Explosion de joie en Bourse, Macron va accompagner la régression grâce à la flexibilité.

La Bourse qui fait un bond de 4 à 5%, les cours des banques qui s’envolent de 10%; tout cela a un lourd parfum d’indécence.

La finance bancaire et kleptocratique manifeste sa satisfaction. De ces mouvements se dégage une impression de malaise. Après tout si on se souvient de Macron comme conseiller d’un président socialiste dont l’ennemi était la finance, il y a de quoi se sentir mal à l’aise.

Les marchés s’étaient trompés avant le premier tour car les élites comme dans le cas du vote Brexit avaient essayé de faire peur. Il est donc normal qu’un certain soulagement se manifeste. Dans le réel, cependant il n’y a jamais eu de danger, tout était imaginaire, tout était manipulation électorale, la peur « d’avant » n’était pas plus justifiée hier que la joie « d’aujourd’hui » et réciproquement. Nous sommes dans l’imaginaire boursier et politique réunis.

Tout cela, sauf au plan moral est sans importance aucune.

Au plan moral ; il y en a une bien sûr et elle est évidente. La réflexion la plus entendue ce matin c’est : il n’y a que la Bourse qui est contente.

Une hausse aussi spectaculaire, ne peut manquer d’attirer l’attention, même de ceux qui n’ont pas vocation à suivre les marchés financiers.

Ainsi se trouve ancrée, gravée une fois de plus, l’idée juste que Macron, c’est l’homme de la finance, l’homme de la banque et l’homme du capital kleptocratique, celui qui tire son profit non de la production , mais des écarts, des « spreads » sur l’argent.

Macron c’est le vrai ennemi de Mitterrand 1981, mais le successeur de son héritier Hollande. Il est clair que Hollande a trahi sa parole à un point que nul n’aurait osé imaginer: en 2012 il joue la comédie de l’homme qui déteste la Finance, puis il promeut  Macron et enfin il en fait son successeur par une stratégie tordue. Et résultat la Bourse s’enflamme! C’est comme on dit parlant des  feux d’artifice: le bouquet.

La boucle est bouclée; Mitterrand avait la posture d’un homme qui haïssait ceux qui s’enrichissaient en dormant, Hollande celle d’une ennemi de la finance et leur héritier fait boomer la Bourse.

On mesure le chemin parcouru, il va du mensonge à l’hypocrisie puis au cynisme. Souvenez vous en car nous vous en reparlerons: on est toujours puni par ou l’on pêche, Macron sera puni par la finance, mais c’est une autre histoire, pour le futur. Mais prenez date.

Ne vous y trompez pas, tout cela est logique, c’est de la logique dialectique. Les financiers n’ont jamais été inquiets de l’action présidentielle française, pas plus au temps de Mitterrand qu’au temps de Hollande et encore moins au temps de Macron. Ils savent que dès lors que l’on n’ose pas sortir des marchés, dès que l’on a peur de s’isoler alors c’est joué, les marchés gagnent.

C’est le but de la mise de tout sur le marché, le but de la marchandisation que de forcer le politique, que de casser la volonté, que de briser le volontarisme. Et nous qui ne cessons de dire que les  hommes ne sont que des pantins et que ce sont les marchés, le Système qui commandent, nous en sommes tellement persuadés que nous n’avons de cesse de vous faire partager notre certitude. Faire de la politique en ignorant cette donnée est imbécile, cela donne des Mitterrand 1983, des hollande 2014, bref des traîtres.

Il n’ y pas d’issue tant que l’on reste, sans protection, sur les marchés, le marché européen,  le marché mondial;  il n’y a pas d’alternative.  Le marché est le lieu de transmission de la Valeur, le lieu de la contrainte. Pourquoi croyez vous que la Chine s’en protège, pourquoi voulez vous que Trump ait essayé de se fixer pour objectif d’en sortir? Celui qui ne s’isole pas , d’une façon plus ou moins relative,   doit se soumettre et/ou  accepter que les grandes variables de son économie, de sa gestion lui échappent.

Macron c’est l’homme de l’acceptation à cette soumission. Et nous avons osé écrire ceci, il y a quelques mois, qui est scandaleux: « Macron est celui qui est le mieux placé pour permettre au système français de s’adapter au monde et à l’Europe » , c’est à dire le mieux placé pour organiser la régression, pour remettre la France à sa petite place, à sa place dans  le concert européen et mondial. Macron c’est l’adaptation grâce à son principe de flexibilité. La flexibilité permet de s’ajuster, de se mettre au niveau (plus bas) , c’est la souplesse des échines. Macron est le successeur évident de Giscard lequel a reconnu cette nécessité d’adaptation et qui le premier en a tiré la conclusion qu’il fallait accompagner  le déclin de la France.

Aucun être raisonnable et cultivé n’a jamais cru à une possible victoire de Marine ou de Melenchon. En plus tous savaient que même en cas de miracle ces personnes n’auraient pas pu gouverner; elles  se seraient fait balayer.

Ceux qui pensent, ceux qui savent, sont persuadés que les marchés sont plus forts que les gouvernements; la libre circulation des capitaux a été faite pour cela: pour , une fois pour toutes, régler leur compte aux gouvernements.

Ceux qui connaissent l’histoire se souviennent de l’expression Mur de l’Argent , des Cent Familles, de la dictature des porteurs de bons et autres. Dans le passé le capital défendait ses intérêts en faisant la grève. Ses intérêts , encore liés à la production de richesses, étaient protégés par le Mur de l’argent. Dans les temps modernes ce mur a été élevé jusqu’au ciel , mais il est virtuel, il a été remplacé par la libre circulation des capitaux. La  libre circulation des capitaux,  donne  la possibilité d’assécher un pays de son capital, de son crédit et même de sa monnaie. Cette libre circulation est l’arme suprême des kleptocrates et des constructivistes . C’est elle, avec le dispositif scélérat de Draghi et de la BCE qui a eu raison de la Grèce et de Tsipras, c’est elle qui se préparait si nécessaire à asphyxier la France et c’est elle qui fourbit ses armes pour en faire autant sinon plus de l’Italie.

6 réflexions sur “Explosion de joie en Bourse, Macron va accompagner la régression grâce à la flexibilité.

  1. C’était écrit, mais pas un seul journaliste pour relever que pour les français qui votent encore, la moitié a voté pour les partis d’extrême, ceux qui veulent sortir de cette dictature de la finance sous prétexte d’europe et de « pas de guerre ».

    Trouvez moi un seul français qui veut aller canarder les allemands si on sort de l’europe…

    Beaucoup de français ont très bien compris, et sont très loin d’être aussi bêtes que ce que les média macronistes pensent. Ils ont très bien compris que les dés sont jetés depuis la signature du traité de Lisbonne, le Maastricht rebaptisé, contre leur volonté.

    La dictature, ce ne sont ni Mélenchon ni Le Pen, mais bien ceux qui veulent gouverner par ordonnance.

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