Après la vente ce week-end du Credit Suisse à l’UBS avec l’intervention de la BNS et avec le soutien des liquidites tombées du ciel partout dans le monde, la question est maintenant de savoir si la banque de 166 ans est le dernier domino à tomber – ou le premier. |
Il y a à peine deux semaines, la Silicon Valley Bank, un prêteur de niche de taille moyenne en Californie, a fait faillite. Maintenant, c’est le tour de l’une des entreprises les plus célèbres d’Europe a être démantelée. |
Le lien entre les deux n’est pas direct. Mais la contagion n’est pas psychologique, elle est réelle. Les établissements bancaires et le shadow sont tous atteints du même mal, du même virus. On a essayé de fermer les robinets du dopage monétaire. Ceci est connu de tout le Smart Money: la valeur de marché des actifs financiers mondaiux est détruite par la hausse des taux à laquelle les banques centrales sont condamnées en raison de l’inflation des prix des biens et des services. La montée de l’inflation, les erreurs de la Fed et de la BCE qui n’ont pas réagi tout de suite, tout cela a créé une situation ou le monde est coincé entre deux maux destructeurs, Si l’inflation monte, elle fracasse les marchés financiers mais si on monte les taux pour lutter contre l’inflation …on fracasse les marchés financiers! La seule différence entre les deux branches de l’alternative, c’est la gestion du temps et des perceptions. Entre deux catastrophes on n’a le choix que sur les modalités. Les marchés du monde entier sont en panique. Toute institution qui a suscité des questions de la part des investisseurs – le Credit Suisse a été troublé pendant des années – est désormais dans le collimateur . Mais ceci c’est la causa proxima, la cause lointaine, causa remota, n’est ni la sitution du Credit Suisse ni la panique des spéculateurs. |
La probabilité d’autres défaillances est élevée. Leur nombree et leur ampleur dependront en partie de la gestion des autorités. Et aussi de la coordination et de la coopération. Si nous avons appris quelque chose de la crise financière de 2008, c’est que les banques et les régulateurs doivent anticiper les problèmes avant qu’ils ne se métastasent d’une part et ne deviennent publics d’autre part. Cela ne suffira peut être pas mais c’est une condition minimum nécessaire. |
Certaines banques régionales aux USA se sont livrées aux mêmes pratiques que la Silicon Valley Bank : acheter des obligations à long terme avec des taux d’intérêt bas, dont la valeur a maintenant chuté à mesure que les taux d’intérêt ont augmenté. Une étude indique que jusqu’à 190 autres prêteurs pourraient faire faillite aux Etats Unis ! Les banques et institutions d’autres pays ont fait la même chsoe mais en plus avec des passifs de bilan et des leviers malsains; beaucoup sont coincées sur les dérivés qui sont de fausses assurances que l’on ne peut honorer que par le dynamic hedging c’est à dire que l’on ne peut honorer qu’en intervenant sur le marché et en accentuant les écarts destructeurs.. quand il y a de la liquidité! Les value @risk qui mesurent les capacités bilantielles explosent. Les banques et le shadow sont fragiles vulnérables au retrait des refinancements apportés par les pairs. Elles ont des problèmes d’accés au dollar qui est leur matière première. Le chaos actuel est moins lié à la contagion de l’effondrement d’une entreprise qu’à des pertes intégrées qui se cachent dans tous les bilans et les hors bilans des banques. En raison de l’opacité voulue de la finance, on ne sait pas bien ou sont les pertes. On ignore en fait ou sont les maillons faibles de la chaine de Ponzi globale qui s’est developpée depuis 2008. Donc il va falloir arroser et sur-arroser ce qui va relancer le système et préparer la prochaine crise, bien plus forte, bien plus coûteuse. |
En prime
Part des depots non assurés aux USA: colossal!
On arrose, on arrose!