La reprise de la dette de la SNCF, analyse

Le gouvernement s’y est engagé dans le cadre de la réforme ferroviaire… Il reprendra progressivement une partie de la dette de la SNCF à hauteur de 35 milliards d’euros. Une mesure qui pourrait avoir un impact sur le déficit de l’état à hauteur de 0,1 ou 0,2 point de PIB selon le Premier ministre, Edouard Philippe. En 2017, la France est parvenue à ramener son déficit public à 2,6%, sous la barre de 3% du PIB.

Un tour de passe passe et un escamotage.

La première des choses à souligner c’est l’escamotage d’un intervenant essentiel : le porteur de la dette de la SNCF. Tout est fait, tout est dit pour escamoter le fait que quelqu’un, des banques, des marchés portent les créances sur la SNCF! La dette est sacrée, elle est portée par … le ciel.

pourtant il y a bien un ou des créanciers  et ces créanciers dans un régime qui ne serait ni kleptocratique ni « monopolistique d’état et de banque centrale réunis », ces créanciers devraient perdre de l’argent, ils devraient déprécier leur créance sur la SNCF puisque celle ci n’est pas solvable.

La reprise de la dette est une entourloupe, un sauvetage contraire au règles libérales dont se gargarisent les gouvernants. C’est un cadeau aux banques et aux marchés. C’est un peu semblable à ce qui s’est passé au profit des Rothschild, sur les chemins de fer, on nationalise quand cela ne rapporte plus.

On vous présente le problème de façon tronquée et c’est cela le système: l’escamotage. Il y a les créanciers , l’état, les salariés et les clients. C’est à dire les contribuables, les salariés et les clients. La justice, la logique, l’efficacité systémique voudraient que les dettes de la SNCF soient mises à leur juste prix, la logique libérale dont nos zozos se réclament  voudrait que la vérité des prix s’applique aux créances et donc quelles soient amputées, mises à leur vraie valeur. Donc qu’elles soient restrcuturées et euthanasiées partiellement. Après tout, ceux qui ont prêté à la SNCF sont des professionnels, des gens equipés, sophistiqués et ils savaient rien qu’en regardantt les bilans et les comptes d’exploitation que la SNCF était non solvable. Donc ils ont pris leur responsabilité. Comme l’ont fait en leur temps ceux qui ont prêté à la Grèce. La SNCF c’est une sorte de Grèce. D’ailleurs au début du problème grec, les chiffres de dettes en cause étaient du même ordre de grandeur que ceux dont on parle pour la SNCF.

Malheureusement, dans notre système dissymétrique d’empochement des gains et de socialisation des pertes, ces responsables ne sont pas punis, ils vont toucher plein pot. On sacrife les salariés, les clients, les services de la La SNCF pour comme d’habitude faire des cadeaux aux créanciers. Pour qui regarde de haut, ce que l’on fait avec la SNCF est une sorte de modèle réduit de ce que l’on fait en France.

Dans une interview à « 20 minutes », le Premier Ministre que « La dette n’est pas remboursable en une année, cela se fera sur des dizaines d’années. Nous l’intégrons dans le programme de remboursement de l’Etat ».

« Sans augmentation d’impôts » (sic)

Le premier ministre a aussi confirmé que la reprise de la dette n’impliquerait pas de hausse d’impôts. « Bien entendu, cette affirmation est trompeuse. Car cela aura un impact sur les comptes de l’État. Le déficit de la SNCF peut, dans la phase de transition, s’imputer sur le déficit de l’État (…). Raison de plus pour que la SNCF revienne vite à l’équilibre », poursuit-il. Tout cela pour faire avaler la pilule.

Comment augmenter les dettes de l’état sans que cela ait une incidence sur les impôts? Le budget de la France est un tout, il est global, il n’y a pas d’affectation;  les déficits, les charges de dettes doivent être financées et ils sont financés soit à partir des recettes, donc des taxes et impôts, soit à partir de nouvelles dettes. Même si on les finance par des ventes d’actifs, des ventes des bijoux de famille, alors cela joue indirectement sur les impots puisque ceux ci qui auraient pu être baissés et  ne le seront pas.

La réforme est adoptée

La réforme ferroviaire a été adoptée après le vote du Sénat. L’intersyndicale des cheminots a appelé à poursuivre le mouvement de grève jusqu’au 28 juin. « Je pense que ceux qui sont dans une forme de surenchère, alors que la loi a été votée, risquent de ne plus être compris du tout par les Français »,a affirmé le premier ministre sur ce point.

La CGT a déjà annoncé qu’elle souhaitait poursuivre la grève en juillet. Une décision que pourrait aussi prendre Sud rail. De son côté, la CFDT a indiqué qu’elle ne souhaitait pas poursuivre le mouvement au-delà du 28 juin. On s’en serait douté!

 

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