J’apprécie Daniel Lacalle, il pense bien et juste. mais il pense en économiste . Meme si ses raisonnemenst sont « justes », ils sont limités par son cadre analytique.

Daniel Lacalle

Le dollar américain bénéficie du statut de monnaie de réserve mondiale en raison de nombreux facteurs. 

La sécurité juridique et des investisseurs, un marché ouvert et transparent, ainsi que des institutions indépendantes avec des freins et contrepoids qui limitent le pouvoir politique et renforcent la monnaie du pays en termes relatifs. 

Non, un pays n’a pas de monnaie de réserve mondiale en raison de sa puissance militaire. 

Personne n’acceptait le moindre kopek lorsque l’Union soviétique dirigeait la moitié du monde. 

Pour qu’une monnaie fiduciaire soit une réserve mondiale, elle doit être largement acceptée comme unité de mesure, méthode de paiement et réserve de valeur.

Le problème est que tout ce qui précède peut être menacé.

La pression croissante des politiciens menace le statut de réserve de valeur des monnaies fiduciaires, et la menace politique n’est pas seulement contre les autorités monétaires, mais vise toutes les institutions qui fournissent des freins et contrepoids indépendants qui limitent l’imposition politique.

Lorsque les politiciens parlent de «l’utilisation sociale» de l’argent, ce qu’ils disent essentiellement, c’est que vous souffrirez d’une inflation plus élevée plus longtemps. 

Cela signifie utiliser la monnaie pour dissimuler des déséquilibres fiscaux massifs sous l’illusion que les citoyens devront toujours utiliser la monnaie locale. Cela n’a aucun sens. 

Une monnaie fiduciaire, comme tout autre bien ou service, est soumise à l’offre et à la demande. Une offre excessive nuit à son pouvoir d’achat de la même manière qu’une offre excessive fait baisser le prix d’un bien, mais l’affaiblissement de la demande ajouté à la hausse de l’offre conduit à l’effondrement de la monnaie.

Au moment où les politiciens cessent de défendre le statut de réserve de valeur de leur monnaie, ils détruisent le pays qu’ils promettent de défendre.

Détruire la monnaie est le premier signe du déclin d’une nation. Les dirigeants de l’État ne pensent jamais que cela se terminera parce que le processus est lent jusqu’à ce qu’il s’accélère soudainement avec l’hyperinflation et que l’État s’effondre. Cela se produit lorsque les citoyens nationaux et étrangers n’acceptent plus la monnaie de l’État comme moyen de paiement et comme réserve de valeur. Son statut s’érode lentement et l’effondrement se produit rapidement

Les pays perdent leur demande de devises lorsque les gouvernements attaquent le statut de réserve de valeur et l’indépendance de ses institutions sous la perception que rien ne changera. Testere la patience des utilisateurs étrangers et nationaux d’une monnaie se termine toujours mal. 

Cependant, les pouvoirs politiques estiment qu’ils peuvent toujours émettre une monnaie dévaluée aux citoyens parce qu’ils sont otages et qu’ils ne peuvent utiliser que le « papier de crédit » émis par l’État. C’est faux. Lorsque les citoyens nationaux perdent patience face à une monnaie de plus en plus sans valeur, ils se tournent vers d’autres systèmes d’échanges , utilisant d’autres moyens de paiement et même le troc.

En fait, la plupart des politiciens pensent que si « rien » ne s’est produit jusqu’à présent et que la monnaie du pays reste largement utilisée (ou stockée) , ils peuvent continuer à laminer er à jamais l’indépendance des institutions et le pouvoir d’achat de la monnaie. 

C’est faux, et tous les empires ont disparu sous cette illusion. L’illusion de la souveraineté monétaire.

C’est pourquoi la MMT -théorie monétaire moderne- est si fausse. Elle suppose que la souveraineté monétaire est statique et donne le droit aux gouvernements de mal gérer l’argent à leur guise. Et la souveraineté monétaire disparaît aussi rapidement que le sophisme de l’impression monétaire sans fin.

Le dollar américain reste la monnaie de réserve mondiale car, jusqu’à présent, il n’a aucun concurrent. Ce n’est pas parce que les politiques de la Réserve fédérale sont de l’argent sain, mais parce que d’autres sont pires. 

Le gouvernement américain et la Réserve fédérale devraient savoir qu’imposer l’utilisation d’une monnaie par le biais de monnaies numériques n’est pas la réponse. La seule façon dont le dollar américain restera une monnaie de réserve mondiale est que le gouvernement et la Fed s’engagent à renforcer son statut de réserve en augmentant la demande populaire et mondiale, et non en l’imposant, car cela ne fonctionne jamais.

Les alternatives semblent être rares ou inexistantes jusqu’à ce que quelqu’un offre une véritable réserve de valeur avec une demande démontrable conduite par des institutions indépendantes. 

Le gouvernement fédéral et la banque centrale peuvent croire qu’il n’y a pas de concurrent aujourd’hui parce que les autres monnaies fiduciaires sont pires, et ils ont raison dans cette analyse. 

Le problème est que les alternatives peuvent provenir de moyens véritablement indépendants. Jusqu’à présent, la Fed a été assez intelligente pour pointer le talon d’Achille des crypto-monnaies : la liquidité. Cependant, quelle que soit la faiblesse des alternatives actuellement disponibles, la seule chose qui renforcera une monnaie fiduciaire ce sont ses qualités pour etre une réserve de valeur. 

Si la Fed et le gouvernement américain ignorent cet imperatif pour le dollar d’etre une réserve de valeur , la fin du statut mondial des États-Unis sera plus proche.

 

À propos de Daniel Lacalle

Daniel Lacalle (Madrid, 1967). Docteur économiste et gestionnaire de fonds. Auteur des best-sellers « Life In The Financial Markets » et « The Energy World Is Flat » ainsi que « Escape From the Central Bank Trap ». Daniel Lacalle (Madrid, 1967). Docteur économiste et gestionnaire de fonds. Collaborateur fréquent avec CNBC, Bloomberg, CNN, Hedgeye, Epoch Times, Mises Institute, BBN Times, Wall Street Journal, El Español, A3 Media et 13TV. Titulaire du CIIA (Certified International Investment Analyst) et des masters en Enquête Economique et IESE. Voir tous les articles de Daniel Lacalle →