La récession semble s’inviter pour les élections; on comprend les pressions de Trump.

Les économistes raisonnables et compétents, ceux qui tirent leurs avis de la lecture des chiffres produits par l’économie réelle et non pas des cours de bourse, ceux là sont pessimistes.

Ils ne sont pas loin de penser comme l’excellent Gary Shilling que l’économie américaine a flirté avec la récession dès le second trimestre de 2019.

Les commandes de biens d’équipement de base non défense ont reculé en avril de 0,9%.

Les commandes de biens durables – les biens devant durer trois ans ou plus – ont chuté de 2,1% en avril.

Les livraisons de biens durables ont globalement chuté de 1,6%, soit le maximum depuis décembre 2015.

Les commandes de matériel de transport ont chuté de 5,9% en avril.

Les ventes au détail d’avril ont diminué de 0,2%.

Snider met en avant l’inversion de la courbe des taux et le recul des profits pour le second trimestre consécutif, tandis que Rosenberg souligne la récession des dépenses d’équipement.

 

La courbe des taux à 3 mois et à 10 ans s’est inversée en mars.

Cette semaine, l’inversion est devenue extrêmement négative.

La courbe de rendement s’est inversée à son point maximum  depuis la crise financière.

Autrement dit, le créancier à court terme est mieux rémunéré que le créancier obligataire à long terme.  C’est le signe  que quelque chose ne va vraiment pas. “Un présage presque parfait des jours maigres à venir” Cela suggère qu’un age de glace  économique est en route, les investisseurs s’attendent à une faible croissance.

Une courbe de rendement inversée a permis de prévoir avec précision les neuf récessions américaines depuis 1955.

La courbe de rendement a été inversée pour la dernière fois en 2007. Avant 2007, la courbe de rendement s’était inversée pour la dernière fois en 1998.

Des secousses  violentes ont suivi chaque inversion.

Les contrats à terme sur fonds fédéraux font ressortir  actuellement une probabilité de 86% que Powell abaisse les taux d’intérêt d’ici décembre… et de 60% d’ici septembre.

Si la récession n’est pas en cours, il est évident que la prochaine réduction de taux de la Réserve fédérale donenra le signal  du compte à rebours.

Voici le calendrier théorique :

À la prochaine réduction de taux, la récession officielle commencera dans les 3 mois, en réalité elle aura commencé avant.

La prochaine réduction de taux sera symbolique, elle sera à marquer d’une pierre blanche; ce sera la première après un cycle de hausse commencé en décembre 2015.

Les trois dernières récessions ont chacune suivi  dans les 90 jours suivant la première réduction de taux qui a mis fin à un cycle de hausse.

Si  la Réserve fédérale baisse donc les taux d’intérêt plus tard au cours de cette année, mettons en Septembre,  et que l’on ajoute 90 jours. cela nous met au début de l’année prochaine!

Ainsi, l’économie pourrait tomber en récession au début de l’année prochaine.

Si on tient compte des délais de transmission et de l’inertie du paquebot économique,  la récession pourrait bien arriver à temps pour   la rude  saison électorale  de 2020.

On comprend , compte tenu des liaisons qui existent entre la conjoncture économique et les choix électoraux, on comprend l’inquiétude de Trump et son insistance à faire pression sur Powell pour qu’il baisse les taux dès maintenant.

Le PIB US est ressorti comme prévu à 3,1% en rythme annuel au 1er trimestre 2019, après +2,2% au 4ème trimestre 2018. Le consensus de marché pour cette 2ème estimation était situé à 3,1% et la précédente publication ressortait à 3,2%.

Bien que revue en légère baisse, cette expansion reste la plus forte depuis quatre ans outre-Atlantique.

Dans le détail, les investissements des entreprises ont été moins importants qu’initialement estimé et le niveau d’importations a été revu à la hausse, selon la deuxième estimation du département du Commerce. Les investissements ont diminué de 1,0% et non pas augmenté de 0,2% comme cela avait été annoncé le mois dernier.

La composante consommation des ménages du PIB, qui représente plus des deux-tiers de la croissance, a été de son côté été revue à la hausse à +1,3% au T1 au lieu de +1,2% publié en avril, mais elle a ralenti par rapport au 4ème trimestre 2018 (+2,5%) pour tomber à son plus faible rythme de progression depuis le premier trimestre 2018.

Derrière les chiffres on remarque une forte accumulation des stocks.

Les Estimations du PIB au T2 sont révisées à la baisse

Morgan Stanley a abaissé ses prévisions  pour le deuxième trimestre de 1,0% à 0,6%.

J.P. Morgan a abaissé ses propres objectifs de 2,25% à 1%.

Dans le même temps, la Réserve fédérale d’ Atlanta affichent un faible  1,4%.

Quelques graphiques

 

 

 

 

 

 

 

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