modernes que l’Occident a promis à l’Ukraine arriveront probablement à temps pour contrer une offensive russe anticipée au printemps.
Kiev s’attend à ce que ses partisans/soutiens envoient jusqu’à 320 chars occidentaux au total, mais les estimations les plus crédibles suggèrent qu’à peine 50 atteindront les lignes de front début avril, ce qui ne sera pas suffisant pour avoir un impact substantiel sur les combats. »
Pendant ce temps les Russes sont actifs, ils massent des troupes, les équipent, testent les lignes de défense, améliorent les performances de leur matériel et surtout mettent au point de nouvelles statégies.
Document. Poutine: “strictement parlant nous n’avons encore rien commencé”. L’heure approche? https://t.co/889VWpfMeL
La reconnaissance que l’Ukraine a perdu la guerre crée une panique dans les milieux qui sont attachés à l’unipolarité « occidentale ».
The Economist -toujours dans son role de fer de lance- met en garde contre la perte de « l’autorité de l’Occident » :
« L’avenir de l’Ukraine est toujours incertain et devrait rester incertain pendant des années. M. Poutine peut accepter un cessez-le-feu à un moment donné par opportunisme, mais sa refonte de la société russe est entièrement orientée vers l’agression à l’étranger et la répression dans son pays. Toute fin concevable de la fusillade nécessitera donc de solides garanties de sécurité occidentales et des transferts d’armes et une aide financière importants et durables – presque comme si un deuxième Israël, beaucoup plus grand, était apparu aux frontières orientales de l’Europe ».
« Certains dirigeants européens soutiennent que cela nécessite une adhésion à part entière à l’OTAN. Si la reconstruction de l’Ukraine échouait et que son économie faiblissait, la démocratie ukrainienne commencerait également à s’effondrer….Seul un tiers de la population mondiale vit dans des pays qui ont à la fois condamné la Russie pour son invasion et lui ont également imposé des sanctions, selon l’Economist Intelligence Unit, notre organisation sœur. La plupart d’entre eux sont de proches alliés de l’Amérique. Les autres ont tendance à voir la guerre comme une compétition entre autocrates et hypocrites.…Même les pays qui pensent que l’invasion de M. Poutine était répréhensible pourraient conclure que la puissance occidentale est en déclin si elle ne vient pas en aide à l’Ukraine.
Avec des armes, de l’argent et un soutien politique, l’Ukraine pourrait encore l’emporter. Par son courage et par la force de son exemple, le peuple ukrainien a mérité cette chance. Il ne pourrait y avoir de meilleur investissement dans la sécurité occidentale ».
« Autoriser un résultat qui récompense le Kremlin de quelque manière que ce soit serait une parodie morale. Cela porterait également un coup potentiellement mortel au principe sur lequel reposent la stabilité occidentale et la conduite internationale civilisée : que les États souverains ne peuvent être envahis, soumis et soumis à un massacre de masse en toute impunité. »
« Pour contrecarrer la Russie et sauvegarder la souveraineté de l’Ukraine, les États-Unis et leurs alliés européens n’ont d’autre choix que d’intensifier leur soutien militaire, économique et diplomatique à Kiev. Cela signifie doter les forces ukrainiennes d’armes plus décisives et en plus grand nombre, imposer des sanctions plus agressives à Moscou et galvaniser une coalition internationale plus musclée pour isoler et ostraciser la Russie ».
« Ce programme est urgent; le statu quo de lignes de bataille relativement statiques est intenable« .
Pourtant, le résultat de la guerre est tout simplement trop important – pour l’Amérique comme pour l’Ukraine – pour permettre à notre soutien de faiblir. À l’occasion de l’anniversaire de la guerre, il est temps de déployer des efforts concertés pour persuader les Américains d’une seule idée : nous devons soutenir l’Ukraine autant qu’il le faudra, aussi longtemps qu’il le faudra, jusqu’à ce que l’armée russe subisse une défaite décisive et sans équivoque.
Une des astuces de Com consiste a intégrer la Chine dans le jeu: c’est un évènement exterieur qui peut être considéré comme réduisant la portée des erreurs de l’occident n’est ce pas? Il permet de dire : c’est la faute de la Chine!
Toute confrontation directe avec la Russie conduirait à une guerre nucléaire. Les États-Unis ne peuvent pas risquer cela.
L’administration Biden a pressé de toute urgence l’administration du président Volodymyr Zelenskyy de consolider ses gains et peut-être dit-on de lancer sa propre contre-attaque.
La Maison Blanche a également dit à l’équipe de Zelenskyy, par la voix de plusieurs responsables, de se préparer à l’offensive maintenant, tant que les armes et l’aide de Washington et de l’Europe circulent librement, de peur que le soutien des voisins européens de l’Ukraine ne soit limité. Si le soutien occidental commence à s’estomper, « il est indéniable que cela aura un effet à la fois sur l’issue et sur la durée de la guerre. ”
Dans The Economist, phare de l’Occident libéralo-financiarisé on est passé de la certitude de la victoire de l’Ukraine à l’incertitude de longue durée:
« L’avenir de l’Ukraine est toujours incertain et devrait rester incertain pendant des années. M. Poutine peut accepter un cessez-le-feu à un moment donné par opportunisme, mais sa refonte de la société russe est entièrement orientée vers l’agression à l’étranger et la répression dans son pays. Toute fin concevable de la fusillade nécessitera donc de solides garanties de sécurité occidentales et des transferts d’armes et une aide financière importants et durables – presque comme si un deuxième Israël, beaucoup plus grand, était apparu aux frontières orientales de l’Europe ».
Entretien sur Sud Radio avec Mme Galactéos et Mr Bercoff que j’ai trouvé plutôt réaliste
https://www.sudradio.fr/bercoff-dans-tous-ses-etats/ukraine-louest-na-pas-les-moyens-de-continuer-a-entretenir-la-guerre
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