Intentions de vote aux élections européennes – Juin 2024

Intentions de vote aux élections européennes – Juin 2024

Enquête BVA Xsight / RTL
Léger regain d’intérêt pour les élections à quelques jours du scrutin

La date précise du scrutin est désormais relativement bien connue des Français :  82% des inscrits savent que les élections européennes se tiendront dimanche prochain, le 9 juin.

Ce qui fait tout de même près d’un Français inscrit sur les listes électorales sur cinq qui l’ignore encore, notamment parmi les jeunes (25% des 18-24 ans) ainsi que les employés et ouvriers (25%), et en dit long sur la distance qu’entretient une partie de la population avec le vote.

Si on enregistre un léger regain d’intérêt pour ces européennes (65%; +3 pts par rapport à notre précédente mesure, mi mai), tout comme un léger frémissement dans l’intention de se déplacer aux urnes dimanche (47% en sont absolument certains, +2 pts), tout cela demeure très fragile et témoigne d’une mobilisation encore assez limitée chez les Français.

Rappelons qu’il est toujours très compliqué d’estimer la participation électorale, mais à ce jour, rien n’indique que la participation sera supérieure à celle de 2019 (50,12%).

Une nette consolidation du vote RN (33%)
A quelques jours du scrutin, le socle du Rassemblement national semble particulièrement solide : 33% des personnes certaines de se déplacer ont l’intention de voter pour la liste conduite par Jordan Bardella, qui atteint ainsi son plus haut score depuis le début de nos mesures.

Valérie Hayer se maintient en deuxième position (16%), devant Raphaël Glucksmann (14%)

A quelques jours du scrutin, la liste de Valérie Hayer se maintient en deuxième position (16%; -1 depuis notre dernière mesure), devant celle de Raphaël Glucksmann (14%; +1) même si l’écart entre les deux se situe dans la marge d’erreur statistique de l’enquête.

La candidate de la majorité présidentielle peut compter sur un noyau électoral plus solide que le leader de Place publique (85% des personnes ayant l’intention de voter pour la liste Renaissance sont sûrs de leur choix contre 64% seulement pour la liste PS-PP) et un risque d’émiettement des voix plus limité : le score de Valérie Hayer pourrait ainsi osciller entre 12,5% (potentiel bas) et 17% (potentiel haut) quand celui de Raphaël Glucksmann enregistre une amplitude plus forte (de 9% à 16%) du fait d’électeurs indécis plus nombreux et d’un risque de porosité – notamment avec d’autres listes à gauche

A gauche, LFI se maintient (7,5%) tandis que EELV se rapproche du seuil de 5%

La liste conduite par Manon Aubry est créditée de 7,5% des intentions de vote, à un niveau similaire à celui de notre dernière mesure mi mai (-0,5). Si la stratégie de focalisation de la campagne sur le conflit entre le Hamas et Israël ne se traduit pas par un élargissement de l’électorat permettant un rapprochement de la liste menée par Raphaël Glucksmann, elle semble néanmoins contribuer à solidifier le noyau dur d’électeurs : désormais 53% des personnes ayant l’intention de voter pour la liste LFI déclarent que le conflit au Proche orient sera très important dans leur choix de vote, même si les thématiques sociales continuent de dominer à leurs yeux.

En termes de potentiel, le score de LFI oscille entre 6% et 9%, ce qui devrait lui permettre d’envoyer des députés au Parlement européen. Ce n’est pas le cas de la liste EELV, créditée de 5,5% des intentions de vote seulement, avec un potentiel bas à 3%, sous le seuil de 5% permettant d’envoyer des représentants à Strasbourg.

Même si la liste peut compter sur une proportion d’électeurs certains de leur choix plus élevée que mi mai (62%), une part non négligeable continue d’hésiter, rendant le score potentiel de la liste très tributaire d’évolutions de dernière minute.

A droite, François-Xavier Bellamy consolide son score (6,5%), celui de Marion Maréchal est plus fragile (5%)La liste LR recueille 6,5% des intentions de vote, sans beaucoup d’évolution depuis plusieurs semaines, à un niveau en-deçà de son score de 2019 (8,5%). 

La difficulté pour la liste LR est de parvenir à trouver sa place entre la liste Renaissance, qui séduit 9% des électeurs de Valérie Pécresse de 2022, et celle de Jordan Bardella, qui en séduit encore plus (18%).

Le constat est un peu similaire pour la liste de Marion Maréchal, qui obtient tout juste 5% des intentions de vote, en retrait par rapport à la mi mai (-1), notamment du fait de la concurrence de la liste RN dont elle semble pâtir : 55% des électeurs d’Eric Zemmour en 2022 ont ainsi l’intention de voter pour le RN.

La célébration du 80e anniversaire du débarquement et le discours de Volodymyr Zelensky peuvent-ils changer la donne ?

Il peut toujours se passer des choses en fin de campagne, et les électeurs se décident de plus en plus au dernier moment, comme on l’a vu lors de la dernière présidentielle. Rappelons que plus d’un Français sur deux n’a pas l’intention d’aller voter et 23% de ceux qui sont certains de le faire et expriment une intention de vote peuvent encore changer d’avis.

C’est loin d’être négligeable : un surcroît de mobilisation de dernière minute ou un changement intempestif de bulletin dans l’isoloir, notamment à gauche, peuvent faire bouger les lignes.

Dès lors, le discours d’Emmanuel Macron à la télévision jeudi, suivi de celui de Volodymyr Zelensky à l’Assemblée vendredi, qui vont tous deux rappeler le contexte international, ne sont pas anodins.

Mais aujourd’hui, force est de constater que la guerre en Ukraine ne constitue pas un levier significatif du vote : seuls 48% des inscrits déclarent que cela comptera dans leur choix de vote (ou de non vote), dont seulement 16% que cela sera « très important » dans leur décision.

Même parmi l’électorat Renaissance, a priori plus sensible à la thématique, seuls 26% disent que cela aura beaucoup d’importance. Il n’est donc pas dit que cela soit véritablement de nature à changer les rapports de force.

Sondage réalisé du 03.06.2024 au 05.06.2024
Christelle Craplet Co-directrice Opinion de BVA Xsight

2 réflexions sur “Intentions de vote aux élections européennes – Juin 2024

  1. Un peu hors-sujet , mais en pleine actualité :

    Sur France-Inter ce matin on commente les commémos du débarquement du 6 juin 1944 : « ce débarquement a fait basculer le cours de la guerre »

    Ouais, et la bataille Stalingrad n’a jamais existé ! ! ! (500.000 à 1 million de soldats de l’Armée Rouge morts dans cette bataille !)

    Le retournement de l’Histoire est fantastique : dans les années 50/60 tout le monde en France était persuadé que c’étaient les soviétiques qui avaient permis la victoire,

    maintenant ce sont les américains qui ont tout fait ! (et même de beaux films à Hollywood)

    La collaboration des Ukrainiens avec les nazis a largement été documentée,

    mais c’est Volodymyr Zelensky qui est invité aux festivités, …. pas même un strapontin pour les Russes !

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