L’agnotologie est l’étude de la production culturelle de l’ignorance1, du doute ou de la désinformation2.
Dans une acception plus générale, « agnotologie » peut désigner l’étude de l’ignorance au sens large.
L’agnotologie est une discipline aux confins de la philosophie, de la sociologie et de l’histoire des sciences dont l’objet est l’étude des moyens mis en œuvre pour produire, préserver et propager l’ignorance, mais aussi l’étude de l’ignorance elle-même3.
Étymologie[modifier | modifier le code]
Le terme est inspiré du mot grec ἀγνῶσις / agnôsis, « ne pas savoir »4. Il a été inventé par l’historien des sciences Robert Proctor en 19923,5 et d’abord publié en 19956. Il a donné une visibilité nouvelle à un courant d’histoire des sciences, qui fait de l’ignorance elle-même un sujet d’étude4,7.
Étude de la production de l’ignorance[modifier | modifier le code]
Concept[modifier | modifier le code]
Plutôt que de demander, de manière classique, ce qu’est la science (question classique de l’épistémologie) ou quelles sont les conditions sociales et historiques de notre connaissance (question classique pour la sociologie et l’histoire des sciences), Robert Proctor, historien du tabac, auteur de Cancer Wars: How Politics Shapes What we Know and Don’t Know About Cancer de 19958, de Golden Holocaust9,10 et éditeur de l’ouvrage collectif Agnotology11, demande comment et pourquoi « nous ne savons pas ce que nous ne savons pas », alors même qu’une connaissance fiable et attestée est disponible. Selon cet auteur, l’agnotologie, étude de l’ignorance, explore aussi les pratiques qui permettent de produire le non-savoir :
« Cette notion englobe aussi la production culturelle d’ignorance — tout comme la biologie recouvre à la fois l’étude de la vie et la vie elle-même. Nous devons prendre conscience que l’ignorance n’est pas seulement un vide où verser du savoir, ni une frontière que la science n’a pas encore franchie. Il existe une sociologie de l’ignorance, une politique de l’ignorance ; elle a une histoire et une géographie — et elle a surtout des origines et des alliés puissants. La fabrication de l’ignorance a joué un rôle important dans le succès de nombreuses industries ; car l’ignorance, c’est le pouvoir12. »
Il s’agit de voir l’ignorance non pas seulement comme une fatalité, ou comme une conséquence nécessaire des priorités de nos programmes de recherche, ou encore comme un échec partiel du système éducatif, comme le veut le modèle du « déficit » (deficit model), mais bien comme ignorance produite, que cette production soit intentionnelle ou non. Selon le premier volet, l’ignorance peut être créée de toutes pièces, par des stratégies de désinformation, de censure, ou bien entretenue par des stratégies de décrédibilisation de la science ou d’institutions scientifiques, par des acteurs individuels ou collectifs, qu’il s’agisse d’États, de fondations ou de groupes de pression.
Agnotologie… !
» Nul est censé ignorer la loi, ! et maintenant il nous faut apprendre à ne plus rien comprendre ?
Ce ne sont pas les Dieux qui sont tombés sur la têtes, ce sont les hommes qui ont oublié l’Histoire et la parole des anciens… De la spiritualité à la transcendance, il y a eu le verbe qui nous a forgé un inconscient collectif, mais nous sommes dans une destruction collective qui ouvre la porte au néant. L « Agnotologie » c’est au fond l’explication du « wokisme », non ?
Oui, nous sommes des ignorants en puissance, c’est pour cela que nous apprenons à marcher en tombant… maintenant, il ne faut pas trop en abuser !
HS, quoique : La fragmentation de Lagarde semble défragmenter la zone €, retour à la case départ avec cette axiome: fédérer les pertes, ce n’est pas plus facile que fédérer les gains… Pour la mutualisation, c’est plus facile, nous connaissons tous leur recette…
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Sujet que vous semblez maitriser ;))
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Un néologisme que vous pourriez peut-être parrainer;
robotique, productique et …
agnotique: ensemble des techniques permettant la conception et la réalisation de l’ignorance généralisée.
Avec mes remerciements pour toutes vos publications et réflexions partagées
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