Résumé de cet article qui se sert d’un livre comme prétexte à une réflexion:
« Au bout du compte on arrivera à ce constat: si les peuples avaient du courage, si les salariés avaient encore le gout de la lutte, de la révolte, si les hommes se rendaient compte de cette vérité de base que « l’homme est un loup pour l’homme » alors ils combattraient, ils oseraient être des héros au lieu de se vautrer dans la jouissance de leur statut de victime. Et le capitalisme fonctionnerait mieux! »
Martin Wolf est depuis longtemps un commentateur incisif de l’économie et de la politique. Ce livre est une synthèse excellente et stimulante de ses vues sur le capitalisme démocratique et comment y remédier.
Ben Bernanke, ancien président de la Réserve fédérale
Dans son dernier livre « The crisis of democratic capitalism », Martin Wolf phare keynésien du Financial Times et porte parole de l’élite anglo saxonne de type fabien s’interroge sur l’état du capitalisme.
Rendons lui ce mérite, déja le titre demande une analyse serrée par ses affirmations:
1- le capitalisme est en crise
2- il faut s’interroger sur l’état du capitalisme en tant que système
2-il y a l’équivalence ou complémentarité supposée entre démocratie et capitalisme

Martin Wolf est commentateur économique en chef au Financial Times . Il a été membre de la Vickers Commission on Banking du Royaume-Uni, qui a présenté son rapport en 2011. Il est titulaire d’un doctorat honorifique de la London School of Economics et est membre honoraire du Nuffield College d’Oxford. Il est membre du Conseil international des médias du Forum économique mondial . ,
Martin Wolf est l’un des écrivains les plus influents en économie, il a une tribune exceptionnelle, le FT et grace à sa position au FT , il a un rapport de grande proximité avec l’actualité, les faits et les débats qu’ils suscitent.
Cette proximité avec l’actualité lui permet d’échapper à la glose philosophique déconnectée du réel, , mais pas à l’idéologie incrustée, enracinée dans les visions dominantes.
Martin wolf est un bon penseur de surface, mais pas un penseur radical; il est incapable de plonger à la racine des choses . Wolf est à l’interieur de la bouteille, pas à l’exterieur, il est « kapo », cadre dans l’asile d’aliénés, pas observateur objectif. Il projette sa subjectivité biaisée sur le monde.
Contrairement à la position qu’il cherche à adopter, Martin Wolf n’est pas un sage, il n’est pas désintéressé, il est interessé au système, il en est partie prenante, il fait partie des problèmes, de la crise et il ne faut donc pas en attendre de solution. Cela ne signifie pas que je prétends qu’il est malhonnête , non je veux dire simplement qu’il est mystifié. Il fait partie de cette classe de Grands Prêtres du système qui croient et ont la foi en la religion qu’ils servent.
Cette foi ne suffit plus à leur donner l’espoir.
Martin wolf est inquiet.
Dans ses livres précédents, il a loué le succès des progrès capitalistes à travers le monde mais maintenant, dit-il:
« les événements ultérieurs ont montré que cette confiance s’est construite sur des fondations fragiles. La finance libéralisée s’est avérée instable. Je m’en suis rendu compte lors de la crise financière asiatique, comme je l’ai expliqué dans mon livre Why Globalization Works.
Mais l’inquiétude est devenue encore plus convaincante après la crise financière mondiale et la Grande Récession de 2007-2009, qui ont fait l’objet d’un livre ultérieur, The Shifts and the Shocks.
De plus en plus l’économie mondiale génére des déséquilibres macroéconomiques déstabilisants .
Nous vivons à une époque où les échecs économiques ont ébranlé la foi dans le capitalisme mondial . Les échecs politiques ont ébranlé la confiance dans la démocratie libérale et dans la notion même de vérité.
Les liens qui devraient lier des marchés ouverts à des élections libres et équitables sont distendus voire rejetés.
Partout dans le monde, le capitalisme démocratique, qui devrait reposer sur la séparation du pouvoir et de la richesse, est en crise. Certains soutiennent maintenant que le capitalisme est meilleur sans démocratie; d’autres que la démocratie est meilleure sans capitalisme.
