Editorial Boursier, à lire pour avoir en tête notre cadre de pensée.

Ne croyez pas que je néglige la finance et les marchés, non je les suis toujours d’aussi près et même plus encore que l’an dernier.

Mais quand on a dit beaucoup de choses, analysé, ré-analysé et dans l’ensemble quand on a vu juste, alors écrire pour écrire n’a pas grand intérêt.

Surtout que tout en étant noir comme l’encre, ultra-pessimiste dans une perspective logique , nous ne sommes pas catastrophiste, pas du tout. Notre credo  est toujours qu’il est trop tôt pour qu’il soit déjà trop tard, le pire est Nécessaire mais il n’est pas pour demain. Les élites ont encore la situation en mains.

Nous disons que nous sommes pessimiste dans une perspective logique: cela veut dire que nous ne le sommes pas dans une perspective temporelle, nous ne pouvons produire un calendrier, un échéancier. Nous savons simplement que ce qui ne peut durer ne durera pas et c’est cela « logique », la Nécessité. C’est comme la mort, on ne sait pas quand elle viendra mais elle est notre destin.

Les banquiers centraux sont tétanisés, ils n’osent pas normaliser, Trump ne fait pas autre chose  que du mauvais spectacle, un pas en avant et un pas en arrière; quant à la guerre qui est notre futur, elle se prépare, elle mine nos sociétés mais pas de façon ouverte, pas d’une façon qui nous touche.

A tous les niveaux nous sommes dans les incantations, les simulacres. C’est le mot central nous sommes dans le simulacre.

Entre temps il faut bien vivre!

Les marchés financiers ont cessé d’être rémunérateurs, on ‘a pas gagné d’argent depuis fort longtemps, aussi bien les particuliers que les grands hedge funds.

Les indices ne performent plus, la volatilité est là mais elle n’est plus suffisante pour le trading.

On sait que tout est cher, donc sans attrait mais on ne sait pas quand cette cherté va se manifester par la chute. Pourquoi? Parce que les raisons de la cherté sont toujours là et ces raisons, ce sont les politiques monétaires non conventionnelles. Il y a toujours de l’air chaud pour faire léviter et gonfler les bulles. Elles sont toujours en place, l’argent est surabondant, toujours aussi bon marché et sauf bouffées exceptionnelles temporaires il n’y a pas de deleveraging , pas de  réduction des dettes. Si il n’y a pas de deleveraging alors il n’y a pas chute des cours.

Ce qui fait baisser les cours ne l’oubliez jamais et réfléchissez y, ce n’est pas la cherté ou la surévaluation, non ce qui fait baisser, ce sont les ventes. Les opinions pour être effectives doivent se traduire par des actes et les actes ce sont les ventes. Bien peu l’ont compris, ils croient que les appréciations produisent des mouvements, ils ont tort. Les mouvements ne sont pas produits par les opinions ils sont produits, provoqués, causés par les ventes réelles. Croire le contraire c’est croire à la magie de la pensée. Et les ventes réelles ne sont pas là.

C’est comme en politique ce ne sont pas les opinions favorables ou défavorables qui font le changement, mais la traduction des opinions dans une action. Notre Mélenchon est en train de le comprendre à ses dépens à chaque manifestation: il n’y a pas transmission du mécontentement. C’est pourquoi la politique a besoin de partis et de relais, il faut que les idées soient incarnées par quelqu’un, quelque part, sinon on est dans la magie.

Le grand théoricien de cette constatation, c’est Lénine, il a cherché à faire comprendre que les idées devaient, pour transformer le monde, être incarnées, prises en charge , mises en acte dans une praxis par un parti,  des fers de lance avec des alliés et des troupes. Il a  choisi comme fer de lance le prolétariat et si cela a échoué c’est parce que la pensée/analyse  était insuffisante, mais la démarche de passage de l’idée et de l’opinion aux actes par une articulation concrète est centrale. Sinon on rêve, on fait du gauchisme voire du Melenchonisme ou du Chevenementisme, on témoigne, on « tribunitie ».

En fait les choses suivent leur cours, tout à fait normalement.

Les apprentis sorciers sont habiles et ils nous font croire qu’ils sont en train de normaliser, ce qui est faux. On est toujours dans l’exceptionnel. mais ils font croire qu’ils normalisent pour nous habituer à l’idée de normalisation c’est à dire pour éviter les chocs des animal spirits.

ils croient, les naïfs, que les perceptions sont tout! Non les perceptions c’est bien dans un petit intervalle de continuité mais ce n’est pas tout sur la distance et sur la durée. Un jour vient ou les perceptions ne suffisent plus et le réel finit par mordre. Un jour si on persiste dans la tentative de monter les taux et de contracter les bilans, si on sort de la cosmétique, un jour, cela finir par mordre. Et ce sera la chute.

Un jour il y aura une alternative au placement en Bourse, il y aura une concurrence aux actions et aux obligations. Un jour on aura touché les limites de la répression financière. Pourquoi? Parce qu’elle détruit en profondeur le système qu’elle est censée protéger! La répression financière, c’est Gribouille qui se jette à l’eau pour ne pas être mouillé.

Pour l’instant il n’y a pas d’alternative parce qu’il n’y a pas de normalisation et de retour en arrière sur la répression.   Et il n’y en pas  parce que les conditions ne s’y prêtent pas et parce que les élites crèvent de peur. Prenez en conscience les élites sont terrorisées. Nous sommes toujours dans le dispositif de crise.

La vraie manoeuvre de normalisation n’a pas commencé. Nous sommes toujours dans le Canada Dry. La Fake Action.

 

2 réflexions sur “Editorial Boursier, à lire pour avoir en tête notre cadre de pensée.

Laisser un commentaire