Radio France très sévère avec Biden et les USA; tiens tiens!

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-monde-d-apres/le-monde-d-apres-de-jean-marc-four-du-mercredi-29-mars-2023-2518403

Le président américain organise aujourd’hui et demain un Sommet pour la Démocratie, le 2ème du genre. Ça a débuté il y a une heure. On voit bien l’idée, en pleine guerre en Ukraine. Mais elle ne fait pas vraiment recette. Et ce flop en dit long : les États-Unis ne suscitent pas vraiment l’adhésion.

Officiellement il y a 121 pays invités et Joe Biden a sorti les grandes formules : « le vent a tourné vers plus de démocratie c’est la preuve de l’aspiration universelle à un gouvernement responsable et respectueux des droits ».

La diplomatie américaine est en mode dépliant publicitaire.

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« Depuis le 1er sommet, en décembre 2021, souligne le Département d’Etat, 750 initiatives ont été prises pour défendre la démocratie : soutien aux médias libres, lutte contre la corruption, développement des outils technologiques en faveur du combat démocratique ».

Hallelujah !

https://twitter.com/i/broadcasts/1YqJDoLQLnwGV

Mais la vérité c’est que ça sonne creux.

Le premier sommet s’était déjà révélé laborieux, et s’était déroulé à distance, via des conférences Zoom. Avec une excuse, on était encore en période Covid.

Cette fois plus d’excuses, et ça reste laborieux.

Les États-Unis affichent 4 co-organisateurs qui, sans leur faire injure, ne sont quand même pas des puissances de premier rang : le Costa Rica, la Zambie, la Corée du Sud et les Pays-Bas.

Certes tous les continents sont représentés et Volodymy Zelensky a fait une brève apparition à distance mais sinon c’est encéphalogramme plat.

Et on est loin du projet initial, né du cerveau d’un Joe Biden désireux de faire à nouveau des États-Unis le phare de la démocratie qui guide le monde vers la liberté. Je caricature à peine.

Résultat : le grand raout tourne au petit colloque à distance.

« Désolé, je peux pas venir, je suis en télétravail ».

Un logiciel anachronique

Défendre la démocratie, l’idée a du sens. L’intention est louable.

D’autant que la démocratie pluraliste est attaquée. Les libertés reculent un peu partout dans le monde. Constat partagé par de nombreux think thank et ONG.

Sans oublier la guerre en Ukraine, un révélateur de l’agressivité des régimes autoritaires à la Poutine.

Mais les États-Unis n’ont sans doute plus la légitimité pour se poser en leaders du camp démocratique, comme à l’époque de la guerre froide.

Le logiciel de Joe Biden semble, sur ce point, anachronique.

À réécouter : 2. Le retour du parrain américain en Europe

La guerre en Ukraine a déjà tout changéÉCOUTER PLUS TARD

3 min

D’abord, il y a le deux poids deux mesures américain : il ne suffit pas de soutenir massivement l’Ukraine sur le plan militaire pour revendiquer le titre de champion du monde libre.

Quand dans le même temps on soutient des régimes autoritaires comme l’Arabie Saoudite ou l’Égypte, voire quand on s’accommode d’un Narendra Modi qui cherche, en Inde, à écarter ses opposants.

https://twitter.com/i/broadcasts/1eaKbrqpOkkKX

Et puis la guerre illégitime et illégale des Américains en Irak il y a 20 ans, est passée par là.

La trace est indélébile, en particulier dans les pays du Sud. La crédibilité de Washington n’est plus ce qu’elle était.

Le monde est devenu multipolaire, avec des puissances nombreuses, et d’infinies variantes entre démocratie et dictature.

Sur ce sujet, Joe Biden fait son âge : son raisonnement, réaffirmer la prééminence de Washington sur un camp des bons contre un camp des méchants, ce raisonnement est daté.

Une menace interne aux démocraties

Est-ce à dire qu’il n’y a plus de bons et de méchants ?

C’est plus compliqué : le combat pour la démocratie se joue au moins autant, si ce n’est davantage, à l’intérieur de chaque pays, que sur la scène internationale.

La guerre en Ukraine, de ce point de vue, crée une illusion d’optique.

Elle laisse penser qu’on en est revenu à la Seconde Guerre Mondiale : un monde binaire coupé en deux, les démocraties contre les dictatures.

Mais si les démocraties sont aujourd’hui menacées, c’est d’abord parce qu’elles sont rongées de l’intérieur : et les États-Unis les premiers.

Par des réseaux sociaux hors de contrôle, par des fausses informations comme s’il en pleuvait, par des complotistes de tout poil. Par un Donald Trump qui persiste à nier le résultat de la dernière présidentielle et cherche à revenir au pouvoir.

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Dans plusieurs autres démocraties occidentales, l’État de droit vacille également : on songe à la Pologne, la Hongrie, Israël.

Et il suffit de lire la presse étrangère pour déceler l’inquiétude de nos voisins immédiats sur l’état de la démocratie également en France, vu la situation politique.

En tout cas, depuis les événements du Capitole à Washington, les États-Unis ne peuvent décidément plus prétendre au titre de chef de file de la démocratie.

Et l’hystérie antichinoise qui agite aujourd’hui la capitale américaine est un cache-sexe ; il empêche les États-Unis de regarder l’autre sujet : balayer devant leur porte.

La menace pour la démocratie, elle est aussi chez eux.

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3 réflexions sur “Radio France très sévère avec Biden et les USA; tiens tiens!

  1. Quand un système électoral permet à une majorité relative de 25% d’exercer un pouvoir sans partage, sans coalition, sans compromis, peut-on parler de démocratie? Quand les partis sont incapables de négocier le moindre accord et ne font que s’invectiver mutuellement, peut parler de démocratie?

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  2. comment un président qui a accédé à cette fonction par des élections truquées, et qui fait inculper son principal opposant politique, via un procureur financé par Soros (même CNN le reconnaît), pourrait-il prétendre défendre la démocratie ?? il ne suffit pas de faire semblant d’organiser des élections et de faire semblant d’avoir un pluralisme de partis politiques pour être une démocratie. on le voit chez nous avec la bien-pensance (bien matraquée par des médias aux ordres et enseignée depuis la maternelle), à laquelle participent LR aussi bien que la NUPES et qui interdit de voter FN. il n’y a un pluralisme que de façade, et les élections ne sont pas libres puisque les médias vous disent d’une seule voix pour qui voter.

    par ailleurs pour qu’il y ait démocratie, pouvoir du peuple, il faudrait que les gouvernants élus aient pour seul projet la défense de ce peuple et ses intérêts, or non seulement nos gouvernants se foutent du peuple mais en plus ils servent une puissance étrangère contre nos intérêts ! comment se fait-il que des personnes qui sont « young leader », donc qui ont été adoubées par une puissance étrangère, puissent être élues en france ?? comment se fait-il que l' »europe », vassal des usa par ailleurs, puissent nous dicter nos lois ? nos gouvernants sont tous des traîtres et le parcours de Macron depuis la vente d’alstom parle pour lui…

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