Pourquoi les banques baissent-elles autant?

Depuis le vote sur le Brexit, les marchés financiers sont en chute. La chute s’effectue sous la conduite des banques et des marchés des changes. Les emprunts d’état considérés comme sûrs sont recherchés; l’or est demandé, les matières premières résistent et les valeurs défensives sont accumulées. .

Les banques plongent, c’est le cas de le dire avec des chiffres impressionnants. Lundi elles ont été reservés à la baisse sur le marché Londonnier ; les écarts surpérieurs à 10% ne sont pas rares. On  a perdu plus de 20% en moyenne en deux séances de Bourse.

La baisse se déroule sous la conduite de Barclays qui abandonne plus de 12% encore ce matin,  RBS plonge de 15%, Deutsche Bank recule de 7,5%, BNP perd 5%,  Sté Générale chute de 6% . Unicredit ajoute 7% à ses pertes .On peut dire que le secteur est entrainé vers le sud par Barclays, Deutsche Bank et les Banques Italiennes, ce qui correspond à de la fragilité réelle et pas seulement à de la psychologie.

La première raison qui explique et cause la baisse des banques, c’est le fait, qu’elles baissaient depuis de nombreux mois , la tendance était à la baisse  et dans  beaucoup de cas on était sur des records de plus bas historiques. Les écarts étaient spectaculaires  et ils n’ont jamais été vraiment expliqués. On sait qu’en Bourse, la baisse appelle la baisse.

La seconde raison est que les spécialistes ont le sentiment que la politique monétaire des Banques Centrales est très défavorable aux banques car elle détruit , par les taux ultra-bas et les taux négatifs, les « business model » bancaires. Les taux négatifs sont une taxe et un renchérissement des coûts bancaires alors que les marges sont laminées.

La troisème est que les commentateurs et les économistes doutent maintenant du pouvoir réel des Banques Cenrtales à stopper les crises, la crédibilité s’est érodée, les politiques sont contradictoires, les résulats sont maigres, le « facteur risque » devient de plus en plus important, tant la fragilité est devenue grande. Beaucoup ne se cachent pas pour proclamer que nous sommes, que les Banques centrales sont dans un « corner ».

La quatrième est que beaucoup de banques sont en mauvais état et que les collègues le savent, c’est la dissymétrie de l’information , le public ne connait pas la réalité, mais les confrères des banquiers eux, la connaissent. L’ignorance fait vendre.

La cinquième est que depuis mars 2009 ( régles FASB) tout le monde parmi les professionnels sait que les comptabilités ne rendent pas vraiemnt compte de la  solvabilité et de la valeur des postes du bilan, tant les tolérances ont été et sont encore grandes.

On parle d’un plan de sauvetage des banques italiennes. Tout le monde sait que les derniers sauvetages opérés par les autorités italiennes n’ont aucune crédibilité et que la BCE n’était pas tout à fait d’accord. Les banques Italiennes sont dans le PONZI avec l’accord de leur gouvernement. C’est un problème politique.

La chute des banques , encore en baisse de 5% ce jour en Europe, a pour causes:

– le fait que les taux vont rester bas plus longtemps ce qui va les pénaliser

-l’opacité , on ne sait pas quels sont leurs engagements directs ou indirects sur les actifs financiers et les changes

-le ralentissement prévu de l’activité, voire la  récession, va hausser les sinistres

-la chute de la valeur de leurs actifs est considérable ;  elles  sont en genéral  engagées  sur les marchés et le risk-on. Les pertes boursières depuis le Brexit sont évaluées à plus de 2,5 trillions

-la dislocation de leur activité au plan géographique, perturbe les personnels et les apporteurs d’affaires.

Globalement les banques sont le vecteur et le symbole  de la mondialisation, de la globalisation et de l’ouverture.  La rupture du Brexit fait une brêche dans l’ordre mondial dont les banques sont les symbôles. Tout cela va pénaliser les inventaires, réduire l’appétit pour le risque et rendre plus délicat le financement des bilans et des engagements sur le marché de gros du dollar funding. Le dollar funding est en difficulté, le dollar est trop rare, malgré les promesses de Swap par les autorités américaines.

La Livre continue d’être punie elle perd 3%.  Le problème, c’est : quelle est la valeur de la Livre?  Va -t-on vers un plan coordonné de stabilisation de la devise Britannique? Or la City est la cheville ouvrière du recyclage mondial des déficits, , la cheville ouvrière du funding non seulement des transactions, du commerce extérieur, mais surtout maintenant, des investissements  et des spéculations. 

http://www.bloomberg.com/news/videos/2016-06-27/european-bank-shares-plunge-in-brexit-battering

 

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