La fin de son ouvrage est presque résignée :
« Hélas, alors que j’écris ces derniers paragraphes à l’hiver 2022, je me demande si les États-Unis seront toujours une démocratie fonctionnelle d’ici la fin de la décennie. Si la démocratie américaine s’effondre, quel avenir peut-il y avoir pour la grande idée du «gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple»?
Le livre s’articule autour de deux points de vue.
Il analyse comment le mariage entre le capitalisme et la démocratie est devenu si difficile et insiste pourtant sur le fait qu’un divorce serait une calamité presque inimaginable. Martin Wolf soutient que malgré tous ses échecs récents – ralentissement de la croissance, augmentation des inégalités, désillusion populaire généralisée – le capitalisme démocratique, bien qu’intrinsèquement fragile, reste le meilleur système que nous connaissions pour l’épanouissement humain.
Le capitalisme et la démocratie sont des opposés complémentaires : ils ont besoin l’un de l’autre pour prospérer. L’exploration par Wolf de leur mariage est censée montrer comment la citoyenneté et une foi partagée dans le bien commun ne sont pas des slogans naifs mais le fondement essentiel de notre liberté économique et politique.
Le chroniqueur de FT et gourou keynésien Martin Wolf part du principe que capitalisme et démocratie vont de pair « comme une main dans un gant ». Il ne le démontre pas, il s’agit d’une affirmation de base, idéologique. Cette affirmation découle pour ainsi dire des définitions de base qu’il adopte .
Wolf définit la « démocratie » comme « le suffrage universel, la démocratie représentative, des élections libres et équitables ; la participation active des personnes, en tant que citoyens, à la vie civique ; protection égale des droits civils et humains de tous les citoyens; et un état de droit qui lie tous les citoyens de manière égale.
Par capitalisme, « j’entends une économie dans laquelle les marchés, la concurrence, l’initiative économique privée et la propriété privée jouent un rôle central ».
Vous noterez que Wolf marche sur la tête, il ne part ni de l’ analyse de la « démocratie » comme système dans lequel le peuple est souverain ni d’une conception serrée du « capitalisme ». Il part de l’idée que lui, Wolf s’en fait! Ce faisant il ne perçoit pas les antagonismes essentiels , c’est à dire ceux qui résultent de l’essence aussi bien de la démocratie que de l’essence du capitalisme.
Le capitalisme étant un système d ‘accumulation de capital et de production pour le profit implique, pour satisfaire ses objectifs, des règles de gouvernance, or ces régles de gouvernance imposées par la logique du capital entrent en collision avec les volontés populaires.
Les finalités du capital et les finalités du peuple ne se recouvrent pas.
La finalité de la partie que constitue le capital ne recouvre pas la finalité du tout que constitue le peuple.
Le tout et la partie ont des finalites, des intérêts, des priorités qui souvent divergent.
Le peuple n’a pas les mêmes priorités ou les mêmes objectifs que les détenteurs du capital ou les chefs d’entreprises , ou les fonctionnaires de l’état capitaliste, ou les gouvernements au service du capitat!
Et plus le capital s’accumule, plus il est puissant, fort et plus il est obligé de devenir tyrannique et d’imposer au tout la vision de la partie.
Le système capitaliste exploite le tout au profit de la partie et plus le capital s ‘accumule plus cette logique devient envahissante, contradictoire et antagonioque. A la fin c’est la dictature pure et simple du profit et des ses avatars qui commandent, pas la souveraineté populaire.
Le mythe de l’alignement des intérêts du tout et de ceux de la partie est une illusion, une mystification fondamentale. Le dés-alignement est la règle et l’alignement est l’exception. Le capital a besoin pour réaliser son profit, d’exploiter, de confisquer le surproduit ; le profit ne tombe pas du ciel, le capital n’est pas auto productif, pour vivre il a besoin de prélever. La democratisation du capital est un piège, le peuple n’a jamais les pouvoirs que confère le capital le peuple quand il est « capitaliste » est au service du capital, il lui sert de marche pied, le vrai capital fait levier sur lui et s’en bonifie.
