Les banques centrales ont-elles ruinés vos banques sciemment? En tout connaissance de cause, surement!

Face à une inflation élevée et persistante, face à des risques de récession et à une crise d’insolvabilité imminente dans le secteur financier, les banques centrales sont face à un mur. Aucune solution n’est bonne ou optimum, tout est négatif. Elles sont dans un corner; dans les cordes.

Je l’explique depuis 2009 lorsque je propose l’analyse suivante résumée; les politiques non conventionnelles sont comme la drogue, euphorisantes, mais le coût ne disparait jamis, il est caché dans les bilans, il est simplement reporté dans le long terme; l’ennui c’est que le temps a passé et que nous sommes dans le long terme.

Les banques centrales n’ont pas les moyens de lutter simultanément contre l’inflation et de fournir un soutien en liquidités et en taux. La seule issue est une grave récession et donc avec à la clef une crise de la dette encore plus large.

J’ai expliqué tout cela à longueur de colonnes. Et j’ai d’ailleurs été traité de polémiste par les autorités pour l’avoir fait dans le Journal financier l’AGEFI.

Les autorités ont toujiours su que le coût était devant nous et qu’un jour, ce serait l’heure des comptes, mais elles ont espéré tricher et ne pas soulever le sujet. L’idée était de tolérer les faux bilans et les faux inventaires de la communauté financière.

Helas la faillite de SVB a révélé le pot aux roses, on a vu que les actifs de SVB etaient en lourde perte quand les déposants on retiré leurs fonds , et que la banque n’a pu y faire face

Ecoutons Roubini.

NEW YORK – En janvier 2022, alors que les rendements des bons du Trésor américain à dix ans étaient encore d’environ 1 % et ceux des Bunds allemands de -0,5 % , j’ai prévenu que l’inflation serait mauvaise pour les actions et les obligations. 

Une inflation plus élevée entraînerait une hausse des rendements obligataires, ce qui à son tour nuirait aux actions à mesure que le facteur d’actualisation des dividendes augmenterait. 

Mais, dans le même temps, des rendements plus élevés sur les obligations « sûres » impliqueraient également une baisse de leur prix, en raison de la relation inverse entre les rendements et les prix des obligations.

Ce principe de base – connu sous le nom de « risque de duration » – semble avoir été perdu pour de nombreux banquiers, investisseurs à revenu fixe et régulateurs bancaires. 

Alors que la hausse de l’inflation en 2022 a entraîné une hausse des rendements obligataires, les bons du Trésor à dix ans ont perdu plus de valeur (-20%) que le S&P 500 (-15%), et toute personne possédant des actifs à revenu fixe de longue durée libellés en dollars ou en euros a été laissée tenant le Mistigri. 

Les conséquences pour ces investisseurs ont été graves. 

À la fin de 2022, les pertes latentes des banques américaines sur les titres avaient atteint 620 milliards de dollars , soit environ 28 % de leur capital total (2 200 milliards de dollars).

Pire encore, la hausse des taux d’intérêt a également réduit la valeur de marché des autres actifs des banques. 

Si vous contractez un prêt bancaire sur dix ans lorsque les taux d’intérêt à long terme sont de 1 %, et que ces taux augmentent ensuite à 3,5 %, la valeur réelle de ce prêt (ce que quelqu’un d’autre sur le marché vous paierait pour cela) chutera. En tenir compte implique que les pertes non réalisées des banques américaines s’élèvent en réalité à 1 750 milliards de dollars , soit 80 % de leur capital.

Nouriel Roubini, professeur émérite d’économie à la Stern School of Business de l’Université de New York, est économiste en chef chez Atlas Capital Team , PDG de Roubini Macro Associates , co-fondateur de TheBoomBust.com et auteur de  MegaThreats: Ten Dangerous Trends That Imperil Our Future , et comment leur survivre (Little, Brown and Company, 2022). Il est un ancien économiste principal pour les affaires internationales au sein du Conseil des conseillers économiques de la Maison Blanche sous l’administration Clinton et a travaillé pour le Fonds monétaire international, la Réserve fédérale américaine et la Banque mondiale. Son site Web est NourielRoubini.com et il héberge NourielToday.com.

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