Jack Rasmus
La recherche de Goldman Sachs a publié la semaine dernière un rapport selon lequel 300 000 000 d’emplois dans le monde seront touchés par l’introduction désormais accélérée de logiciels d’intelligence artificielle qui élimineront ou réduiront considérablement les heures de travail des travailleurs impliqués dans des tâches de prise de décision simples comme les représentants de services, juristes, réceptionnistes, services de vente au détail, représentants des ressources humaines, rédacteurs, codeurs de logiciels de base et d’innombrables autres professions.
Son rapport met à jour celui d’il y a cinq ans par McKinsey Consultants qui estimait que 5 millions d’emplois seraient touchés.
Les universitaires saluent la nouvelle selon laquelle cela se traduira par une forte augmentation de la productivité et donc des bénéfices, ce qu’ils ne disent pas. Mais cela se fera au prix de la destruction d’emplois et de la baisse des salaires. Les emplois qui pourraient être créés par l’IA seront principalement des emplois hautement qualifiés dans les logiciels, dont beaucoup seront importés par les multinationales de la technologie et d’autres sociétés depuis leurs filiales étrangères via les visas H1-B et L-1 du gouvernement américain.
Peu d’emplois et une plus grande productivité signifient également une exploitation plus intensive des travailleurs qui auront encore du travail.
L’IA est la dernière nouvelle restructuration des marchés du travail capitalistes au cours des cinq dernières décennies qui a visé à une plus grande exploitation de la main-d’œuvre par l’expansion du travail «précaire» (emplois à temps partiel et temporaires involontaires) et du travail à la demande.
L’IA représente la « troisième vague » d’intensification de l’exploitation du travail.
Désolé, j’avais oublié le plus important. Encore un moyen de faire peur.
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« L’IA représente la « troisième vague » d’intensification de l’exploitation du travail ».
Ce n’est pas uniquement la destruction/restructuration des filières d’emploi connues mais c’est la programmation, par nécessité systémique propre au progrès technologique, que de tarir des filons spécifiques du capital travail. Le capital travail, c’est une quantité spécifique d’énergie disponible et extractible par des tiers investis. Qui parle « quantitatif » doit aussi penser « qualitatif », il en est alors de l’extraction énergétique humaine que l’on retire à partir d’un type spécifique de connaissance qui est une motrice de transformation et de création de richesses dont des tiers ont investis sur de telles performances.
L’IA est une concurrente sérieuse puisque non seulement elle apprend mieux des Humains qui la façonnent mais elle peut évoluer en « open source »… Ce qui ne manque pas de susciter quelque appréhension légitime puisque l’I.A (qui peut « vivre » en communauté) est possiblement amenée à poser un jugement peu flatteur sur des critères d’activités humainement contestables.
Ces choix précis de l’IA fonctionnent sur le modèle d’un développement intellectuel axé sur le pragmatisme mécaniste de la causalité linéaire/non linéaire. A partir de l’observation de la dynamique des faits, celle-ci est mise en relation avec un objet destinataire comme « l’utilité », « le performatif », le « danger et la survie ». Tout ceci parce que l’Humain raisonne à partir d’un mode de développement identito-réflexif dont le moteur essentiel n’aurait « désavantageusement » que des causes émotionnelles qui échappent à la sphère préhensile de l’IA… car cela lui est « fonctionnellement » étranger, quand bien même il en connaîtrait les paramètres d’usages simulés, les résultats attendus chez l’humain, son incomplétude notoire, deviendrait le facteur trouble dont il faut corriger la trajectoire. Histoire de la cybernétique appliquée par une IA soucieuse de performance plutôt que de transcendance par le feu de l’épreuve!
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L’intelligence réelle doit s’attacher à détruire les auteurs de ces prophéties auto-réalisatrices. Physiquement, je veux dire.
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Est-ce que ça vient à l’idée de ces groupes, que si 300 000 000 d’emplois sont supprimés, c’est 300 000 000 clients en moins, voir 300 000 000 de gens qui n’auront plus rien à perdre.
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Qu’ils vendent des pantalons à une jambe, cela compensera les pertes de bénéfices que l’on retire de l’économie réelle.
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