Organiquement la gouvernance imposée par le capital est antagonique de celle qui résulterait de la volonté populaire. Et cet antagonisme ne fait que croître au fur et à mesure que la masse de capital grossit , surtout si jamais on ne remet les compteurs à zéro par le nettoyage de la pourriture, par les crises, par les guerres ou par l’hyperinflation et la destruction de la monnaie.
L’escroquerie intellectuelle et morale du capitalisme actuel c’est le slogan de la publicité :
« vous c’est nous« !
Slogan mystificateur de base qui veut faire croire que les intérêts du tout que constitue le peuple sont alignés sur les interêts de la partie que constitue du capital.
L’une des dérivées vicieuses de ce slogan c’est l’équation dite de Helmut Schmidt;
« les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après demain« .
Fausse évidence qui a bien marché dans les années 70! Mais elle oublie de dire qu’elle permet au passage la poursuite du mouvement perpétuel d’accumulation du capital et l’exacerbation finale des antagonismes.
Et plus le capital se financiarise et plus il est obligé pour survivre en tant que capital financier et rentier, obligé d’imposer sa loi, ou plutot ses lois: -austérité, pillage de l’épargne populaire, pillage de la monnaie bien commun, création monétaire sans limite, taux bas et domination financière- au tout.
On peut donc imaginer à l’inverse de Martin Wolf que le développement historique du capitalisme, ses mutations, ses difficultés à accumuler, à se rentabiliser, à se perpetuer et à se reproduire produisent nécessairement un divorce d’avec la démocratie. La démocratie devient de plus en plus un obstacle à rentabiliser en rond; il faut lui tordre le bras, lui mentir, la violer, la dénaturer, la transformer en spectacle vide, en simulacre.
C’est ma thèse personnelle, le capitalisme est un moment de l’Histoire, un moment civilisateur, une étape, il est mortel, mais ceux qui en bénéficient ne veulent pas que cela change et ils veulent coûte que coûte que l’ordre social qui leur est favorable dure malgré les épuisements des bienfaits du capitalisme.
Les bénéficaire de l’ordre social capitaliste ne veulent pas que cela change. Ils veulent avoir l’éternité devant eux pour capitaliser. Ils rêvent de l’intérêt composé qui se compose à l’infini. Ils rêvent que tout change pour que rien ne change pour eux. C’est le sens profond de cette escroquerie qu’est le Grand Reset et en France le Macronisme.
Mais hélas, pour survivre le régime capitaliste est obligé de muter et :
-de se financiariser
-de se globaliser
-de piller la monnaie
-de piller les budgets des états
-de renier les règles sociales du passé comme les prestations sociales, les retraites, les assistances
Pour résumer le capital pour survivre est obligé de se fournir des béquilles, de privatiser les gains et de socialiser ses pertes, de se transformer en spéculation . Il est obligé de se délégitimer!
Le capital pour survivre et perséverer est condamné à augmenter ses contradictions internes et externes; à détruire ses bases démocratiques et même les classes moyennes qui sont son rempart contre la volonté populaire. Il faut laminer les citoyens, les paupériser, les priver de liberté, les controler, les censurer; il faut concurrencer les autres nations, les armer, leur faire la guerre ….
Pour survivre malgré tout, malgré la suraccumulation et la difficulté à réaliser les profits attendus, le capitalisme est tenté de renier ce sur quoi il reposait politiquement : l’idéal démocratique. Le reniement de l’idéal démocratique est le moyen presque naturel du capitalisme pour se prolonger malgré ses tendances endogènes aux crises et à l’épuisement.
Wolf reconnait en trichant un peu que « le capitalisme et la démocratie sont des opposés complémentaires : ils ont besoin l’un de l’autre pour prospérer ».
Il n’ose pas aller jusqu’au bout de la logique contenue dans sa phrase à savoir que la dialectique entre capitalisme et démocratie est évolutive; elle n’évolue par vers un équilibre et une harmonie, mais au contraire vers un déséquilibre croissant car le système est à sens unique, asymétrique et cumulatif. Le capital est par nature envahissant. C’est un Ogre, il a besoin de toujours plus. C’est en dévorant la démocratie que le capitalisme lorsqu’il bute sur ses limites se prolonge.
Martin Wolf ne peut aller jusqu’au bout de son pessimisme car cela lui retirerait sa foi!
S’ il allait jusqu’au bout il envisagerait la marche vers une ploutocratie/autocratie fasciste pour soutenir le capitalisme et les propriétaires du capital ; il envisagerait la possibilité réelle dans la prochaine décennie d’un dernier coup de dés du capitalisme. Il envisagerait la guerre comme aboutissement de l’impérialisme nécessaire au capitalisme, il envisagerait …
Il envisagerait que le capitalisme continue ses marches vers la perversion et se trouve finalement exposé non comme un » complément » de la démocratie, non la mère de la démocratie, mais comme son contraire et son destructeur.
Quelque chose doit être fait, pense Martin Wolf : « quand nous regardons de près ce qui se passe dans nos économies et nos politiques, nous devons reconnaître la nécessité d’un changement substantiel si le noyau occidental les valeurs de liberté, de démocratie et des Lumières doivent survivre.
Quelque chose doit être fait affirme notre penseur des surfaces, mais il récuse la Révolution.
Tout son travail aussi bien au FT que dans ses ouvrages partent de cette idée profondément keynesienne et fabienne que ce qu’il faut éviter ce sont les Revolutions!
Il faut éviter la Révolution parce que cela conduit « à la destruction et au despotisme. Seul un pouvoir débridé peut apporter un renversement révolutionnaire de l’ordre existant. Mais le pouvoir débridé est par nature destructeur : il brise la sécurité sur laquelle des relations humaines productives peuvent être fondées et des vies décentes vécues.
Comme tous les Fabiens et tous les socio-démocrates, notre Martin rêve du changement … sans douleur. Du mouvement dans l’immobilité.
Il veut les résultats et les effets sans les causes, et sans les moyens; les bénéfices sans les coûts, la vie sans la mort.
Bref il veut le fameux « en même temps » de la pensée moderne et post-moderne. Il veut que l’on s’élève encore plus dans le rêve, dans l’imaginaire, dans les bulles.
Dans les années 1990, les intellectuels se sont massivement convaincu que l’avenir du capitalisme était démocratique et libéral. Ils ont adopté la célèbre déclaration de Francis Fukuyama selon laquelle, avec l’effondrement de l’Union soviétique, c’était la « fin de l’histoire ». Ils ont cru » que c’était le point final de l’évolution idéologique de l’humanité et l’universalisation de la démocratie libérale occidentale comme forme finale de gouvernement humain. « .
Tous ces zozos ont cru que l’on avait découvert le mouvement perpétuel avec le crédit et la démocratie sans douleur et conflit grace à la propagande et à l’ingenierie sociale.
Au contraire à partir de là , tout a mal tourné !
Pourquoi ?
Parce que le systme capitaliste s’est emballé. il a perdu ses freins. Il s’est cru tout permis. Ayant perdu son modèle concurrent, sa retenue, il a acceléré. Et il est allé dans le mur faute d’opposition interne et externe; les syndicats se sont tus et le monde est devenu unilatéral.
« la déception économique est l’une des principales explications de la montée du populisme de gauche et de droite dans les démocraties à revenu élevé ». Aujourd’hui, « de nombreuses personnes dans les pays à revenu élevé condamnent le capitalisme mondial des trois ou quatre dernières décennies pour ces résultats décevants. Au lieu d’apporter la prospérité et des progrès constants, il a généré des inégalités croissantes, des emplois sans issue et une instabilité macroéconomique. .
Martin Wolf comme la plupart des penseurs contemporains a abandonné les enseignements de Marx ou même d’Heraclite sur l’Histoire, sur le mouvement et le temps qui passe.
Notre Martin refuse de considerer que l’Histoire a un sens ou même que c’est un perpetuel changement. . Elle a un sens , même si on ne sait pas lequel car notre intelligence est trop limitée pour intégrer toutes les déterminations de la complexité. L’histoire a un sens et ce sens ne découle pas de nos volontés ou de nos projets, mais des forces objectives qui la travaillent. L’Histoire est une résultante , pas un projet démiurgique des apprentis sorciers qui croient nous gouverner. Ou qui nous font croire qu’ils gouvernent pour mieux nous dominer.
Faute de reconnaitre que le monde évolue non en fonction de nos volontés mais en vertu des conditions objectives qui le travaillent et le façonnent, les penseurs des classes dominantes en arrivent à considérer que le capital a echoué et qu’il faut autre chose. Autre chose qui ne soit pas la Revolution bien sur!
Que faire? Eh bien, il faut sauver le capitalisme avec une série de réformes.
Et notre Wolf revient sans surprise à un New Deal de style keynésien. Une sorte de New Deal inclusif a la Rothschild et Schwab.
Dans ce « nouveau » New Deal, « ce dont nous avons besoin, ce sont des sociétés qui servent tout le monde, en offrant des opportunités, de la sécurité et de la prospérité. Ce n’est pas ce que beaucoup de démocraties à revenu élevé ont maintenant. … Mais la condition essentielle est d’être prêt à être assez radical tout en pensant de manière systématique, rigoureuse et réaliste. C’est de l’ingénierie sociale fragmentaire dans la pratique. »
Une belle pirouette, bravo l’artiste!
Qu’est-ce que cela veut dire ?
« Nous devons rendre nos démocraties plus fortes, en renforçant le patriotisme civique, en améliorant la gouvernance, en décentralisant le gouvernement et en diminuant le rôle de l’argent dans la politique. Nous devons rendre le gouvernement plus responsable. Nous devons avoir des médias qui soutiennent la démocratie plutôt que de la détruire. Ce n’est qu’avec de telles réformes qu’il y a un espoir de redonner vie à cette fleur délicate qu’est le capitalisme démocratique. »
Tout ce travail , toutes ces pages noircies pour aboutir à ce pipi de chat qui se résume de la façon suivante: « supprimons tout ce qui est négatif et il ne nous restera que le positif! » On croirait entendre du Melenchon! Du « il faut au il n’y a qu’a ».
On en revient aux motions nègres-blancs et aux tautologies . Ce qui est notez le au passage la ligne cachée de l’action de tous nos gouvernements. ils passent leur temps a faire semblant de lutter contre les négativités dont ils sont les producteurs acharnés.
Tout cela ne mène à rien . et on comprend la tonalité pessimiste qui traverse cet ouvrage de Martin Wolf; Il n’a aucune solution.
Il n’a aucune solution parce qu’il part de bases fausses et de questions mal posées.
Le capitalisme existe et il faut faire avec; c’est un moment de notre histoire produit par le developpement des forces productives et les rapports sociaux qu’ils produisent et non par le jus de crane des Martin Wolf du monde entier.
Le capitalisme n’est pas en crise au sens propre, il est vivant et il s’adapte quand il bute sur ses limites.
La manière dont le capitalisme s ‘adapte et au profit de qui il s ‘adapte dépend du rapport des forces sociales.
Si les rapports des forces sociales avaient été favorables aux salariés dans les années 90, puis en 2000 et 2008 et 2019 alors le système ne se serait pas adapté sur leur dos. Le système n’aurait pas été dissymetrique, il aurait détruit le capital fictif, il n’aurait pas fait payer ses erreurs aux salariés, il aurait fait payer le capital, il l’aurait nettoyé, détruit , trié en fonction de ses apports et de ses utilités sociales.
Si le capital ne s’était pas rendu maître de l’appareil monétaire et de la planche à billets digitale , il ne pourrait pas faire payer ses erreurs au tout, au peuple. La pseudo indépendance des banques centrales signifie independance par rapport au tout et dépendance au service d’une partie, au service d’une classe .
Si , si , … on peut continuer et remonter la chaine… mais finalement cela n’ajoutera rien .
Au bout du compte on arrivera à ce constat: si les peuples avaient du courage, si les salariés avaient encore le gout de la lutte, de la révolte, si les hommes se rendaient compte de cette vérité de base que l’homme est un loup pour l’homme alors ils combattraient, ils oseraient être des héros au lieu de se vautrer dans la jouissance de leur statut de victime. Et le capitalisme fonctionnerait mieux!
Pour moi, le mythe est que le libéralisme est indispensable à la démocratie ou est son équivalent. J’ai ainsi horreur de l’expression démocratie-libérale qui pour moi est un contresens.
Le libéralisme est une idéologie de domination, rien d’autre, et le capitalisme n’est qu’un de ses avatars.
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Bonjour M. Bertez
L’histoire, la nôtre, commence à Sumer. Cette affirmation est juste en ce sens que l’histoire se réfère à des documents et donc ne nait qu’avec l’écriture.
Or les innombrables documents exhumés montrent que les instruments comptables du capitalisme sont dejà là ; et ils représentent 98% de la masse documentaire: notre première grande épopée, celle de Gilgamesh,la littérature mythologique Atrahasis ou Enuma Elish ne représentent qu’une infime part des écrits.
Et quel ordre social trouvons nous: une société désormais organisée en castes : rois prêtres, guerriers et paysans – ceux ci faisant partie des homes en glaise destinés à soulager les petits dieux ( habitants des étages supérieurs et temples) . Bref une humanité déjà différenciée en fonctions plus ou moins productives .
Cet ordre contraignant résulte de la révolution agraire. Les chasseurs cueilleurs sont encore polyvalents dans le groupe social :chaque famille doit maîtriser et exercer différentes fonctions dans le groupe pour survivre.
Pour échapper à la « réduction d’être » générée par l’ordre productif imposé par la céréale triomphante* – le blé /épeautre- certains s’organisent en bandes extérieures aux cités états, des transgresseurs dévalorisés par les scribes des ha -pi -ru.
Ceci devrait déjà nous inciter à réexaminer le postulat de la symbiose entre démocratie et capitalisme tel que posé par M. Wolf & ass.
Il est assez intéressant de mette en parallèle l’affirmation passée du G&S L. Blankfein : » juste un banquier qui faisait le travail de Dieu » avec l’ordre contraignant et totalement anti démocratique de la cité sumérienne.
Lloyd Blankfein parle de la position d’un roi prêtre de cité sumérienne!
C’est à tel point intéressant que de nos jours le système capitaliste a absolument besoin d’éradiquer la chrétienté qui est l’héritière spirituelle des ha pi ru….et est devenu inhumain du fait de ce recul intellectuel d’une chrétienté bloquée en partie dans sa pensée magique , dans sa théologie du salut.
Théologie du salut qu’embrassent aussi les « révolutionnaires » occidentaux….
Pour ma part, la démocratie est à réinventer.
De toute évidence, un système démocratique donnant systématiquement le pouvoir à des dirigeants antidémocratiques révèle un concept fondamentalement faux dans sa théorie et dans sa définition du « citoyen » .
* certains biologistes considèrent l’homininé comme un vecteur efficace de société de bactéries; de la même façon on pourrait voir l’homininé comme un commensal domestiqué par le blé pour étendre plus facilement son territoire aux dépens d’autres végétaux….
Cordialement
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Le danger en histoire est de projeter sa propre culture sur celles passées et donc de faire des comparaisons qui n’ont pas lieu. Toutefois, la propension d’une minorité à vouloir exploiter les autres est certainement une réalité anthropologique. Et donc, c’est cette similitude qu’il faut remarquer. Le libéralisme (dont le capitalisme n’est qu’un de ses avatars) est une idéologie de domination qui permet à une caste de dominant de justifier qu’ils exploitent les autres (et la nature).
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Autrement dit, le Capitalisme est un fait historique et non pas anthropologique. C’est la domination du plus grand nombre par une caste spoliatrice des richesses qui est anhistorique, car anthropologique.
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